Par Frédérique Thomas
Dernière mise à jour : juin 2019

Programme officiel

  • la notion de performance
  • la notion d’entrainement
  • la prévention en matière de dopage

Propos liminaires

Les notions de performance et d’entrainement sont des phénomènes complexes composés de plusieurs aspects et dont les modèles qui sont proposés dans la littérature spécialisée reflètent le plus souvent les pôles d’intérêts scientifiques de leurs auteurs.

Seront précisés ici une définition générique de la performance et la déclinaison des principes généraux concernant les techniques et méthodes de l’entrainement sportif en gardant à l’esprit que chaque discipline sportive a ses propres caractéristiques.

Enfin, un point sera fait sur la prévention en matière de dopage à la lumière du dernier plan de prévention du ministère des sports (2015/2017).

1. La notion de performance

« La performance sportive exprime les possibilités maximales d’un individu dans une discipline à un moment donné de son développement ».

La performance sportive peut s’exprimer sous forme d’un classement, d’une distance, d’un temps ou d’un résultat, le plus souvent lors de compétitions. Elle est le résultat d’un entrainement complexe dont les facteurs déterminants doivent être connus et intégrés dans le processus d’entrainement.

On peut regrouper les paramètres qui influencent la performance en plusieurs catégories : les facteurs relatifs à la technique, ceux relatifs à la condition physique (force, vitesse, endurance, souplesse), ceux relatifs aux capacités psychiques, aux capacités tactiques et cognitives, aux facteurs constitutionnels et médicaux.

En d’autres termes, la performance sportive est un phénomène complexe qui s’articule autour de différents facteurs :

  • l’environnement social, scolaire, professionnel,
  • le patrimoine génétique,
  • l’entrainement,
  • la préparation physique, psychologique, technique,
  • la nutrition,
  • la récupération,
  • la motivation.

S’ajoutent à ces différentes caractéristiques :

  • la résistance physique et mentale,
  • la persévérance et l’aptitude à poursuivre la tâche jusqu’au bout, quelles que soient les difficultés,
  • les capacités d’adaptation et de résistance au stress,
  • la capacité d’organisation et de planification des objectifs à long terme,
  • la motivation et le désir de réussite.

C’est donc un système complet et organisé qui comprend tout ce qui englobe l’entrainement du sportif et l’ensemble des conditions dans lesquelles il évolue.

En effet, il s’agit de mettre en phase le processus d’entrainement, de le rationaliser pour arriver à la performance : gestion des charges d’entrainement, organisation du processus d’entrainement, quantification des charges, connaissance des adaptations physiologiques consécutives à l’entrainement, gestion de la fatigue et du surentrainement.

2. La notion d’entraînement : les principes généraux

L’entrainement représente l’ensemble des procédés utilisés pour l’amélioration des qualités physiques, physiologiques, psychologiques, techniques et tactiques afin de réaliser en un temps donné la meilleure performance.

La construction de ce processus se structure autour d’étapes successives qui sont les suivantes :

  • caractéristiques de la structure d’entrainement, du niveau d’entrainement et de l’activité de compétition
  • élaboration et caractéristiques d’un modèle pour l’entrainement et l’activité de compétitions
  • diagnostic des possibilités fonctionnelles individuelles de l’athlète
  • comparaison entre les données individuelles et les modèles scientifiques connus sur l’entrainement
  • définition des orientations de travail et dispositifs pour parvenir à l’effet recherché
  • choix des moyens et des méthodes d’entrainement
  • planification du processus d’entrainement
  • comparaisons par étapes des résultats réels et des résultats escomptés
  • planification des actions correctives

En effet, l’entraineur étudie, analyse et décortique les caractéristiques spécifiques de la compétition et celles inhérentes à l’athlète en évaluant ses points forts et ses points faibles. Il va déterminer les principaux déterminants de la performance à partir d’une analyse technique, tactique et scientifique de la discipline sportive.

