Le Green IT dans les collectivités territoriales

Modifié le 16 mai 2023

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Notions clés

Le Green IT (abréviation de Green Information Technology) est aussi communément appelé Green Computing, informatique verte, écologique ou écoresponsable, éco-TIC (même si contrairement au Green IT, cet acronyme englobe les deux approches métier et technique), TIC durables…

Sommaire

1  Le Green IT, l’informatique écoresponsable

Le Green IT (abréviation de Green Information Technology) est aussi communément appelé Green Computing, informatique verte, écologique ou écoresponsable, éco-TIC (même si contrairement au Green IT, cet acronyme englobe les deux approches métier et technique), TIC durables…

C’est un ensemble de bonnes pratiques qui a pour objectif de restreindre l’empreinte carbone générée par les systèmes d’information des administrations et des entreprises privées.

Le journal officiel de la République Française du 12 juillet 2009 donne pour définition « techniques de l'information et de la communication dont la conception ou l'emploi permettent de réduire les effets négatifs de l'activité humaine sur l'environnement ».

Il précise que « la réduction des effets négatifs de l'activité humaine sur l'environnement tient à la diminution de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre qui résulte du recours aux écotechniques ou à la conception même de ces techniques, qui s'attache à diminuer les agressions qu'elles pourraient faire subir à l'environnement au cours de leur cycle de vie ».

2  Les enjeux du Green IT

Les TIC sont présentes dans tous les métiers des collectivités et des entreprises.

Sa position transversale lui confère un impact dans tous les domaines de l’économie. L’environnement et les conditions de vie de l’homme (social) sont impactés directement, indirectement ou par un effet rebond (voir les retours d’expérience de villes ayant mis en œuvre des outils et des stratégies allant dans ce sens : http://www.villes-internet.net/observatoire/developpement-durable/ ).

Quelques chiffres clés :

  • Dans le monde, en 2005, les TIC représentaient 2% des émissions de gaz à effet de serre (rapport "Impacts of Information and Communication Technologies on EnergyEfficiency", réalisé par BIOIS), c'est autant que celles du transport aérien sur la planète. Leur contribution pourrait atteindre à horizon 2020 près de 4 % de ces émissions si l’on maintient les comportements et habitudes acquises à ce jour, près de 3 % avec un scénario économe.
  • L’envoi de 33 courriels d’1 Mo à 2 destinataires par jour et par personne génère annuellement des émissions équivalentes à 180 kg de CO2, ce qui équivaut à plus de 1 000 km parcourus en voiture. Aller directement à l’adresse d’un site, soit en tapant son adresse, soit en l’ayant enregistrée comme «favorite» plutôt que de rechercher ce site via un moteur de recherche divise par 4 les émissions de gaz à effet de serre. Cet avantage est encore plus net pour l’impact «consommation de matières premières», qui passe de 5,5 à 0,3 g équivalent de fer si l’on consulte 5 résultats de recherche pour trouver une information ou si l’on clique directement sur l’adresse d’un site (source ADEM : http://emergences-numeriques.regionpaca.fr/fileadmin/ERIC_Groupe_de_travail/resources___outils___dd/guide_ademe_tic_impacts.pdf).
  • Un euro dépensé en matériel informatique équivaut à l'émission de 900 kg de CO2 dans l'atmosphère (Source ADEME).
  • La puissance moyenne des desktops est de 82 W alors qu’elle n’était que de 47 Wh il y a 4 ans (74 % d’augmentation), soit 330 kWh/an. L’unité centrale représente 74 % de la consommation, l’écran le solde. La puissance moyenne de veille est de 4,5 W. Ce qui se traduit par une consommation annuelle en veille de 22,8 kWh/an (Source Enertech).
  • En France, la consommation des TIC est comprise entre 55 et 60 TWh par an, soit 13,5 % de la consommation d'électricité par les applications finales (source Ministère de l'Environnement).
  • 50 % des utilisateurs n'éteignent pas l'ordinateur à la fin de journée.
  • Dix millions d'ordinateurs allumés en dehors des heures de bureau consomment neuf millions de KWh par jour.
  • Quelque 53000 milliards de pages A4 ont été imprimées en 2010, majoritairement (90%) sur des imprimantes professionnelles. A ce rythme, cela représentera la somme astronomique de 850 millions de tonnes de CO2 en 2020 (Source HP).
  • 15% des impressions sont « oubliées » à la sortie de l’imprimante ou jetées sans être lues, c’est l’équivalent de 2 ramettes de papier par personne et par an.
  • L'encre utilisée pour les cartouches est l'un des liquides les plus chers au monde (en moyenne, plus de 1400 €/litre), réduire l'utilisation d'encre permet de faire des économies et de limiter la pollution. En 2008, en France, il a été imprimé 300 milliards de pages. Dans le monde, ce sont 375 millions de cartouches d’encre qui sont jetées chaque année.
  • L’industrie du papier est le 3e producteur de gaz à effet de serre. La fabrication de 1 kg de papier nécessite en moyenne 300 à 500 l d’eau. Pour fabriquer une feuille A4, la consommation électrique est de 10 Watt heure.
  • Seul 10 à 15 % de la capacité totale des serveurs est exploitée en moyenne (source IDC), 8 à 15% pour les serveurs et les postes de travail lorsqu'ils sont allumés selon VMware. Avec la Virtualisation on pourrait faire passer le taux d'utilisation des serveurs de 20% en moyenne aujourd'hui à près de 90% (source PC Energy Report).

