Données générales : 

A/ Démographie et groupes sociaux : évolution de la population totale et de la population active par grandes catégories 

Par Yves Palau

Dernière mise à jour : mai 2017

1. Les principaux points à retenir

  • Une population qui s’accroît plus vite que la moyenne européenne mais qui vieillit
  • Une population très inégalement répartie sur le territoire
  • Une population active en progression avec une nette majorité d’emplois tertiaires
  • Une population active salariée à près de 90% avec près de la moitié des emplois composés d’ouvriers et d’employés.
  • Des débats sur la recomposition de la société française et notamment sur l’avenir des classes moyennes et la transformation de la classe ouvrière.

2. Les faits et les données

Données globales (source INSEE) :

La France comptait 66,6 millions d’habitants au 1er janvier 2016 dont un peu plus de 2 millions dans les cinq départements d’outre-mer. Cela place la France au 2ème rang européen (après la République fédérale d’Allemagne et juste avant le Royaume uni) et au 20ème rang mondial. En terme de densité de la population, la France est en revanche au 10ème rang européen avec 118 habitants/km2 (France métropolitaine).

2.1 Une population qui s’accroît principalement par son solde naturel

Le taux de fécondité est d’environ 2 enfants par femme, (2ème rang européen après l’Irlande) avec 800 000 naissances par an (2015). Le nombre de décès était de 600 000 en 2015, connaissant une forte croissance (+ 41 000 par rapport à 2015) pour des raisons probablement conjoncturelles.

L’espérance de vie progresse et qui est aujourd’hui de 85 ans pour les femmes et de 78,9 ans pour les hommes, même si elle a connu une diminution en 2015 pour la première fois depuis l’après-guerre.

Ces deux données expliquent la croissance de la population française plus que l’immigration. Le solde naturel de la population est néanmoins en diminution constante depuis 10 ans : + 300 000 en 2006 contre environ + 200 000 en 2015 (chiffre provisoire). Il était de + 0,3 % en 2015 contre un solde naturel négatif de 0,03 % au sein de l’Union européenne.

La part des immigrés1 dans la population totale reste stable environ 6 millions de personnes en 2016. Le solde migratoire était estimé à 47 000 personnes en 2015. Néanmoins cette stabilité statistique masque une transformation dans la composition de cette immigration. Le coup d’arrêt donné à l’immigration économique en 1974 a fortement réduit l’immigration annuelle qui était en moyenne de 140 000 personnes depuis l’après-guerre et l’a transformée en une immigration pour regroupement familial. Un tiers des immigrés est originaire de pays de l’UE, près de la moitié d’Afrique et environ 15% d’Asie.

2.2 La population française est une population qui vieillit

Les moins de 20 ans représentaient 26,3 % de la population totale en 1996 et 24,6 % en 2015, les 20-64 ans représentaient respectivement 58,6 % contre 57% en 2015 et les 65 ans ou plus 15,1 % contre 18,4 en 2015 avec une nette augmentation des 75 ans ou plus (6,3 % de la population totale en 1996 contre 9,1% en 2015). En 10 ans l’âge médian de la population a augmenté de 2 ans et 5 mois passant de 37, 7 ans en 2005 à 40 ans 2015.

2.3 Une population très inégalement répartie sur le territoire : 60% de la population sur 8 % du territoire

La densité moyenne de la population cache de grandes disparités avec 225 habitants au km2 pour l’ensemble des espaces à dominante urbaine et seulement 35 habitants au km2 pour l’ensemble des espaces à dominantes rurales (données 2006).