C’est l’élaboration d’un modèle par l’entraineur pour structurer l’entrainement qui va permettre à l’athlète de s’entrainer en gérant au mieux les périodes d’entrainement, de compétition et de récupération.

Autrement dit, il s’agit de mettre en adéquation le niveau de capacité de performance pouvant être atteint au cours de l’année et la compétition envisagée : si les données individuelles de l’athlète sont trop éloignées du modèle de la compétition, un réajustement sera nécessaire.

L’entrainement est un processus ayant comme finalité la performance. Pour l’atteindre, la planification doit proposer un entrainement efficace afin d’optimiser son action tant en cohérence qu’en logique.

L’entrainement vise à ce que l’organisme soit capable de s’adapter à des sollicitations de plus en plus intenses à condition de :
  • procéder progressivement,
  • d’observer l’alternance effort et récupération,
  • de réaliser une grande quantité de travail à la fois technique et physique,
  • d’observer une hygiène alimentaire et de vie,
  • de modifier périodiquement l’intensité ou la nature des stimulations.

C’est la raison pour laquelle l’entraineur doit pouvoir maitriser un ensemble de connaissances théoriques dont il doit s’imprégner : parmi celles-ci, les principes généraux communs à toutes les disciplines, à tous les domaines de l’entrainement et à toutes les étapes d’évolution de la performance (débutant / confirmé / haut niveau).

Parmi ces principes :

Le principe de la charge efficace 

Pour qu’un stimulus soit efficace, il faut qu’il soit optimum, qu’il dépasse un certain seuil ; or ce dernier dépend de la qualité sollicitée, du niveau d’entrainement, de la forme du sportif et des besoins de la discipline.

Pour appliquer ce principe, il est nécessaire de mettre en rapport la quantité et la qualité, ce qui se traduit par exemple par :

  • garder la même quantité de travail en augmentant la qualité (sur une même base de séance, améliorer sa technique de séance en séance),
  • garder la même qualité de travail en augmentant la quantité.

En d’autres termes, il s’agit d’adapter le volume de la charge (heures, minutes, nombre de kilomètres), l’intensité de la charge (plus vite, plus lourd), la complexité de la charge (plus difficile à réaliser), la spécificité de la charge, ceci en fonction de la qualité que l’on cherche à renforcer ou à stabiliser, de l’objectif de développement ou de stabilisation, du niveau d’entrainement, de l’âge, du niveau de capacité de performance.

Ce qui constitue la charge générale se traduit par des exercices très différents de l’activité de compétition (footing, musculation..), ceux qui s’en rapprochent beaucoup constituent la charge spécifique. Dans une saison ou une carrière, plus on va vers un niveau d’expertise élevée, plus la part de la charge spécifique sera importante.

Volume, intensité, complexité sont les trois éléments essentiels de la charge d’entrainement.

Le principe de progressivité

L’augmentation de la charge doit se faire en phase de développement lors de l’entrainement et de manière progressive et par paliers. Pour parvenir aux charges les plus importantes, il est nécessaire d’augmenter progressivement le niveau de charge imposée, ce qui implique de respecter plusieurs règles :

  • le passage progressif de la préparation physique générale à la préparation physique spécifique,
  • l’augmentation progressive du volume de travail, du nombre de séances d’entrainement, de l’intensité de travail, des séances à orientation sélective et l’extension des moyens d’amélioration de la récupération.

Le principe d’alternance charge/repos

Quand on applique une charge d’entrainement à l’organisme, celui-ci met en place des mécanismes dont l’objectif est de recouvrer l’état initial. Néanmoins, il faut que la charge soit suffisamment intense pour que ces mécanismes puissent être initiés.

Le principe de surcompensation est la base de tout entrainement physique, cardiovasculaire ou de force. Un athlète de niveau X induit par l'entrainement une fatigue contrôlée. Lors de la période de récupération, l'organisme effectue alors une surcompensation et place le sujet à un niveau légèrement plus élevé qu'auparavant pour ensuite revenir au niveau initial après cette fenêtre de performance. Cette surcompensation est constituée d'adaptations physiologiques spécifiques au type d’entrainement reçu.