35 à 50% de l'électricité consommée par un centre informatique sert à refroidir les serveurs (Source Gartner Group).

  • Selon les chiffres de l’ADEME, à l’échelle du pays, si tous les foyers éteignaient les appareils en veille, l’énergie économisée correspondrait au quart de la production d’une centrale nucléaire, soit la consommation d’électricité de Nice et Lyon réunies. Des exemples intéressants : http://www.cent20.net/spip.php?article219
  • 20 des 27 États membres de l’Union Européenne sont dans une situation de « déficit écologique ». Quatre d’entre eux font aussi parti des dix pays ayant  la plus forte empreinte Ecologique par individu. La plupart des États européens consomment plus de ressources naturelles qu’ils n’ont de réserve. Les 500 millions de citoyens européens (7 % de la population mondiale) utilisent deux fois plus de ressources naturelles que la moyenne mondiale (rapport « Planète vivante 2010 » du WWF).

3  Les bonnes pratiques et préconisations du Green IT en collectivité

3.1  Encourager le choix d’équipements TIC labellisés

Le label prend en compte l’ensemble du cycle de vie des produits, les différents impacts environnementaux sont étudiés de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie du produit, en passant par les étapes de fabrication, de distribution et d’utilisation.
Les exigences environnementales qui en résultent sont donc définies pour tous les produits d’une même catégorie, selon une approche multi-étapes et multicritères.

Une concertation est nécessaire, pour cela, l’ensemble des parties prenantes est associé au processus d’élaboration des critères de l’écolabel. Sont donc réunis, des représentants professionnels (fabricants, distributeurs, prestataires…), des associations de consommateurs et de protection de l’environnement et les pouvoirs publics.

A ce jour, il existe plus de 20 écolabels informatiques :