La population reste ainsi concentrée autour du pôle parisien et des grandes agglomérations, tout en se déployant également au sein de la vallée de la Seine en aval de Paris, des sillons alpin et rhodanien et du littoral méditerranéen. A l’opposé les territoires qui se déploient autour du Massif central, de la Bourgogne et des Ardennes ainsi que les Alpes et la Corse connaissent souvent des densités de population inférieures à 30 habitants au km2 avec des poches inférieures à 10 habitants au km2. Cette structuration constitue le résultat d’une tendance lourde en grande partie héritée des transformations économiques qu’a connu la France depuis le 19ème siècle. Elle ne semble pas être aujourd’hui fondamentalement remise en cause même si depuis plus d’une dizaine d’années tous les types de territoires bénéficient de la croissance de la population et non plus majoritairement les périphéries urbaines comme c’était le cas durant les années 1980 et 1990 : « La population reste concentrée autour du pôle parisien et des grandes agglomérations. Mais certains territoires éloignés des villes se densifient fortement. La population des espaces ruraux augmente au même rythme que celle de l’ensemble du territoire français. En parallèle, de nouvelles zones de densification urbaine apparaissent le long des infrastructures et de certaines frontières. À l’intérieur des pôles urbains, les villes-centres connaissent un regain démographique, particulièrement dans les plus grandes agglomérations. Dans le Nord, l’Est et les grandes villes, où la population est plus jeune qu’ailleurs, le dynamisme démographique vient essentiellement d’un nombre de naissances très supérieur à celui des décès. L’attrait du Sud et de l’Ouest est toujours très fort, tandis que le grand bassin parisien marque le pas » (« La croissance retrouvée des espaces ruraux et des grandes villes », INSEE 2006).

De nombreuses villes centres connaissent une croissance de la population. Alors que leurs populations stagnaient ou régressaient au profit des banlieues depuis les années 1970 et jusqu’à la fin du siècle, on assiste à un rééquilibrage au profit de certaines villes centres depuis les années 2000 : « Dans la moitié des cinquante premiers pôles urbains, la ville-centre croît plus vite que la banlieue (six seulement étaient dans ce cas entre 1982 et 1999) » (« La croissance retrouvée des espaces ruraux et des grandes villes », INSEE 2006). Symétriquement, si la progression des couronnes périurbaines reste forte, entre 1,2 % et 1,3 %, elle ralentit significativement depuis 1999 autour des cinq plus grands pôles urbains : Paris, Marseille - Aix-en-Provence, Lyon, Lille et Nice.

2.4 Une population active en progression

En 2015 la population active est estimée à 28,5 millions de personnes en France métropolitaine, dont 14,8 millions d’hommes et 13,7 millions de femmes. 89% de ces emplois sont salariés. Le taux d’activité des personnes âgées de 15 à 64 ans est de 71,5 %. Il augmente pour la quatrième année consécutive (+ 1,4 point par rapport à 2011). Par rapport à 2014, le taux d’activité s’accroît un peu plus pour les femmes (+ 0,2 point) que pour les hommes (+ 0,1 point). En 2015, les taux d’activité des hommes et des femmes de 15 à 64 ans sont respectivement de 75,5 % et 67,6 %.

Sur le moyen terme, l’augmentation du taux d’activité des 15-64 ans est principalement due à celle des plus âgés : le taux d’activité des personnes de 50 à 64 ans est de 64,2 % et s’est accru de 7 points par rapport à 2010. Cette hausse s’explique notamment par le recul de l’âge légal de départ à la retraite, qui a été porté progressivement de 60 ans à 61 ans et 7 mois entre 2011 et 2015. En 2015, le taux d’activité des 15-24 ans est de 37,3 %, en augmentation de 0,2 point par rapport à 2014, pour la première fois depuis 2010. La baisse de 1,6 point observée entre 2010 et 2015 est à relier à la dégradation de la situation des jeunes sur le marché du travail consécutive à la crise économique de 2008. Les 15-24 ans ont alors eu tendance à retarder leur entrée sur le marché du travail, en prolongeant leurs études.

Sur le long terme, c’est néanmoins l’augmentation du travail des femmes qui explique la hausse continue du taux d’activité en France. Les femmes représentent aujourd’hui 48% de l’emploi en France (50 % de l’emploi salarié et 36 % de l’emploi non-salarié).

En 2015, près de 40 % des actifs sont titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat + 2 ans ou supérieur, cette proportion étant plus élevée pour les femmes (42,8 %) que pour les hommes (35,4 %). Le taux d’emploi de ces diplômés est nettement supérieur à celui des autres niveaux : en 2015, 80,8 % des 15-64 ans titulaires d’un diplôme de niveau bac+2, et 81,9 % de ceux possédant un diplôme supérieur, sont en emploi au sens du BIT. Le taux d’emploi des titulaires du baccalauréat ou d’un brevet professionnel est de 63,7 %, et celui des titulaires d’un CAP, BEP ou équivalent atteint 68,5 %. Celui des personnes sans diplôme ou titulaires d’un CEP ou du brevet des collèges est de près de 45 %. Ces écarts sont également à corréler avec l’âge, les plus âgés étant en général moins diplômés que les plus jeunes. (Sources : fiches INSEE Population active 2015)

