Christophe HAUTIER, PhD
Maître de Conférences Habilité à Diriger des Recherches
Responsable Master 2 PPMR
Dernière mise à jour : septembre 2015

L’enfant n’est pas un adulte en miniature. L’enfant n’est pas seulement plus  petit et plus léger que l’adulte, il présente avant la puberté, des différences structurelles importantes qu’il convient de prendre en considération dans le cadre des activités physiques. L’analyse de la courbe de de croissance d’un enfant met en évidence un développement assez régulier jusqu’à une phase cruciale appelée puberté. Le pic de croissance pubertaire commence en général vers 10-11 ans chez la fille pour se terminer vers 15 ans alors que chez le garçon il survient vers 12-13 et se termine vers 17 ans. Avant et pendant la phase pubertaire, l’enfant et l’adolescent présentent des différences physiologiques par rapport aux adultes qui les exposent à certains risques lors de la pratique sportive. L’enfant présente tout d’abord une certaine fragilité au niveau articulaire liée au fait que ses cartilages sont encore immatures et donc très sensibles aux contraintes mécaniques. C’est pourquoi, il faut limiter les charges trop importantes mais aussi les chocs tels que les réceptions de saut sur un sol trop dur. De même, l’enfant présente une moindre stabilité articulaire du fait d’une plus grande souplesse ligamentaire et d’une moindre masse musculaire. Il faut éviter les efforts intenses réalisés dans des positions articulaires extrêmes sous peine de lésions importantes et durables. Au niveau musculo-tendineux l’enfant présente certaines différences qui doivent avoir une répercussion au niveau de la pratique des APS. L’enfant prépubère a plus de fibres aérobies (lentes et endurantes) que l’adulte. Il est donc moins fort et moins puissant mais plus endurant et accumule moins de lactate que l’adulte. Lors des exercices intermittents (sprints entrecoupés de récupération), l’enfant se fatigue moins que l’adulte. D’un point de vue structurel, l’entrainement a moins d’effet hypertrophiant sur le muscle squelettique chez l’enfant en raison du faible taux de testostérone. Les tendons et surtout les insertions tendineuses sur les os, sont fragiles et il faut porter une attention particulière aux douleurs que peuvent ressentir un enfant ou un adolescent. D’un point de vue nerveux, l’enfance est une période cruciale pour le développement de la coordination motrice du fait de la grande plasticité neuronale à cet âge. Il convient donc de faire pratiquer un grand nombre d’activités physiques variées aux enfants en vue de développer leur répertoire gestuel et de maximaliser leur capacité d’adaptation dans l’avenir. Une autre particularité importante de l’enfant dans le cadre  des APS, est sa moins bonne thermorégulation liée à une plus grande surface corporelle proportionnellement à sa masse. Ainsi, l’enfant se refroidit beaucoup plus vite que l’adulte en ambiance froide mais il est également plus sensible à l’hyperthermie lors de la pratique d’activité physique en été. Ce facteur est très important à prendre en considération lors de la pratique et il convient de diminuer la durée des séances en environnement extrême et d’augmenter l’apport en eau en ambiance chaude.  

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