  • Epeat (Electronic Product Environmental Assessment Tool) a été créé par l'association américaine Green Electronics Council. C’est un outil qui permet aux entreprises d'évaluer et de comparer des matériels informatiques (PC, portables, écrans…) en fonction de leurs caractéristiques écologiques.  51 critères techniques composent ce label, de la réduction des substances toxiques à l'écoconception, en passant par la réduction de la consommation d'énergie, le packaging et la fin de vie des matériels.
  • Blue Angel (Blauer Engel) a été créé en 1977 par le ministère de l'écologie Allemand. C’est la plus vieille certification environnementale au monde. Elle s'applique, entre autres, au matériel informatique. Son intérêt réside dans un ensemble de critères très larges tels que la prise en compte du recyclage dès la conception du produit, la réduction des polluants lors de la fabrication, la diminution de consommation d'énergie, des émissions chimiques, du bruit, et enfin, la prise en compte de la fin de vie du matériel informatique.
  • TCO est un éco-label suédois qui a d'abord été conçu pour distinguer les écrans de bonne qualité et respectueux de l'environnement. Il couvre maintenant les PC, serveurs, téléphones mobiles, les imprimantes. Il s'appuie sur des critères comme l'ergonomie du matériel, l'émission de champs électromagnétiques (pour les écrans), la consommation d'énergie, la certification ISO 14001 du fabricant, le faible bruit, le respect de la directive RoHS, et la "recyclabilité" des matériels.
  • Energy Star a été créé en 1992 aux Etats-Unis par l'EPA (Environmental Protection Agency) en collaboration avec le département de l'énergie (Department of Energy). Ce label vise uniquement l'efficacité énergétique des matériels informatiques : PC, écrans, imprimantes, etc… Il est basé sur le volontariat des constructeurs qui s'engagent à le respecter. En 2001, la commission européenne a signé un accord avec les Etats-Unis pour favoriser son adoption en Europe. Très largement utilisé dans le monde, il indique que le matériel intègre des mécanismes qui réduisent sa consommation d'énergie : ACPI, mode veille automatique de l'écran, etc...
  • 80plus vise à augmenter l'efficacité énergétique des alimentations électriques de matériels informatiques. Une grande partie de l'électricité consommée par le PC part en chaleur. Pour être certifiée 80plus, une alimentation électrique doit délivrer au minimum une efficacité de 80 %. Le label Energy Star s'appuie sur 80plus pour évaluer les performances énergétiques des PC et serveurs.

Beaucoup d’autres labels existent au travers le monde (Choix Environnemental au Canada, GreenGuard aux Etats-Unis, PC Green Label au Japon, CECP en chine…).

Voir le site : http://www.greenit.fr/article/outils/les-eco-labels.

L’Europe participe à cette démarche, sa directive RoHS (Restriction of the use of certain Hazardous Substances in electrical and electronic equipment) fixe une quantité de plomb, de mercure, de cadmium et de chrome hexavalent qui ne doit pas dépasser 0,1 % du poids total de l'appareil, pour réduire les substances polluantes et dangereuses dans les équipements électriques et électroniques.

Le DEEE (ou WEEE pour les anglophones) fixe des normes pour la collecte et le retraitement.

Ce sont autant d’outils qui aident les décideurs dans leurs achats écoresponsables.

3.2  Sensibiliser les utilisateurs à des réflexes écoresponsables

Une étude de l’Enertech pour le compte de l’ADEME et de la région PACA, souligne que l’unité centrale d’un PC fonctionne en moyenne 4004 heures par an soit 17,8 heures par jour ouvré, un écran 2510 heures par an, soit 11,2 heures par jour ouvré.

Les mesures d’Enertech montrent que l’ordinateur n’est effectivement utilisé que 686 heures par an, soit trois heures par jour ouvré. Ces chiffres démontrent qu’un ordinateur est donc allumé inutilement près des trois quarts du temps, ce qui souligne tout le bénéfice et l’importance d’un bon paramétrage des mises en veille.

Des logiciels tels que PowerOut ou VisionSoft permettent de faire un diagnostique du parc informatique, d’évaluer et d’améliorer la consommation d’énergie afin de prendre les décisions de paramétrages les mieux adaptées.

La démarche préconisée dans le Green IT est double :

  • Sensibiliser les techniciens informatiques à certains réflexes (paramétrage adapté à la mise en veille automatique de chaque PC, juste évaluation du besoin des utilisateurs…).
  • D’une manière générale, apporter l’écoute et les connaissances nécessaires à une utilisation efficace des moyens logiciels et matériels qui leurs sont offerts (sensibiliser les utilisateurs à l’extinction de leur ordinateur lors d’une absence prolongée : réunions, repas, nuit, modérer les impressions et l’usage des clés USB, nettoyer régulièrement sa boîte mail et ses fichiers stockés sur le serveur…).

