Depuis la CECA de 1951 et le traité de Rome de 1957, les politiques conduites par l’Union européenne ont beaucoup évolué sous l’effet d’un double phénomène :

  • D’un côté un « élargissement » des domaines et du champ couverts par les responsabilités des institutions européennes et les politiques qu’elles conduisent, qui se sont progressivement concrétisées dans l’inscription dans les traités de nouvelles compétences. C’est ainsi, qu’on est passé du « marché commun » au « marché unique » à partir du milieu des années 1980, que le traité de Maastricht de 1992 a créé l’Union européenne, avec deux nouveaux piliers (politique extérieure et de sécurité commune ; coopération en matière de justice et affaires intérieures) et de nouvelles politiques communes, que l’énergie a été mise au coeur du processus d’intégration européenne au tournant du siècle.
  • De l’autre, et concomitamment, un « approfondissement » de chacune des politiques, avec de nouveaux transferts de compétences et de souverainetés des Etats membres vers l’Union européenne, même si le principe de subsidiarité est venu rappeler que l’on ne confie aux institutions européennes que ce qu’elles sont mieux à même de faire que chacun des Etats membres agissant séparément.

On pourrait ainsi croire que la construction européenne est un processus continu et linéaire et que l’Union européenne aura tôt ou tard l’image d’un « Etat-nation », en référence à l’histoire des pays européens aux XIXè et XXè siècles. Il n’en est rien : ce double mouvement d’élargissement et d’approfondissement des politiques de l’Union européenne est marqué par des crises, des replis nationaux, des incertitudes quant à l’objectif et au chemin pour y parvenir.

Le présent chapitre vise à rendre compte de ces mutations en abordant chaque politique d’une part dans ses origines et son histoire, d’autre part dans ses objectifs et fondements actuels, enfin en essayant d’approcher ses enjeux actuels.

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