2.5 Les grandes catégories de la population active

Avec 28,0 % d’employés et 20,4 % d’ouvriers, ces deux catégories représentent près de la moitié des emplois en 2015. Dans près de la moitié des cas, il s’agit d’emplois non qualifiés. Les professions intermédiaires2 représentent 25,4 % des emplois, les cadres ou professions intellectuelles supérieures3 17,7 %, les artisans, commerçants ou chefs d’entreprise 6,4 % et les agriculteurs exploitants 1,8 %.

Ces catégories sont le plus souvent très genrées : 44,2 % des femmes en emploi occupent des postes d’employés (dont 21,7 % des postes non qualifiés), contre 12,9 % pour les hommes. À l’inverse, 31,7 % des hommes sont ouvriers (majoritairement qualifiés), contre 8,4 % des femmes. Les hommes sont plus souvent cadres (20,5 % contre 14,7 % pour les femmes). Ils sont également plus souvent agriculteurs (2,5 % contre 1,0 %) ou artisans, commerçants ou chefs d’entreprise (8,7 % contre 3,9 %).

Le secteur primaire représente 2,7 % des emplois, le secteur industriel (y compris la construction) 20,3 % et le tertiaire 75,8 %. Ce dernier secteur est extrêmement composite avec la plus grosse part pour le sous-secteur administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale qui représente 31,2 % de l’emploi total en France, le commerce et la réparation automobile 12,8 % et les activités scientifiques, techniques, les services administratifs et de soutien, 9,5 %.

Au sein de la population active en emploi, les contrats à durée indéterminée représentent 85,6% des salariés, les contrats à durée déterminée 10,4 %, les intérimaires 2,5 et les apprentis 1,6 %. Cette moyenne connaît néanmoins de fortes disparités liées à l’âge et au sexe. Le taux de CDD atteint 32,2% chez les 15-24 ans pour tomber à 9,4 % chez les 25-49 ans. De même les femmes sont 12,3 % à être en CDD contre 8,5 % chez les hommes. Les femmes sont en revanche moins nombreuses que les hommes à être en apprentissage et intérimaires, à peine moins en CDI : 85,2 % des femmes salariées occupant un emploi sont en CDI contre 85,9 % des hommes. Cependant, depuis 1982, toutes catégories confondues, le taux de personnes salariées en activité en CDI a perdu près de 8 points, tandis que celui des personnes en CDD a augmenté de 5 points.

La part des actifs occupés en situation de sous-emploi4 est de 6,6 % avec de fortes disparités là encore. Les femmes sont concernées à hauteur de 9,7 %, les jeunes (15-24 ans) à hauteur de 12,5 %, les personnes sans diplôme à hauteur de 10,5 % (contre 4,3 % pour les titulaires d’un diplôme à bac + 3). De même, les employés sont les plus touchés, 11,9 % et les cadres et professions intellectuelles supérieures le moins concernés, 2,6 %.

(sources : INSEE fiches Emploi, 2015)

3. Mise en perspectives et débats

3.1. Les classes moyennes, pôle de stabilité ou catégorie en crise ?

Le rôle, la place et même la définition des classes moyennes constituent un enjeu autant politique que scientifique. Politiquement, les classes moyennes sont souvent présentées comme un reflet de la société dans son ensemble, l’amélioration ou au contraire le déclin de sa condition présageant celle de la société tout entière. Dans les systèmes démocratiques, la classe moyenne est censée être une force motrice ou à tout le moins stabilisatrice. Ses difficultés se répercuteraient sur l’ensemble de la société et fragiliseraient notre système politique.

Dans la représentation collective, la classe moyenne désigne ceux qui ne se rattachent ni aux milieux populaires ni à la bourgeoisie. Même si cette définition d’usage semble peu satisfaisante car elle semble purement négative elle a pour mérite de montrer sa plasticité dans le temps, des classes moyennes indépendantes du 19ème siècle aux classes moyennes majoritairement salariées du 20ème siècle et sa profonde hétérogénéité. Les définitions plus savantes des classes moyennes ne sont pas moins problématiques. On en trouve deux principales : celle qui insiste sur le revenu et le niveau de vie et celle qui privilégie les valeurs et le mode de vie à travers le rattachement à une profession.