3.3  Des gestes écoresponsables pour limiter l’empreinte écologique

Pour les ordinateurs portables :

  • Utiliser toujours au moins 20 % de la capacité totale de la batterie avant de le remettre en charge. Retirez la batterie quand le portable est mis en charge.
  • Le froid et la chaleur extrêmes peuvent accroître considérablement l’épuisement de la batterie. Il est donc important de permettre une bonne circulation d’air pour éviter la surchauffe de l’appareil (éviter la pause sur une surface qui boucherait les aérations, ne pas le laisser dans une voiture au soleil, vérifier qu’il est hors tension avant de le mettre dans un sac…).
  • Utiliser uniquement les applications essentielles (éviter le multitâche lorsqu’il n’est pas indispensable : une application à la fois). Eviter les applications en arrière-plan, du style Skype, MSN… Les enlever du fichier de démarrage.
  • Ne pas exécuter d’applications directement à partir d’un CD ou d’un DVD à moins d’y être obligé.
  • Mettre en mode muet les haut-parleurs internes de l’ordinateur s’ils ne sont pas utiles pour l’application ouverte.
  • N’activez la connexion Wifi et le Bluetooth sur l’ordinateur que s’ils sont utilisables dans le lieu où se trouve l’ordinateur et si l’accès Internet est nécessaire.
  • Activer le mode « économie d’énergie » (utilisation restreinte de la batterie, éclairage moins fort de l’écran…).
  • Bien dimensionner la mémoire vive (RAM), elle permettra de limiter les accès au disque dur et donc d’économiser l’énergie et de rallonger la durée de vie de la batterie.
  • Éviter la proximité des liquides (café, boissons diverses…), inutile de préciser pourquoi !

Pour les ordinateurs fixes :

  • Nettoyer régulièrement l’unité centrale, la poussière est parfois cause de panne. Des dispositifs à air comprimé aident à cet entretien.
  • Sauter une version de Windows, avant une nouvelle mise à jour, peut prolonger la capacité d’un PC à répondre aux besoins du quotidien.
  • Transformer les vieux PC en terminaux passif Linux peut-être l’occasion d’offrir une nouvelle salle informatique dans une école (voir le projet AbulEdu : http://www.abuledu.org/) ou un espace de consultation dans une bibliothèque.
  • Virtualiser les postes de travail (PC) avec des outils comme Vmware de SUN (Citrix, Microsoft… proposent aussi des solutions). Il s’agit de regrouper et d'exécuter des environnements de bureaux dans des machines virtuelles (le poste de travail s'exécute sur les serveurs).
  • Augmenter la mémoire vive ou installer un disque dur récent de plus grande capacité peut donner une nouvelle jeunesse à un vieux PC.

Pour les imprimantes :

  • Nettoyer régulièrement l’imprimante, le nombre de pannes sera fortement réduit et la durée vie sensiblement prolongée.
  • Utiliser des cartouches recyclées et faire recycler les cartouches usagées.

4  Les TIC, véritable levier du développement durable

4.1  La visioconférence

Équiper plusieurs sites distants de matériel audio et vidéo pour leur permettre de communiquer entre eux est aujourd’hui chose facile, une caméra, des micros, un vidéoprojecteur, un ordinateur (pour le transfert éventuel de données), une liaison Internet, point à point ou multipoints et un bon technicien (ou un sous-traitant), l’installation (fixe ou mobile) est fonctionnelle.

