Par Frédérique Thomas

Dernière mise à jour : juillet 2018

1. Propos liminaires

Dans le but de corriger les inégalités d’accès à la pratique sportive, le ministère chargé des sports participe activement à l’animation d’un réseau d’acteurs pouvant influencer favorablement l’évolution des pratiques. Historiquement, la pratique sportive des personnes en situation de handicap s’est développée essentiellement au sein des grandes fédérations sportives dédiées que sont la Fédération française handisport et la Fédération française du sport adapté.
Aujourd’hui, le ministère, toute en reconnaissant l’expertise des deux fédérations «spécifiques », incite l’ensemble des fédérations sportives à concevoir dans leur projet fédéral un volet dédié à la pratique sportive des personnes en situation de handicap et à nommer un référent afin de constituer un réseau d’experts fédéraux. Le récent séminaire national « sport pour tous » a permis de démontrer la volonté de multiples fédérations à œuvrer dans ce domaine.
Mais le ministère conduit aussi une politique spécifique en faveur des personnes en situation de handicap afin que le sport soit un outil de promotion individuelle, d’intégration sociale et professionnelle autant qu’un espace de loisirs, de solidarité et d’espoir. Il s’agit de :

  • Développer une politique sportive favorisant l’intégration des personnes handicapées, c’est provoquer une véritable « révolution culturelle » dans le monde du sport. La reconnaissance du sportif handicapé à part entière est l’un des objectifs du ministère qui met en place une stratégie, une organisation administrative et des moyens humains et financiers adaptés.
  • C’est une stratégie de soutien à la pratique sportive en faveur des personnes en situation de handicap. Le sport permet de sortir d'un environnement habituel mais surtout il permet une intégration réelle dans une vie sociale.

2. Les mesures en faveur de l’accès à la pratique sportive des personnes handicapées

Depuis 2003, Année européenne du handicap, plusieurs mesures prises par le ministère ont traduit son engagement en faveur du handicap :

  • la création d’un pôle ressources national « sport et handicaps » implanté au sein du CREPS de Bourges
  • la création d’un poste de chargé de mission « sport et handicaps » au sein de la direction des sports dont le rôle est de « décliner » les orientations ministérielles, d’animer le réseau des correspondants locaux et d’assurer leur formation et information.
  • la création d’un réseau de correspondants « sports et handicaps » au sein des services déconcentrés de l’Etat
  • la nomination de 31 conseillers techniques sportifs (CTS), cadres du ministère exerçant leurs missions auprès des fédérations dites « spécifiques » (18 auprès de la FF Handisport et 12 auprès de la FF du sport adapté).
  • la désignation dans 60 % des fédérations olympiques dites « valides » d’un(e) responsable de la mission « sport et handicap ».
  • 50 Emplois Sportifs Qualifiés placés auprès des fédérations spécifiques (FF Handisport et FF du sport adapté) financés par l’Etat.
  • L’augmentation continue des moyens financiers alloués au mouvement associatif sportif sur la thématique du sport et handicap

Le ministère mène une politique spécifique et ambitieuse en direction des sportifs (ves) handicapé(e)s de haut niveau avec, entre autre, l’alignement du niveau des primes Paralympiques sur celui des Olympiques depuis les Jeux Paralympiques de Pékin en 2008 et la possibilité d’une reconnaissance du statut de sportif de haut niveau pour tout sportif indépendamment du type de handicap.

L’accessibilité aux équipements sportifs

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, prévoit, que les dispositions architecturales des établissements recevant du public (ERP) doivent être telles que ces locaux soient accessibles à tous, quel que soit le type de handicap physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique.
L’accessibilité est donc une règle générale de construction au même titre que la sécurité contre les risques d’incendie et l’hygiène. Les équipements sportifs, établissements recevant du public, sont concernés par ces dispositions.
A ce titre, tout équipement sportif doit être accessible aux personnes handicapées dès sa construction. En cas de modification ou d’extension, seules les parties correspondant à une création de surface sont soumises à la réglementation (Art. R111-19-2 du code de la construction et de l’habitation).