La première définit les classes moyennes comme l’ensemble des individus disposant d’un revenu proche du revenu médian. Un exemple de ces calculs est donné par le Crédoc et l’Observatoire des inégalités, qui considèrent comme appartenant aux classes moyennes les personnes situées au-dessus des 30 % les plus pauvres et au-dessous des 20 % les plus riches. Le seuil de pauvreté est alors fixé à moins de la moitié du revenu disponible médian (après impôts et prestations sociales) et le seuil de richesse au double. Avec ces définitions, les catégories populaires rassemblent tous ceux qui touchaient moins de 1 238 euros pour une personne, 2 414 euros pour un couple et 3 219 euros pour un couple avec deux enfants. Le niveau de vie des classes moyennes s’étendaient de 1 238 à 2 225 euros pour une personne seule, de 2 414 à 4 389 euros pour un couple et de 3 219 à 5 544 euros pour un couple avec deux enfants (données 2014). Les catégories aisées se situaient au-dessus de ces niveaux. (voir : http://www.observationsociete.fr/riches-pauvres-et-classes-moyennes-comment-se-situer ).

La seconde définition met plutôt en avant les modes de vie et les pratiques culturelles qui seraient rattachées à certaines professions elles-mêmes identifiées comme relevant des classes moyennes. Selon la nomenclature française des professions et catégories socio-professionnelles qui date de 1982, les classes moyennes regrouperaient les « professions intermédiaires », une partie des « cadres supérieurs » et également des « employés ». A travers cette approche par les professions, ce sont en fait des modes de vie et des valeurs qui y seraient associés. Plus que de capitaux économiques, ces groupes professionnels seraient dotés de ressources scolaires et culturelles plus importantes que les milieux populaires, qui développeraient un rapport particulier à l’éducation, l’école étant perçue comme un moyen d’ascension sociale efficace. Des pratiques de consommation spécifiques pourraient également être identifiées telles que l’importance accordée aux biens culturels. Ces couches intermédiaires auraient par ailleurs un rapport à l’espace public et urbain particulier : des stratégies résidentielles conduiraient, par exemple, à des processus de « gentrification5 ».

Au-delà de ces définitions, l’usage de la notion de classe moyenne dans le débat public a conduit historiquement à deux discours successifs. Depuis les années 1960 et jusqu’aux années 1990, l’usage de cette notion a surtout servi à nier le caractère opératoire des classes pour rendre compte des réalités sociales. Par cet usage et le néologisme proche de « moyennisation » de la société, sont décrites des sociétés dans lesquelles les affrontements entre les classes sociales disparaitraient au bénéfice d’une convergence des niveaux et des modes de vie ainsi que des pratiques culturelles. Nos sociétés auraient ainsi été constituées d’une immense classe moyenne, tenant un rôle central, avec deux groupes très minoritaires aux deux bouts de la société celui des pauvres et celui des riches. A cette lecture irénique des transformations sociales s’est substituée une lecture critique qui fait du « déclin », de la « dérive » ou de la « crise des classes moyennes, le révélateur de la crise de la société tout entière. Ces difficultés résulteraient pour partie de l’orientation des dispositifs publics sociaux qui en se focalisant sur les milieux les plus populaires et en perdant leur dimension universelle originelle délaisserait les classes moyennes qui pourtant ne disposent pas des même ressources matérielles, culturelles et relationnelles que les classes les plus aisées. Elles résulteraient aussi des politiques fiscales de prélèvement qui en exonérant les milieux populaires et en ne parvenant pas à toucher les plus aisés reposeraient de manière trop centrale sur les classes moyennes.