La visioconférence permet :

  • Un gain de temps : le temps perdu lié à la nécessité de se déplacer pour assister à une réunion peut-être consacré à d’autres activités plus productives.
  • Un gain financier : les coûts relatifs aux transports ainsi que tous les frais annexes tels que l’hébergement ou encore la restauration dépassent vite l’investissement dans la mise en place du système de vidéo.
  • Souvent de rendre les participants plus réceptifs que lors d’une réunion traditionnelle, les prises de décisions et les négociations sont souvent accélérées.
  • La suppression des limites géographiques (à noter que cet aspect peut avoir l’effet rebond d’étendre l’utilisation là où l’on n’en sentait pas le besoin avant).
  • De réduire les motifs d’absences.
  • De renforcer la réactivité des intervenants et la création de relations professionnelles et offre de la souplesse dans des plannings chargés.
  • Un facteur de motivation des collaborateurs car elle supprime le stress et la fatigue liés aux déplacements. Les collaborateurs sont valorisés car soutenus dans l’organisation de leur travail et l’amélioration de leur rythme de travail.
  • Une contribution à la protection de l’environnement en réduisant les émissions de CO2 liées aux déplacements.

Pour réduire les frais, le temps passé dans les transports, l'empreinte carbone et limiter les déplacements des élus et des agents, le conseil général de l’Aude a déployé un réseau de neuf salles de visioconférence.

L’amortissement de l’investissement (100 000 €) était prévu sur seulement un an et demi et l’expérience devait être étendue vers des forums ouverts aux citoyens et à des communications avec d’autres collectivités. Voir http://www.resadia.com/la-presse-en-parle/grace-a-la-video-et-a-l-adsl-les-debats-a-distance-seduisent-les-collectivites-c274.html

Avec un objectif similaire, le conseil régional de Bretagne subventionne les acteurs participant au développement du territoire breton (élus, associations, entreprises…) pour financer le matériel nécessaire à la visioconférence : http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_110876/la-visioconference-au-service-de-tous

Des formations pour les élus, par visioconférence sont même possibles : http://www.global-et-local.eu/?Formation-des-Elus-par-visio

L’étude  "The Telepresence Revolution" de juin 2010, réalisée pour le compte du Carbon Disclosure Project (CDP) souligne les avantages du recours à la visioconférence en termes de réduction d'émissions de CO2 et d'économies réalisées. Elle établit des scénarios pour les entreprises anglaises et américaines. http://www.rsenews.com/public/dossier_envi/doc/CDP-Telepresence-Revolution0610.pdf

Les collectivités peuvent aussi proposer des services de proximité de visioconférence dans des centres de télétravail, dans lesquels des travailleurs peuvent partager des outils mutualisés, mais aussi des expériences et des idées. Ces centres de « co-working » (travail en commun) se sont développés en alliant efficacité professionnelle et créativité ludique, par exemple par le développement des « fab-lab », sortes d’ateliers de bricolage futuristes qui permettent de toucher et de manipuler de nombreuses applications TIC dans un contexte de développement durable en favorisant la relocalisation de certaines productions, ainsi que le reconditionnement et la réutilisation d’objets technologiques, il contribue à son pilier environnemental et économique. Voir l’étude d’octobre 2013 de l’institut régional du développement durable sur les fab-labs vecteurs d’une économie durable : http://www.ird2.org/rencontre-etudiante/les-fab-labs/ .

4.2  La responsabilisation des citoyens

De nombreuses collectivités ont choisi d’effectuer un traitement à la source et misent sur la communication pour sensibiliser et porter des messages vers le citoyen (information en ligne, expositions…).

Au travers des outils logiciels, chacun peut évaluer lui-même son empreinte écologique, Internet n’en manque pas, pour exemple :

Les employés du service urbanisme de nombreuses collectivités en France offrent ponctuellement de recevoir les particuliers pour les conseiller sur l’isolation de leur bâtiment, ceci sur la base de prises de vues thermiques aériennes (thermographie) pour une meilleure localisation des zones de faiblesse de chaque toiture d’habitation.

A moyen terme, une telle démarche réduit la facture des ménages et profite à l’environnement (moins d’énergie consommée = moins de CO2 dégagé) et à l’économie locale en augmentant le volume d’activité des artisans.

Des opérations de sensibilisation à l’utilisation des lampes « basse consommation » ont été menées en mobilisant le milieu associatif, le secteur privé et la commune.