En ce qui concerne les équipements sportifs existants, la loi 11 février 2005 prévoit deux échéances :

  • La première : au 1er janvier 2010, tous les établissements déjà ouverts au public devront avoir fait l’objet d’un diagnostic analysant leurs conditions d’accessibilité et évaluant les travaux à réaliser
  • la seconde : au 1er janvier 2015, tous les travaux nécessaires au regard des obligations définies par la loi devront être réalisés.

Compte tenu des difficultés à réaliser tous les travaux avant l’échéance de 2015, un recueil national pour l’accessibilité des équipements sportifs aux personnes en situation de handicap a été élaboré en 2014. Il identifie une diversité d’équipements sportifs accessibles. Les contributions sélectionnées relatent ainsi des initiatives remarquables et des organisations originales. Elles présentent également des solutions techniques innovantes qui font appel à des matériels spécifiques. Enfin, elles valorisent des organisations humaines adaptées qui favorisent l’accueil des personnes en situation de handicap.
De même l’Agenda d’Accessibilité Programmée (Ad’AP) est obligatoire pour tous les propriétaires ou exploitants d’établissements recevant du public (ERP) qui ne respecteraient pas leurs obligations d’accessibilité au 31 décembre 2014. Il apportera un cadre juridique sécurisé mais s’accompagnera d’un calendrier précis et d’un engagement financier. Il est le seul moyen pour être en accord avec la loi pour ceux qui n’ont pas satisfait aux obligations de la loi, après le 1er janvier 2015.
L’Ad’AP un dispositif simple, respectueux des engagements, construit avec les intéressés et les acteurs de l’accessibilité. Il apporte de la souplesse en échange d’une réelle évolution du cadre bâti.

De plus, le ministère contribue, grâce au CNDS, à la mise en œuvre de cette politique nationale en faisant de la mise en accessibilité un des critères d’éligibilité aux subventions d’équipement.

Afin de faciliter la tâche des services instructeurs et des maîtres d’ouvrage, des fiches techniques relatives à la réglementation applicable en matière d’accessibilité et à la nature et aux types de travaux ou d’aménagements qui peuvent être réalisés pour la prise en compte des handicaps dans les équipements sportifs, sont proposées en annexe de l’instruction.

L’évaluation des politiques publiques en matière de sport et handicaps est un enjeu stratégique du ministère chargé des sports et un outil indispensable d’aide à la décision. Il est en effet important de mesurer régulièrement l’état d’avancement des actions menées sur l’ensemble du territoire afin d’ajuster la feuille de route de la mission «sport et handicaps» pour les années à venir.

L’objectif général est l'accès pour les personnes en situation de handicap, quel que soit leur handicap, à l'activité physique et sportive de leur choix dans des conditions favorisant leur épanouissement et permettant d’assurer leur sécurité. Les différentes actions conduites visent à :

  • développer l’offre de pratique sportive
  • favoriser l’accessibilité à l’activité physique et sportive
  • améliorer la qualité et la sécurité des activités

Repères législatifs et réglementaires

  • Loi n°1975-534 du 30 juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapées
  • Décret n°78-1167 du 9-12-78 (mesures destinées à rendre accessibles les installations ouvertes au public existantes et à adapter les services de transport public pour faciliter les déplacements)
  • Loi n°91-663 du 13-07-91 (mesures destinées à favoriser l’accessibilité des locaux d’habitation, des lieux de travail et des installations recevant du public)
  • Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

3. Les politiques sportives locales et le handicap

L’enquête menée par le Pôle Ressources National Sport et Handicaps (étude de mars 2018) fait apparaître un certain nombre de constats quant à l’implication des collectivités locales dans le champ du sport et du handicap. Comme défini par la loi, le handicap peut donc être vu donc comme la conséquence de la limitation des capacités individuelles qu’une personne peut connaître dans un environnement totalement ou partiellement inadapté. La question se pose de manière incontournable de la connaissance des territoires en matière de sport et handicap et des acteurs à mobiliser par rapport cette problématique.

Il s’avère que l’offre sportive associative qui est dédiée aux personnes en situation de handicap est mal connue. Les différents interlocuteurs du sport et du handicap ne sont pas toujours bien identifiés par les collectivités ou alors de manière trop partielle. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que tous les élus en charge du sport, quelque soient les structures (comme les associations sportives), connaissent l’organisation des structures dédiées aux personnes en situation de handicap pour faciliter l’accroissement d’une offre de pratique sportive adaptée déjà existantes.

