Source: Revue économie de La Réunion N° 11 Hors série - juin 2012

Sommaire

> Prélèvements en eau par usage

Vers une réduction de l'usage domestique de l'eau potable

Les deux tiers des prélèvements en eau sont destinés aux usages domestiques. Chaque jour 501 litres d'eau potable sont prélevés par habitant en moyenne, soit près de deux fois plus qu'en France métropolitaine.

Audrey LESIMPLE - Deal

Les prélèvements en eau à destination des activités humaines s'élèvent à La Réunion à 222 millions de m3 en 2010. Ce volume est identique à la moyenne des trois années précédentes. Ces prélèvements répondent à trois usages principaux : les besoins domestiques en eau potable, relativement stables et les plus importants en volume, ceux de l'agriculture, plus variables, et ceux de l'industrie.
Les besoins domestiques représentent 65 % des prélèvements. Les ponctions en eau potable sont particulièrement élevées à La Réunion, avec 501 litres par habitant et par jour en 2007 contre 274 litres en France métropolitaine. Cet écart s'explique par deux raisons : d'une part, les pertes en eau dans les réseaux sont élevées (45 %) ; d'autre part la consommation finale d'eau potable est importante (251 litres par personne et par jour contre 151 litres au niveau national). L'arrosage extérieur est notamment une pratique répandue. Néanmoins la surconsommation n'est pas générale, puisque 60 % de la consommation proviendrait de seulement 30 % de la population.
Le prix de l'eau, relativement bas, n'incite pas à l'économie. Ainsi l'eau est facturée au consommateur réunionnais en moyenne 1,73 euros par m3 en 2008, bien en deçà de la moyenne nationale de 3,39 euros. La tendance est néanmoins à l'augmentation du prix de l'eau avec notamment l'adoption en décembre 2009 de six nouvelles redevances par le comité de bassin de La Réunion. Par ailleurs, toutes les communes ont mis en place un système de tarification par tranche, les gros consommateurs étant ainsi soumis à un tarif plus élevé que les consommateurs économes en eau.
Les besoins agricoles et industriels correspondent respectivement à 28 % et 5 % des usages. Les prélèvements en eau induits varient en fonction du contexte économique et des conditions climatiques. Ainsi en 2010, les ressources consacrées à l'irrigation ont augmenté e 10 % alors qu'elles avaient été fortement réduites de 2007 à 2009 (- 23 % en deux ans).
Les ressources en eau, malgré l'abondance des pluies, sont limitées. Les déséquilibres géographiques (est / ouest) et saisonniers sont importants et les besoins sont nombreux et en augmentation. L'objectif de la politique de gestion de l'eau est de garantir l'alimentation des usagers tout en préservant la qualité des rivières et des nappes phréatiques.L'amélioration des comportements vers un plus grand respect de la ressource en eau est impérative et peut notamment être encouragée par une politique tarifaire adaptée.

Prélèvement d'eau pour usage domestique en 2007

Prélèvement d'eau pour usage domestique en 2007

Répartition des prélèvements d'eau

Répartition des prélèvements d'eau

en millions de m3

2007200820092010
pour l'usage domestique145,0143,9144,0144,7
pour l'agriculture72,659,855,661,4
pour l'industrie11,011,111,610,5
autres prélèvements2,14,25,35,5

Source : SOeS, d'après l'Office de l'eau.

Les acteurs de la mise en œuvre de la politique de l'eau

La politique de l'eau est mise en œuvre par :

  • le comité de bassin et les commissions locales de l'eau : elles décident et orientent la politique de l'eau à La Réunion. Le comité de bassin a validé le schéma directeur d'aménagement et gestion de l'eau (SDAGE) de La Réunion. Il fixe les orientations fondamentales pour une gestion équilibrée de l'eau dans le bassin Réunion jusqu'en 2015.
  • l'État : le Préfet de La Réunion coordonne les actions des services de l'État qui sont chargés de la police de l'eau et de l'application des grands principes définis par l'Europe et la France,
  • l'office de l'eau : il aide et encourage les actions d'intérêt général dans le domaine de l'eau,
  • les communes : elles sont responsables des services d'eau potable et d'assainissement collectif et non collectif.

Définitions

Répartition des usages de l'eau
part des prélèvements affectés à l'usage domestique, à l'irrigation et à l'industrie. Sont exclus les prélèvements nécessaires au refroidissement des centrales productrices d'énergie car s'il y a bien une modification de l'équilibre des milieux aquatiques, la majeure partie de l'eau est restituée aux cours d'eau.
Prélèvement en eau pour usage domestique par habitant
prélèvement exprimé en litre par jour et par habitant. Il correspond aux consommations finales d'eau potable et aux pertes liées au réseau de distribution de l'eau.

> Production de granulats

Une production marquée par les besoins des projets d'infrastructures

La production de granulats par habitant est marquée par une forte variabilité. Les grands projets d'infrastructures sont à l'origine des fortes fluctuations. Ainsi, un pic de production a été atteint en 2008, avec le chantier de la route des Tamarins. Anticiper et évaluer les besoins est indispensable pour gérer cette ressource.