L’organisme a besoin d’un certain temps de repos pour retrouver son niveau initial : l’alternance entre la charge et le repos est donc faite en fonction du type de récupération (complète ou incomplète). Après un entrainement ou un cycle d’entrainements, on laissera le temps à l’organisme de mettre en place les phénomènes d’adaptation pour pouvoir surcompenser.

On peut caractériser trois types de repos :

  • le repos complet quand le corps retrouve un niveau initial de repos,
  • le repos incomplet quand la sollicitation se répète et quand la restauration de la capacité de travail est en partie réalisée,
  • le repos réduit quand la sollicitation se répète ou quand la restauration de la capacité de travail est encore loin d’être réalisée.

Ce principe de l’alternance est une des clés du processus d’entrainement : il doit être géré de manière très fine. Cette modulation de la récupération est un instrument de dosage qui permet d’agencer les phases de développement, de stabilisation des qualités concernées et de préparer l’état de forme en fonction des compétitions : autrement dit, une planification erronée de la phase de récupération peut aboutir au sous-entrainement ou au surentrainement.

Le principe de continuité

L’entrainement produit des adaptations qui sont réversibles si la charge est manquante ou pas assez entretenue. En général, la rapidité de régression dépend du temps mis pour les acquérir et, plus le temps de préparation est long, plus les adaptations sont stables et lentes à décliner.

Le principe d’individualisation

Les réponses à la charge ou de l’adaptation à la charge sont très différentes selon les individus, selon l’âge, le sexe, le niveau, la motivation, les modalités de récupération de chacun. C’est la raison pour laquelle l’entrainement va prendre en compte les connaissances théoriques connues mais aussi les réactions de l’individu effectuées par l’observation (fatigue physique et/ou psychologiques) : l’entraineur et l’athlète analysent et interprètent constamment ces informations.

Le principe de spécificité

La charge spécifique se définit par la plus ou moins grande analogie des exercices qui constituent la charge d’entrainement avec l’activité de compétition en ce qui concerne le temps d’effort, l’activité support de la séance, la structure du mouvement, le milieu et le contexte dans lequel la séance se déroule. De plus, la spécificité varie en fonction du niveau de spécialisation atteint par l’organisme (ce qui est spécifique pour un débutant est plus générique pour un expert).

Le principe de motivation

La motivation est l'une des principales clés du mental du sportif puisqu'elle conditionne à la fois son investissement et sa persévérance. Chaque sportif peut avoir des raisons très différentes pour s'investir dans une activité. Différents types de motivation peuvent être distingués :

  • les motivations intrinsèques sont les motivations qui sont liées à l'activité elle-même, au plaisir ou à la satisfaction que l'on ressent grâce à sa pratique :
    • les sensations : les sensations propres à l’activité, le fait de se détendre ou de se dépenser grâce à la séance sportive,
    • la connaissance : le fait d'apprendre, de maîtriser des techniques ou de progresser dans leur maîtrise,
    • l'accomplissement : la satisfaction de repousser ses limites, d'atteindre ses objectifs.
  • les motivations extrinsèques correspondent à un engagement non pas pour l'activité elle-même, mais pour ses conséquences. Le sport n'est alors plus une fin en soi mais un moyen d'obtenir quelque chose. On retrouve dans ces motivations externes :
    • les récompenses (médailles, cadeaux, gains financiers),
    • l'approbation sociale (l'admiration des autres, la reconnaissance),
    • la comparaison sociale ou l'hyper compétitivité (chercher à battre les autres à tout prix pour prouver sa valeur, vouloir apparaître comme le meilleur). Généralement, les actes sont motivés de différentes façons. Un sportif pourra par exemple éprouver du plaisir à s'entraîner et à progresser (motivation intrinsèque) mais être également intéressé par les récompenses qu'il pourrait recevoir selon ses résultats (motivation extrinsèque). Les différents types de motivations peuvent donc cohabiter. L'expérience de terrain semble même montrer qu'il est souhaitable de disposer de différentes sources de motivations qui pourront en quelque sorte se relayer pour soutenir l'intensité de l'engagement du sportif.