Il est ensuite indispensable d’expliquer toute l’importance pour une personne en situation de handicap et pour son entourage, d’accéder à une information fiable pour organiser son quotidien, notamment sportif. Ce besoin souligne la nécessité pour les collectivités locales de proposer une information transparente et claire.

Or il est souvent constaté un décalage entre les ambitions annoncées et les réalisations concrètes, notamment en ce qui concerne les plus jeunes en situation de handicap. De plus, même si la mise en accessibilité des ERP sport progresse, il est explicite que des efforts restent à faire, et plusieurs points de blocages sont mis en avant, avec en particulier le coût des dépenses de rénovation souvent nécessaires.

En outre si les clubs sont ouverts aux sportifs en situation de handicap, ils sont vite saturés en terme de capacités d’accueil, mais aussi quant au nombre d’encadrants qualifiés. Enfin, de plus en plus de besoins en formations des agents des services des collectivités se font sentir pour pouvoir encadrer ces publics en toute sécurité. Les élus sont par ailleurs demandeurs d’outils pour mettre en place de véritable politiques sportives locales qui intègrent les personnes en situation de handicap.

4. Le Pôle Ressources National « sports et handicaps »

Créé depuis 2003 par le Ministère des Sports, le Pôle Ressources National Sport et Handicaps est chargé d'une mission nationale sur la thématique "sport et handicaps". Son objectif est d’accompagner les acteurs qui œuvrent au développement et à la promotion des activités physiques et sportives pour les personnes en situation de handicap.
La loi du 11 février 2005 relative à « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » contribue à placer le PRNSH au centre du dispositif mis en place par le Ministère chargé des Sports.
Une convention pluriannuelle d’objectifs est signée entre le Ministère et le CREPS de la région Centre, précisant les orientations et les actions à mettre en œuvre en matière d’amélioration d’accès des personnes handicapées aux pratiques physiques et sportives. Cette convention a été déclinée annuellement sous forme d’avenants précisant le plan d’action du PRNSH.
Le ministère des sports (Direction des Sports) met en œuvre une démarche volontariste de soutien et de valorisation d’actions innovantes de développement du sport.
Une stratégie globale est, à cet effet, axée sur les fonctions d’expertise, de soutien et d’évaluation. Elle permet aux différents acteurs du sport de se mobiliser de manière coordonnée et de travailler en interdisciplinarité. Le PRN « sport et handicaps » a pour vocation, de développer les savoir-faire, de faire connaître les bonnes pratiques, de valoriser les expériences innovantes, d’être un outil à la disposition des agents du ministère chargé des sports et de tous les acteurs et référents dans le domaine du «sport et handicaps» qui représentent et constituent les réseaux actifs ou spécialisés.

Le pôle participe :

  • à la comparaison des principaux modèles Européens,
  • à l’évaluation de l’action du ministère chargé des Sports,
  • l’évolution de l’offre de pratique
  • au développement d’une base de données de référence relative à l’offre technique des matériels sportifs dédiés existant.

Il se positionne également pour accompagner les fédérations dites spécifiques, pour répondre aux demandes techniques, pédagogiques et juridiques exprimées par les fédérations, pour Accompagner les stratégies des fédérations dites «valides» en faveur des personnes handicapées
Plusieurs outils ont été mis en place, parmi eux :

  • « Le Guide pédagogique du PRNSH » est composé de fiches sur différentes pratiques sportives, il permet la mise en place de séances de découverte, d'initiation ou de préparation.
  • « Handiguide » . le pôle ressources national « sport et handicaps » a réalisé un guide national des structures sportives accueillant les personnes en situation de handicap. Plus de 5000 associations sportives de tout le territoire y sont répertoriées.
  • Le site Internet Handiguide des sports (www.handiguide.sports.gouv.fr) créé en 2006 à l’initiative du Ministère chargé des sports est un annuaire interactif des structures qui déclarent accueillir ou être en capacité d'accueillir des personnes en situation de handicap. Il permet de porter à la connaissance des personnes handicapées l’offre de pratique qui leur est dédiée (6000 structures référencées aujourd’hui) en fonction de leur lieu de résidence. Toute structure sportive  (association, collectivité territoriale, établissement, société commerciale) peut ainsi s'inscrire librement et gratuitement sur ce site et modifier autant de fois que nécessaire les informations qu'elle délivre. Le site Handiguide permet également de proposer des actualités liées à la thématique du "sport et handicaps" (journée de sensibilisation, formation, colloque,...).