Audrey LESIMPLE - Deal

Entre 2006 et 2010, la production de granulats est marquée par un maximum de 7,5 millions de tonnes atteint en 2008, soit plus de 9 tonnes par habitant sur l'année. Cette production record s'explique par le chantier de la route des Tamarins. Deux ans après, la production est retombée à 4 millions de tonnes (4,8 t. / hab.). Ramenée à la population, la production de granulats reste comparable à celle de la métropole.
À La Réunion, les ressources alluvionnaires représentent la totalité des granulats actuellement exploités. Ce matériau est utilisé dans la construction de logements et, plus encore, dans les travaux publics (routes, ouvrages d'art). Les ressources disponibles à un instant donné sont difficilement quantifiables. Néanmoins, des secteurs à hauts potentiels sont identifiés par le Schéma départemental des carrières (SDC) et les ressources évaluées à 31 millions de tonnes (Mt) dans le nord-est, 31 Mt dans l'ouest et 18 Mt dans le sud.
Cette ressource non renouvelable a cependant tendance à se raréfier. Or, elle est indispensable à l'urbanisation et aux infrastructures induites par la croissance démographique et économique locale. La réduction des ressources s'accompagnera d'une augmentation progressive de leur coût.
Les conditions d'exploitation et d'utilisation des granulats sont aussi à considérer. Elles causent des atteintes à l'environnement et au cadre de vie : dégradation de milieux naturels, poussières, trafic lié aux transports de matériaux, etc.

Évolution de la production de granulats

Répartition des prélèvements d'eau

Évolution de la production de granulats
tonnes par habitant

200520062007200820092010
La Réunion-6,97,29,46,04,8
France métropolitaine6,77,07,27,06,0

Sources : Deal / SPREI (Réunion) ; Unicem (France métropolitaine).

Le Schéma départemental des carrières de La Réunion (SDC)

Approuvé fin 2010 pour 5 ans, le SDC identifie les sites prioritaires d'exploitation au regard des gisements et des facteurs environnementaux. Ceci afin d'inciter les acteurs à une utilisation économe et rationnelle de la ressource. Il encourage aussi la réutilisation de matériaux recyclés pour anticiper la raréfaction des alluvions. Par ailleurs, il vise à réduire les impacts de l'exploitation des carrières sur l'environnement par un ensemble de « bonnes pratiques » à respecter : remise en état des carrières, prévention des espèces exotiques envahissantes, etc...

Définition

Production de granulats par habitant
il s'agit des volumes d'extraction de matériaux des carrières (alluvions), auxquels s'ajoutent les volumes induits par l'entretien préventif de la Rivière des Remparts. Pour des raisons techniques et financières les carrières de roches massives ne sont pas exploitées.

> Collecte et valorisation des déchets ménagers

Vers une réduction et une meilleure valorisation des déchets

La production de granulats par habitant est marquée par une forte variabilité. Les grands projets d'infrastructures sont à l'origine des fortes fluctuations. Ainsi, un pic de production a été atteint en 2008, avec le chantier de la route des Tamarins. Anticiper et évaluer les besoins est indispensable pour gérer cette ressource.

Audrey LESIMPLE - Deal

En 2008, près de 610 kg de déchets ménagers et assimilés par habitant ont été collectés. Entre 2006 et 2008, la quantité de déchets par habitant a augmenté faiblement (+ 2 %). Néanmoins, dans la perspective de la saturation prévue pour 2014 des deux sites réunionnais d'enfouissement, la réduction des déchets à la source est un enjeu crucial. La prévention et le réemploi doivent ainsi être prioritairement encouragés, pour atteindre les objectifs du Grenelle prévoyant une diminution de 7 % par habitant d'ici à 2015. Les Réunionnais devraient alors réduire de 24 kg leur production de déchets annuelle.
Le développement du tri, depuis son introduction en 2002, a permis de réduire la quantité de déchets ultimes enfouis. Parallèlement, le recyclage des déchets a augmenté de 17 % à 22 % entre 2006 et 2008. Ces progrès sont cependant insuffisants, au regard de l'objectif fixé par le Grenelle de l'environnement d'un recyclage de 45 % des déchets ménagers et assimilés d'ici 2015.
Des pistes d'amélioration existent puisque les déchets fermentescibles (pouvant faire l'objet d'un recyclage organique) dans les ordures ménagères ont été évalués en 2006 à près de 25 % des ordures. Néanmoins, une sensibilisation accrue des Réunionnais est nécessaire pour améliorer le tri, la démarche n'étant pas maîtrisée et acceptée par tous. Ainsi entre 2006 et 2008, les refus de tri ont augmenté de 13 % à 28 %.
Le plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) adopté en juin 2011 définit à horizon 2020 les orientations et les infrastructures nécessaires au traitement des déchets pour répondre à ces enjeux.

Production et valorisation de déchets ménagers et assimilés

Plusieurs modes de traitement des déchets)

Les lois Grenelle rappellent que plusieurs modes de traitement des déchets doivent être mis en oeuvre avant que ceux-ci ne soient considérés comme déchets ultimes, non valorisables : la prévention, le réemploi, la valorisation organique et la valorisation énergétique.

Définition

Production de déchets ménagers et assimilés
Les déchets ménagers recouvrent les ordures ménagères collectées régulièrement de façon sélective et en mélange, auxquelles sont ajoutés les déchets occasionnels (encombrants, déchets verts,déchetterie...). Les déchets assimilés sont ceux produits par les collectivités et les entreprises,collectés dans les mêmes conditions que les déchets ménagers.
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