Ce fut le cas du village de Saint-Prix en région parisienne. Le magasin Leclerc local s’était engagé à vendre les ampoules à prix coûtant et la commune à enregistrer les commandes et à reprendre les ampoules à incandescence classiques. Saint-Denis-en-Val, dans le Loiret, sur l’initiative de l’association Boomerang, a mené une démarche presque similaire en s’engageant à communiquer sur l’opération au côté de l’association des commerçants locaux qui lancèrent une semaine du développement durable. C’est le Carrefour Market de l’époque qui s’était engagé à vendre à prix coûtant et à récupérer les vieilles ampoules.

Fin 2012, l’Europe a rendu obligatoire le retrait des ampoules à incandescence à la vente, mais beaucoup de collectivités avaient déjà perçu la source d’économie rapide et mesurable que représentait la démarche d’une migration vers les ampoules à basse consommation dans leurs propres bâtiments et l’avaient entreprise.

4.3  La mesure et la maîtrise de la consommation de l’énergie et de l’eau

Ces dernières années, l’éclairage publique a bénéficié d’innovations importantes, les lampadaires et les chaussées sont parfois à leds (très basse consommation d’énergie), il arrive même, comme à Toulouse, que l’électricité soit produite grâce au passage des piétons sur les trottoirs (voir http://ecologie.blog.lemonde.fr/2010/04/14/a-toulouse-un-trottoir-produit-de-lelectricite/). Le tout est commandé à distance par des programmateurs et parfois par des détecteurs de luminosité ou de présence pour optimiser les justes moments d’éclairage.

Les TIC ont également un rôle important dans le contrôle des températures et de la ventilation dans les pièces et bien plus encore dans les serres, dans celui de l’eau des piscines et même dans celle qui coule au robinet. L’utilisation de compteurs et le contrôle électronique à distance permettent de déceler et de traiter rapidement des fuites éventuelles. Le traitement à l’ozone, la photolyse de l’eau, l’utilisation des UV pour tuer les bactéries dans les piscines permettent un usage plus modéré du clore (très nocif pour la couche d’ozone). La temporisation des robinets évite de les voir couler sans limite. Pour l’arrosage des espaces verts des programmateurs électroniques peuvent doser une diffusion de l’eau au goutte à goutte selon le besoin des plantes et sur commande de sondes humidimètres…

Un document très complet est proposé par le Conseil général de la Gironde sur le sujet : http://www.gironde.fr/upload/docs/application/pdf/2008-05/guide_usage_eau_collectivites.pdf

La domotique annonce également des changements pour l’avenir. Pour exemple, le département de la Creuse, est à l’origine d’une expérimentation auprès de personnes âgées. En 2011, un pack domotique de services développés par l’entreprise Legrand a été testé durant dix-huit mois dans dix foyers et dans un établissement accueillant des personnes âgées. Le pack était composé d'un chemin lumineux entre la chambre et les toilettes, qui se déclenche automatiquement si la personne se lève, d'un détecteur de chutes et de températures extrêmes, d'électrovalves permettant de bloquer le gaz et l'eau en cas de fuites et d'un écran dialoguant. L’évaluation s’est avérée concluante et sa généralisation, couplée à un système de téléassistance, auprès de 2000 personnes en perte d’autonomie, a été décidée sur quatre ans.

4.4  L’anticipation et l’alerte sur les risques naturels

Si les TIC permettent aujourd’hui de limiter les risques sanitaires en mesurent des indices de pollution, en traçant des produits alimentaires… à différents niveaux, elles trouvent également des applications dans la prévention des risques naturels.

Elles vont mesurer la température de l’air, le degré d’humidité, la force et l’orientation du vent, le niveau de pollution sonore ou le niveau des eaux, l’ensoleillement... et les données peuvent être directement transmises à un serveur pour lancer automatiquement des alertes incendie, de pollution, de risque d’inondation (voir le système d’alerte de crues de la SISA : http://www.siagne-avenir.com/html/alerte-de-crue.php, localisation cartographie des risques d’inondations à Quimper : http://oten.fr/?Quimper-offre-une-cartographie-des), d’avalanche...