5. Les fédérations spécifiques

Depuis 1988, le Comité Olympique a intégré les Jeux Handisports Paralympiques qui se déroule dorénavant sur le même site et justes après les Jeux pour valides. C'est donc un grand pas pour la reconnaissance du handisport et des athlètes handicapés pour tous leurs efforts et sacrifices fournis. Le sport est un dépassement de soi-même, qu'on soit plus ou moins handicapé au départ ou non.

L'histoire du handisport en France commence en 1954 avec la création de l’Association des Mutilés de France. Cette association deviendra la Fédération Sportive des Handicapés Physiques de France, puis en 1977 la Fédération Française Handisport (FFH). En 1983, elle est reconnue d’utilité publique. La Fédération Française Handisport compte plus de 25.000 pratiquants et près de 550 clubs dans 45 sports.

  • La Fédération Française Handisport est une Association Reconnue d’Utilité Publique, Membre du Comité National Olympique et Sportif Français et Membre du Comité International Paralympique
  • L’objectif principal de la Fédération Française Handisport est de rendre accessible au plus grand nombre le sport pour les personnes handicapées. Dans le cadre du haut-niveau, la France se classe au 9e rang sur les 120 pays présents aux Jeux Paralympiques d’été à Athènes en 2004 et au 4e rang sur les 33 pays présents aux Jeux d’Hiver de Turin en 2006.
  • Par le biais de ses nombreux clubs, la Fédération offre un très large choix de disciplines de loisirs, toutes accessibles aux différentes formes de handicaps moteurs, visuels et auditifs. De nombreuses activités de découverte et d’initiation sont régulièrement organisées.
  • Formation : de nombreux stages de formation, de détection et de haut niveau sont organisés par la FFH, la préparation des candidats au Brevet d’Etat d’Educateur Sportif et aux Certificats de Qualification y sont également assuré.

En France, c'est la FFSA (Fédération Française du Sport Adapté) qui régit la pratique d'activités physiques et sportives pour les personnes ayant un handicap mental, et cela dans diverses divisions, permettant ainsi à chacun de s'exprimer selon ses capacités.
Cette fédération a été créée le 27 juin 1971 sous le nom de Fédération française d'éducation par le sport des personnes handicapées mentales. Elle prend son appellation actuelle de Sport Adapté en 1983. La FFSA remplit une mission de service public, elle a été reconnue d’utilité publique en 1999. C’est la fédération sportive la plus importante en nombre pour les personnes handicapées, elle a reçu une délégation du ministère des sports non pour une discipline mais pour organiser, animer, coordonner les activités physiques et sportives en direction des personnes en situation de handicap mental ou atteintes de troubles psychiques.

Ses missions visent à :

  • proposer sur le territoire une offre d'activités physiques et sportives diversifiées en cohérence avec le niveau de déficience de ses adhérents
  • agir sur l'environnement immédiat du sportif par la création d'un tissu associatif structurant et la formation des professionnels en activités physiques adaptées favorisant un processus d'intégration par le sport
  • s'inscrire résolument dans la défense des droits des sportifs handicapés.

La France est un des rares pays à posséder avec la FFSA une fédération sportive qui s'attache à dépasser le concept de handicap pour valoriser les capacités des individus. La participation pleine et entière, l'accessibilité maximale à la vie sociale, culturelle et professionnelle réaffirmées par les plus hautes instances de l'État, sont un enjeu auxquels la FFSA a souscrit de longue date comme étant un enjeu éthique. Par sa philosophie, son organisation et ses échanges, la Fédération se présente comme un lieu favorisant l'intégration et la reconnaissance des personnes handicapées par l'appartenance à une communauté et à un groupe.
Fondé en 1992 le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) est un acteur incontournable du mouvement sportif français.
Membre et interlocuteur privilégié de l’IPC (International paralympic Committee) et des Comités d’organisation des Jeux paralympiques, le CPSF est également un acteur incontournable dans les relations entre le sport valide et le sport pour personnes handicapées. Ses missions sont multiples :

