Groupe de projet : Annick COUILLAUD, Blandine GRILLOT, Maud TANTIN-MACHECLER, Cédric PLANCHAT (Insee)
 Sébastien KUTA Christophe RAFRAF Isabelle VERON (Deal Guadeloupe)

Synthèse

Depuis 50 ans, la population guadeloupéenne a augmenté de 30 % et le nombre de résidences principales a, dans le même temps, plus que doublé dans le département. L’objet du dossier est double : évaluer l’adéquation de l’offre actuelle de logements à la demande, tant d’un point de vue qualitatif que géographique et financier, et quantifier les besoins futurs en logements.
Si la croissance du nombre de logements a été importante et rapide, elle ne s’est pas toujours accompagnée d’une amélioration du confort. Aujourd’hui, les logements guadeloupéens sont de plus en plus confortables, même si leur qualité reste toujours inférieure à celle des logements métropolitains. Les défauts prépondérants demeurent ceux liés à l’humidité excessive et à l’absence d’eau chaude. Toutefois, 3 300 logements n’ont pas encore d’électricité. La taille de ces logements n’est pas non plus toujours adaptée aux besoins des ménages. Ainsi, 12 % des ménages guadeloupéens vivent dans des logements en situation de surpeuplement. Ce taux est supérieur de trois points au niveau national. En parallèle, plus de la moitié des ménages (58 %) vit actuellement dans des logements ayant davantage de pièces que nécessaires à leur besoin. Ce sont souvent des personnes âgées vivant seules.
L’emplacement du parc de logements est au coeur des politiques d’aménagement du territoire. Il convient de tenir compte de l’équilibre du territoire en termes de zones d’activités et de zones résidentielles. À l’heure où le poste de dépense des déplacements représente en moyenne près de 19 % des dépenses des ménages, la localisation des logements par rapport aux zones d’activités n’est pas anodine. Actuellement, les zones d’emplois et l’emplacement des logements ne sont pas répartis de manière homogène sur l’île, conduisant à de nombreuses navettes journalières entre lieu de résidence et zone d’emploi. Le centre de l’île, composé de Baie-Mahault, Pointe-à-Pitre et les Abymes regroupe la moitié des emplois et abrite un quart des actifs. Cette concentration s’est renforcée puisqu’en dix ans, cette zone détient les trois quarts des 14 500 emplois créés en Guadeloupe.
Le coût du logement est la principale dépense pré-engagée des ménages. De nombreuses aides existent dont la construction de logements sociaux. Doté de plus de 30 500 logements au 1er janvier 2012, le parc locatif social se caractérise par sa relative jeunesse. Les caractéristiques physiques du parc, en particulier son âge et la taille des logements ainsi que le financement initial octroyé aux bailleurs sociaux jouent sur le niveau des loyers. Le parc de logements sociaux demeure assez concentré sur le territoire, notamment au sein de l’agglomération pointoise. Le prêt à taux zéro est peu utilisé en Guadeloupe en dépit de ses nombreux avantages.
En 2020, la Guadeloupe devrait compter près de 18 000 ménages supplémentaires et 36 000 à l’horizon 2040. En 2040, le nombre de personnes seules dépasserait le nombre de ménages en couple. Face à cette baisse de la taille des ménages, plus de 2 500 logements seront à construire par an d’ici à 2040.
Les nouveaux logements devront donc tenir compte des besoins en terme d’accessibilité d’une population plus âgée, mais aussi en terme de taille du fait du décloisonnement familial. Les nouvelles constructions devraient s’orienter vers des logements plus petits, de deux ou trois pièces.

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