Source: Revue économie de La Réunion N° 11 Hors série - juin 2012

Sommaire

> Consommation d'énergie finale, primaire et part des énergies renouvelables

Un recours aux énergies renouvelables encore insuffisant

Dans un contexte de croissance démographique et économique, la consommation d'énergie finale a augmenté de 2,5 % par an entre 2000 et 2010. Malgré un développement important, la part relative des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire diminue de trois points sur la même période.

Audrey LESIMPLE - Deal

La consommation d'énergie finale a augmenté de 2,5 % en moyenne par an entre 2000 et 2010. Ce qui pourrait se justifier par les besoins d'une population en augmentation et d'une économie en croissance. Mais elle augmente finalement plus vite que la population : par habitant, cette consommation a augmenté de 1,0 % par an, alors qu'elle diminue en France métropolitaine. Rapportée au PIB, elle baisse cependant de 1,1 % par an, mais plus faiblement qu'en métropole. Le transport est le principal consommateur, avec près de 64 % de l'énergie finale consommée, dont plus des deux tiers sont attribués au transport routier. La production d'électricité représente 22 % de la consommation d'énergie finale en 2010.
La consommation d'énergie primaire à La Réunion a fortement augmenté en dix ans, de 3,1 % par an. A contrario une stabilisation de la consommation d'énergie primaire, avec une part croissante des énergies renouvelables,est constatée en France métropolitaine depuis 2005.
La situation énergétique réunionnaise se démarque par une prédominance des énergies fossiles. Les produits pétroliers, le charbonet le gaz butane représentent 87,5 % de la consommation d'énergie primaire. La part des énergies renouvelables s'élève ainsi à 12,5 %, en diminution de trois points depuis 2000. La production de bagasse et d'énergiehydraulique, principales sources, dépend de la pluviométrie et des conditions climatiques.
Si le photovoltaïque, l'éolien et le biogaz se sont développés depuis 2008, ils occupent in fine une part relativement faible.
Le recours croissant aux énergies fossiles aggrave la dépendance énergétique de l'île. Les pouvoirs publics ont donc engagé depuis 2003 des stratégies visant la maîtrise de l'énergie et l'autonomie énergétique de l'île, à travers notamment le développement des énergies renouvelables.

Consommation d'énergie finale rapportée au PIB et à la population

Consommation d'énergies primaires et renouvelables

Définitions

Tonne équivalent pétrole (Tep) :
les consommations d'énergie sont exprimées en tonne équivalent pétrole (Tep) qui représente la quantité de chaleur équivalente à celle obtenue par combustion d'une tonne de pétrole.
Consommation d'énergie finale :
quantité d'énergie finale ou disponible, c'est à dire livrée au consommateur pour sa consommation finale (essence à la pompe, électricité au foyer ...).
Consommation d'énergie primaire (charbon, éolien, fioul...) :
quantité de produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés (pétrole brut, schistes bitumeux, gaz naturel, combustibles minéraux solides, énergie tirée de la fission d'uranium). Elle correspond à la consommation d'énergie dite finale (électricité, carburants, chaleur...) à laquelle est ajouté le circuit de production de l'énergie (y compris les pertes induites par la production et la distribution d'énergie).
Énergies renouvelables :
ces énergies ont une source qui se renouvelle à l'échelle de temps humaine.

> Émissions de gaz à effet de serre

Une tendance à la hausse

Les émissions de gaz à effet de serre sont en augmentation de 13 % à La Réunion sur la période 2004-2008, à l'inverse de la France métropolitaine. Elles ont pour origine principale la transformation d'énergie en électricité (44 %) et le transport routier (29 %).

Audrey LESIMPLE - Deal

Le recours aux combustibles fossiles pour la production d'électricité et pour les moyens de transport sont les deux sources principales d'émissions de gaz à effet de serre (GES) et de polluants dommageables à la santé humaine à La Réunion. Les émissions de GES sont en augmentation de 13 % à La Réunion sur la période 2004-2008. Elles atteignent 4,3 millions de tonnes équivalent carbone (MtCO2eq) en 2008. La hausse de 49 % de la production électrique basée sur le charbon entre 2000 et 2009 et l'augmentation de la quantité de carburant consommée par le transport routier (+ 34 %) expliquent pour l'essentiel cette augmentation constante des émissions de GES.
En 2008, les émissions sont évaluées à 5,4 tonnes par habitant et sont bien inférieures à la moyenne française (8,1 t. / hab.). En revanche, ramenées au niveau de PIB, les émissions réunionnaises sont supérieures à la moyenne française (0,300 contre 0,265 kg / euro de PIB). Ainsi, la richesse réunionnaise est proportionnellement plus carbonée.
La comparaison des tendances françaises et réunionnaises n'est pas en faveur de l'île. En effet, alors que le ratio d'émissions de GES par euro de PIB diminue nettement au niveau national, c'est plus mitigé à La Réunion. Quant aux émissions par habitant, elles diminuent en France et augmentent à la Réunion.
La France s'est engagée à diviser par quatre les émissions de GES par habitant de 1990 à 2050 à travers le Plan climat et sa déclinaison dans les lois Grenelle. La Réunion doit y participer en identifiant les leviers les plus pertinents.

Émissions de gaz à effet de serre par secteur d'activité en 2008

Quelle mesure des gaz à effet de serre ?

Les gaz à effet de serre (GES) ont des impacts environnementaux (changement climatique, pluies acides) et sur la santé humaine (affections respiratoires). Les émissions de GES comptabilisent six gaz recensés par la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique. Elles sont exprimées en tonne équivalent carbone (tCO2eq), unité qui agrège quantité émise et pouvoir de réchauffement, en prenant comme base de référence le dioxyde de carbone. L'évaluation des émissions à La Réunion ne prend pas en compte l'absorption ou le rejet de CO2 induits par les ressources naturelles. Seules les émissions produites sur le territoire sont comptabilisées, excepté pour le transport aérien et maritime où seuls les trajets domestiques sont pris en compte. Les émissions sont divisées à part égale entre la zone de départ et l'arrivée.

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