Les travaux du sociologue Louis Chauvel constituent un bon exemple de cette approche. Dans son dernier ouvrage intitulé La spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions, aux éditions du Seuil paru en 2016, l’auteur considère que la société française connaît une profonde et irrémédiable spirale de déclassement social. Celui-ci affecterait plus particulièrement les classes moyennes dont l’écart avec les classes populaires se réduirait. Le salaire net des professions intermédiaires aurait représenté plus du double de celui des classes populaires en 1970, contre 1,4 fois en 2010. Et si le niveau scolaire a monté, les emplois qu'il aurait pu permettre d'atteindre n'auraient pas suivi : les cadres potentiels se retrouveraient dans les professions intermédiaires, dont une partie serait du coup dégradée vers les classes populaires. Cette analyse rejoint celle développée par ce même auteur dès 2006 dans l’ouvrage intitulé Les classes moyennes à la dérive qui développe l’idée selon laquelle la société qui succède aux Trente glorieuses serait marquée par un ralentissement de la hausse des salaires réels et des dynamiques sociales. Elle représenterait aussi pour l'auteur une « société d'incertitude » marquée notamment par une « désinstitutionnalisation » des inégalités économiques c'est-à-dire un délitement de leur encadrement institutionnel, qui reliait étroitement auparavant le revenu à un statut professionnel indiqué par le diplôme et l'ancienneté.

3.2 Existe-t-il encore des ouvriers en France ?

Un autre débat porte sur la disparition ou non de la classe ouvrière dans la société française actuelle. La tertiarisation de plus en plus poussée de notre société au détriment du secteur industriel, le déclin du parti communiste semblent accréditer la thèse de la disparition ou plutôt de la marginalisation de la classe ouvrière. En fait on assiste plutôt à sa fragmentation et à sa transformation. En déclin depuis 1975, le groupe des ouvriers a progressivement perdu de sa cohésion. Bien que représentant encore 22 % de la population active (contre environ 40% dans les années 1970), on peut parler d’un monde « fragmenté » : Là où les grandes entreprises industrielles ont subsisté, comme dans l’automobile, les nouvelles formes de management, les transformations du recrutement (ouvriers plus qualifiés, recours à l’intérim) ont entrainé le déclin de la « culture d’atelier ». La distance s’est creusée entre les générations, entre travailleurs français et étrangers. La généralisation de la sous-traitance a participé de cette fragmentation du monde ouvrier. Le développement du secteur tertiaire a également accru une catégorie ouvrière spécifique, moins liée à la production et au monde de l’industrie à laquelle elle est traditionnellement associée et davantage aux tâches liées au conditionnement, à la logistique et au transport.

On assiste ainsi d’une part, au rapprochement en termes de conditions de travail entre le groupe des ouvriers et le groupe des employés avec l’accroissement des qualifications scolaires dans l’industrie et avec la taylorisation de nombreux postes d’employés ; d’autre part, à l’éclatement des statuts, et à la multiplication des clivages internes face aux nouvelles formes de management et aux éventuelles potentialités de promotion individuelles qui en découlent. Ainsi peut-on dire que les ouvriers ont moins disparu qu’ils sont devenus moins visibles dans la société du fait de leur fragmentation et de la porosité de ce groupe social avec celui des employés.

Pour approfondir :

  • Olivier Wievioka (dir.), La France en chiffres de 1870 à nos jours, Paris, Perrin, 2015 et notamment les chapitres 1 et 2 de la première partie consacrée à la démographie.
  • Alternatives économiques, « Classes sociales, le retour ? », HS n°102, octobre 2014
  1. ^ Les immigrés désignent les personnes nées étrangères à l’étranger et résidant en France. Les immigrés peuvent donc être français.
  2. ^ Sont considérées comme professions intermédiaires selon l’INSEE les professions situées entre les cadres et celles des ouvriers ou employés auxquelles s’ajoutent certaines professions de santé, de travail social de l’enseignement accessibles avec le baccalauréat.
  3. ^ Sont considérés comme cadres ou professions intellectuelles supérieures selon l’INSEE, « les professeurs et professions scientifiques salariés qui appliquent directement des connaissances très approfondies dans les domaines des sciences exactes ou humaines, a des activités d'intérêt général de recherche, d'enseignement ou de santé. Des professionnels de l'information des arts et des spectacles dont l'activité est liée aux arts et aux médias. Des cadres administratifs et commerciaux d'entreprise, salariés qui ont des responsabilités importantes dans la gestion des entreprises. Des ingénieurs et cadres techniques d'entreprise, salariés exerçant des fonctions de responsabilité qui nécessitent des connaissances scientifiques approfondies ».
  4. ^ Les actifs occupés en situation de sous emploi désignent les personnes à temps partiel souhaitant travailler plus et disponibles qu’elles soient ou non en recherche effective d’emploi.
  5. ^ Terme qui désigne le processus de transformation du profil économique et social d'un quartier urbain ancien au profit d'une classe sociale supérieure.
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