Cycles et planification de l’entrainement

Pour qu'un entrainement soit cohérent dans sa globalité et qu'il ne soit pas seulement un assemblage de séances, il faut contrôler le processus allant du début du projet jusqu'au début de la compétition. Ce contrôle se traduit par la planification de la préparation, permettant de projeter les actions destinées à diminuer le risque d'échec et augmenter la probabilité que les objectifs établis soient atteints. Elle prend en compte tous les paramètres liés à un objectif compétitif désigné.

La planification consiste à structurer l’entrainement de façon rationnelle en maitrisant l’alternance phase de travail intense et phases de récupération, en vue d’assurer la progression tout en évitant le surentrainement. Sachant que la forme physique n’est pas un état permanent mais provisoire, la planification vise aussi à faire correspondre les périodes optimales de forme avec les objectifs importants de l’athlète.

Cette planification distingue trois périodes de préparation de durée différente, chacune possédant une certaine unité :

  • Le macrocycle : c’est un cycle pluri-mensuel qui englobe plusieurs mésocycles et correspond aux grandes périodes qui organisent la saison d’un athlète autour de la période des compétitions. Quelles que soient les disciplines, il est possible de considérer une période précompétitive, une période compétitive et une période de récupération. Chacun de ces macrocycles vise des objectifs précis mais ils sont également articulés de façon à établir entre eux une cohérence. Chaque macrocycle régit spécifiquement la préparation physique générale, la préparation physique orientée, la préparation physique spécifique.
  • Le mésocycle : il existe plusieurs types de mésocycles : graduel, de base, de contrôle/préparatoire, de pré-compétition, de récupération/préparatoire, de récupération.
  • Le microcycle : au sein des mésocycles, la construction de microcycles permet de faire varier le niveau des sollicitations.

La programmation est l'élaboration des contenus d'entraînement, dans un plan détaillé et organisé dans le temps. L'objectif final est un état optimal de forme sportive, pour une période donnée, en appliquant de façon réfléchie des cycles de découverte, de développement, de maintien et de récupération. D'un point de vue structurel, la programmation est une succession de périodes de travail avec des objectifs. Ces périodes sont elles-mêmes déclinées en d'autres périodes plus courtes mais plus détaillées.

Exemples :

Le plan de carrière : c'est un plan à long terme s'étalant sur plusieurs années :

  • Soit par rapport à un jeune sportif qui nécessitera plusieurs années pour atteindre l'âge de la maturité et rechercher la performance avec un potentiel au sommet de ses possibilités,
  • Soit par rapport à un objectif (olympique par exemple) s'étalant sur plusieurs années.

Dans le premier cas, l'entraînement devra être adapté à la tranche d'âge du jeune sportif, sans chercher à appliquer des méthodes d'entraînement efficaces utilisées par les athlètes adultes de haut niveau. Si un résultat immédiat ou quasi immédiat sur les résultats du jeune peuvent donner l'impression d'être dans le vrai, un suivi des performances futures démontrerait que ce jeune athlète a de grands risques d'être usé voire "grillé" par un entraînement inadapté à son âge.

Dans le deuxième cas, le but est d'augmenter la charge d'entraînement chaque année de façon progressive, pour atteindre le maximum lors de l'évènement majeur.

Le plan annuel est le plan composé des évènements de la saison. La discipline pratiquée ainsi que les objectifs annuels vont donner une configuration et un assemblage spécifiques des différentes périodes. En fonction des échéances compétitives, on parlera de périodisation simple, double ou multiple :

  • Simple pour une activité ne comprenant qu'une seule période de compétition avec un évènement majeur en fin de période,
  • Double pour deux périodes de compétitions majeures et distinctes (saisons estivale et hivernale par exemple),
  • Multiple pour une activité où un haut niveau de performance doit être répété plusieurs fois le long de la saison (sports collectifs).