  • organiser et structurer la délégation française lors des Jeux Paralympiques et compétitions internationales sous l’égide directe de l’IPC. Le CPSF étant le seul interlocuteur de l’IPC pour la France.
  • promouvoir de l’unité du mouvement paralympique en France en lien étroit avec les instances qui le composent
  • représenter, défendre et coordonner, le mouvement paralympique français à l’international et en particulier auprès de l’IPC
  • encourager le développement du sport de haut niveau et du sport pour tous en lien avec les fédérations affiliées

Enfin, le CPSF est membre de l’IPC, le Comité Paralympique International, au même titre que le CNOSF est membre du CIO.

6. Le handicap et les APS

6.1. Handicap mental, handicap psychique

Nous sommes ici en présence de 2 handicaps différents qui cependant, se rejoignent par des atteintes des fonctions supérieures. À l’intérieur de ces 2 types de handicap, on trouve différentes déficiences et troubles (intellectuelles, psychiques et comportementaux).

  • La déficience intellectuelle

On peut la définir par 2 choses fondamentales : un retard mental plus ou moins important (QI<70) et des limitations dans le comportement adaptatif (difficultés à s’adapter aux situations nouvelles). Cette déficience a des origines génétiques ou périnatales. Aussi pour parler de déficience intellectuelle, il faut que les troubles et déficit apparaissent dans la période de 0 à 18 ans.

  • Les troubles psychiques

On notera ici, une perturbation de l’équilibre psychologique qui amène des conduites qui deviennent difficilement compréhensibles par l’entourage. Il peut y avoir des troubles qui affectent les mécanismes de la pensée, de l’affectivité ou du comportement. Dans ce type de troubles, les facultés intellectuelles sont préservées. De plus, l’apparition et la disparition des troubles peuvent se faire à différents âges.

  • Les troubles du comportement et de la conduite

Ces troubles se définissent par une dégradation des relations de la personne avec son entourage. Ici les personnes remettent en cause les normes sociales et négligent les droits d’autrui. Ces troubles résultent bien souvent d’une souffrance psychique.
Quelques soient la déficience ou le trouble, l’expression du handicap sera différente suivant la personne. Cependant, plusieurs caractéristiques communes seront à relever dans les différents types de handicap.

  • La déficience intellectuelle : chez les personnes déficientes intellectuelles on peut remarquer un retard dans le développement psychomoteur (ex : schéma corporel partiellement acquis). On peut ajouter à cela des difficultés à accéder à l’imaginaire, des difficultés dans les apprentissages, dans le développement sensoriel, de la mémoire, une hypotonie musculaire et hyperlaxité articulaire et des troubles instrumentaux (moteur, sensoriel…)
  • Les troubles psychiques : ce que l’on peut remarquer chez les personnes touchées de ces troubles c’est un repli sur soi-même, un certain égocentrisme, des insomnies, de l’anxiété, de l’agressivité et des sauts d’humeur.

À cela s’ajoutent des difficultés à affronter la réalité, à s’adapter aux changements. Dans ce groupe, on trouvera souvent des personnes qui sont agitées ou inhibées, avec un faible pouvoir attentionnel.
Quel que soit le type de déficience, il s’agit de proposer un projet qui soit individualisé et adapté aux potentialités et désirs de la personne.

Le but essentiel est de permettre une augmentation de l’autonomie. Il y a des particularités à noter en fonction de la déficience :

  • pour la déficience intellectuelle il est nécessaire d’utiliser un langage simple, de s’assurer que le message est compris et il faut les solliciter.
  • pour les troubles psychiques, il est important de rester calme face aux comportements de la personne. Il faut accepter la personne telle qu’elle est, et surtout observer.
  • pour les troubles du comportement, l’important est de faire admettre les normes sociales et proposer des situations socialisantes

Presque toutes les activités physiques et sportives peuvent être proposées : activités motrices diverses, activités gymniques, activités d’opposition duelle ou sports collectifs, il n’y a pas de contre-indication.
Cependant, il convient de connaître les personnes pour proposer des APS adaptées aux capacités de chacun. Une attention particulière est à porter sur les activités qui pourraient être angoissantes pour la personne. Enfin, les activités physiques sont des moyens d’intégration et d’amélioration de la santé des personnes en situation de handicap.