En situation de crise, toutes les formes de communication ont leur importance, celles offertes par les TIC (Internet, téléphone portable, bases de données, outils de travail partagés, etc…) ou plus classiques, mais complémentaires (presse écrite, télévision, radio, radio-fréquence, téléphone filaire, bouche-à-oreille…), que ce soit avant, pendant et après les événements.

Dans un premier temps, elles interviennent au travers la mise en place d’outils de vigilance et d’alertes météo en cas de danger, qui vont circuler par messagerie électronique ou par téléphone portable (SMS). 

Lors d’événements, les TIC vont permettre des diagnostics, de coordonner les acteurs de terrain et d’organiser l’aide aux populations. Leur utilisation permet de maximiser la localisation des problèmes (bases de données évolutives en temps réel par exemple) et de planifier des actions sur le terrain (systèmes d’information territoriaux).

En cas de litige, les TIC représentent un moyen de contrôle pour les pouvoirs publics, ceci grâce aux enregistrements numériques préalablement effectués au cours de l’activité (appels téléphoniques, télésurveillance, etc…). Ensuite, les TIC favorisent l’argumentation et la délibération sur le risque naturel dans certaines conditions d’apprentissage.

Voir le cas pratiques des villes de Limoges (tempête de 1999), Abbeville (inondation de 2001), Bourg-en-Brest (intempéries de 2005) : http://developpementdurable.revues.org/6772

Les TIC permettent une cartographique précise des activités polluantes en France, voir : http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/index.php

4.5  Une aide à la décision environnementale avec le SIG

Grâce aux Systèmes d’Information Géographique (SIG), les TIC offrent des outils d’information et de décision très performants.

Ils facilitent les recherches, permettent un accès rapide aux cartes et à la superposition de toutes sortes d’indicateurs et de modélisation (vue aérienne, relief, plan local d’urbanisme, cadastre, bâtiments, sols agricoles, réseau de gaz, électricité, télécommunication, voies de communications, spatialisation des niveaux de risques industriels, lieux d’intérêts, mobilier urbain, réseau d’éclairage public…).

Lors d’une panne électrique ou d’une fuite de gaz sur un secteur, l’accès rapide à l’information permettra de couper le réseau concerner (évitant le risque sanitaire et le gaspillage)) et une intervention efficace et rapide au bon endroit.

un SIG permettra de suivre les déplacements de population et la fragmentation du territoire dans différents scénarios de croissance. Ces données pourront influencer la politique à mener en matière de bâti.

Il offre la possibilité d’anticiper des rendements agricoles, en fonction des sols, d’un modèle de culture, d’un scénario climatique, des flux de drainage, d’un taux d’humidité, des températures… Il aidera dans la gestion d’une forêt, donnant l’espèce, l’âge des arbres, ceux à abattre, l’essence à planter selon le sol, la géographie, le climat...

Il permettra d’anticiper les mesures à prendre en matière de gestion de l’eau (niveau de la nappe phréatique, infiltration, indicateurs de composition chimique de l’eau et éléments minéraux, qualité des sols et de la nappe…).

Les usages du SIG sont infinis et l’un de ses atouts majeur réside dans le partage d’une même source d’information entre services, collectivités, avec le citoyen, évitant la duplication des données et favorisant une mise à jour centralisée qui est la richesse de tous pour le plus grand intérêt de l’environnement.

5  Les 72 bonnes pratiques du Green IT

Les 72 bonnes pratiques établis par l’OPQUAST (Open Quality Standards https://checklists.opquast.com/greenit/) vont dans le sens des recommandation de l’OCDE (Conseil sur les technologies de l'information et des communications et l'environnement : http://acts.oecd.org/Instruments/ShowInstrumentView.aspx?InstrumentID=259&Lang=fr&Book=False)

Auteur(s) :

RAGU Serge

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