6.2. Le handicap sensoriel

Il est le résultat d’incapacités liées à une déficience auditive et/ou visuelle. Ce type de handicap amène, entre autre, des difficultés dans la communication et par conséquent des problèmes d’intégration de la personne. A cause des difficultés de communication, la personne en situation de handicap sensoriel devra développer d’autres moyens de communication et de prise d’information. Par exemple la langue des signes et lecture labiale pour les déficients auditifs ou le braille pour les déficients visuels.

La déficience auditive est la conséquence d’une perte partielle ou totale à entendre et comprendre les sons de l’environnement. Il peut y avoir plusieurs niveaux d’atteintes, allant d’une perte de quelques décibels ou fréquences sonores à une surdité totale (aucune perception sonore). Il existe différents types d’atteintes :

  • la surdité de transmission, avec soit un trouble au niveau de l’oreille externe (pavillon, conduit auditif, tympan) soit au niveau de l’oreille moyenne (les osselets). Dans ce type d’atteinte, la personne entend moins fort ou de façon déformée (manque de fréquence sonore…).
  • la surdité de perception, il s’agit d’une atteinte de l’oreille interne (cochlée) qui joue plus ou moins son rôle de transformation du message sonore mécanique en influx nerveux.
  • Il peut y avoir une atteinte mixte (transmission, perception). Les causes de ces surdités peuvent être diverses et variées, elles peuvent provenir d’infections, d’une dégénérescence du système, de causes congénitales (malformations) ou génétiques.

La déficience visuelle est la conséquence d’une diminution de la possibilité à voir des ondes lumineuses de son environnement. Il y a plusieurs degrés d’atteinte allant d’une impossibilité à distinguer des objets à partir d’une certaine distance, à la cécité totale (aucune vision de lumière).

  • au niveau de la vision centrale (milieu de la rétine), une perte d’acuité visuelle qui rendra difficile voire impossible la capacité à lire et voir des objets précisément.
  • atteinte de la vision périphérique (parties latérales de la rétine), ici la personne connaîtra un rétrécissement de son champ visuel qui rendra difficile ses déplacements et sa vision dans l’obscurité.
  • vision floue d’objets se situant à partir d’une certaine distance liée par exemple à une opacité du cristallin (cataracte) ou un défaut d’accommodation visuelle.
  • atteinte ayant des origines cérébrales, il y a défaillance au niveau de l‘aire visuelle cérébrale, la personne bien qu’elle puisse percevoir une image ne la voit pas. Les origines de cette déficience peuvent être liées à la conséquence d’une maladie métabolique (cataracte pour le diabète), à la dégénérescence des organes de la vision, d’une malformation congénitale ou d’une maladie génétique.

Quelle que soit la déficience, une prise en charge sportive consistera à proposer une APS qui corresponde aux envies, besoins et potentialités de la personne. Cependant quelques précautions sont à respecter, par exemple pour la déficience auditive, il sera question de permettre à la personne de percevoir et comprendre la consigne.
Pour cela il est nécessaire de parler face à la personne, en articulant, de façon lente et au besoin de répéter sans crier. Il serait aussi avantageux de donner ses consignes par écrit, par signes et/ou dans un environnement bien insonorisé. Il conviendrait également de trouver un moyen remplaçant les signaux sonores.
Pour la déficience visuelle la problématique sera de donner la possibilité à la personne de s’orienter et découvrir son environnement en lui décrivant les lieux en lui faisant visiter et toucher les matériels.
Pour faciliter ses déplacements, proposer de la guider. Il est bien sûr important de se présenter à la personne et de la faire participer à la démonstration, d’expliquer précisément les exercices en donnant des repères de position et d’orientation précis et de faire durer les situations pédagogiques.
Il n’y a pas de réelles contre-indications à la pratique d’une APS, il faudra toutefois faire attention à ne pas proposer des activités pouvant aggraver la déficience (exemple: la plongée dans certains cas de déficience auditive). Il s’agira simplement d’y associer des adaptations réglementaires, techniques (visée sonore en tir sportif...) et humaine (guide en athlétisme…). Pour les déficients visuels des activités spécifiques existent comme par exemple le torball, le goalball, le cécifoot ou le tandem.

Pour aller plus loin

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