Ce plan annuel est découpé en périodes axées sur la préparation, la compétition ou les intersaisons.
Les périodes : en fonction de la discipline concernée et donc du type de périodisation, elles vont se succéder :

  • Périodes préparatoires,
  • Périodes compétitives,
  • Périodes de transition.

Les étapes ou macrocycles sont des déclinaisons détaillées des périodes avec comme objectif une orientation sportive :

  • Préparation générale ou extensive,
  • Préparation spécifique ou intensive,
  • Précompétitives,
  • Compétitives.

Chaque étape correspond à un but recherché : quantité, qualité, transfert, optimisation des ressources, qu'elles soient physiques, spécifiques (technico-tactiques) et psychologiques.

Les phases ou mésocycles : ce sont des éléments de la programmation d'entraînement permettant de générer un développement efficace et stable d'une aptitude visée, par exemple le développement de la force maximale en préparation physique ou l'organisation défensive et le travail de contres dans le domaine technico-tactique en boxe.

Les blocs ou microcycles constituent un ensemble homogène de séances d'entraînement. Ils permettent de faire varier le niveau des sollicitations fatigue / récupération et, en fonction de celles-ci, on distingue :

  • Les blocs d'introduction, situés le plus souvent en début de phases,
  • Les blocs de développement, dont la fonction est de développer efficacement les capacités de l'individu en appliquant des sollicitations importantes et répétées,
  • Les blocs d'affûtage, permettant aux capacités de se restaurer et d'être ainsi " plein d’énergie" pour l'échéance,
  • Les blocs de maintien, incluant les compétitions et qui privilégient travail spécifique et récupération,
  • Les blocs de récupération, généralement placés en fin de phases, indispensables à l'assimilation du travail précédent et à la régénération des capacités par diminution de l'état de fatigue.

Les séances peuvent être à objectif unique ou multiple dans l'entraînement. Cette unicité dans l'objectif des séances est souvent liée au nombre de séances hebdomadaires. Un entraînement s'adressant à un athlète de haut niveau avec un nombre élevé de séances par microcycle sera à objectif unique car son efficacité de développement est supérieure.

La méthodologie de l’entrainement est par conséquent une procédure systématique et planifiée de mise en ordre des contenus d’entrainement, de la forme de présentation des objectifs, du choix des moyens en vue d’obtenir la meilleure performance à l’instant T. Elle est basée sur l’analyse des exigences de l’activité, l’évaluation diagnostique du sportif, la définition des objectifs d’entrainement et la construction de la structure d’entrainement.

Pour aller plus loin :

L’entraînement sportif: Théorie et méthodologie. Platonov, éditions Revue EPS (1984)

Les bases de l’entraînement sportif. Manno, éditions Revue EPS (1989)

Manuel d’entraînement. Weineck éditions Vigot (1986)

La préparation physique. Pradet éditions INSEP (1996)

Techniques et méthodes de l’entraînement sportif. Trilles (1997)

Méthodologie de l’entraînement sportif. Billat, éditions De Boeck (2002)

3. La prévention en matière de dopage

Le ministère chargé des Sports a élaboré un plan national de prévention du dopage et des conduites dopantes pour la période 2015-2017. Ce plan vise à répondre de manière plus ambitieuse et plus efficace aux enjeux de la lutte contre le dopage. Il a pour objectifs de disposer d’une meilleure connaissance du phénomène du dopage et de mieux cibler les publics auxquels notre politique doit s’adresser (les jeunes, les sportifs dits de loisir et les sportifs de haut-niveau).

Le plan national fixe six objectifs et 14 actions. Les six objectifs sont les suivants :

  • mieux connaître le phénomène du dopage (étude en 2017, diffusion des connaissances à travers des colloques),
  • médiatiser la lutte contre le dopage (vidéo),
  • sensibiliser le public sur les questions liées au dopage (publics ciblés, scolaires et loisirs et sensibilisations spécifiques),
  • renforcer la prévention au sein du milieu sportif (actions de prévention et mobilisation des acteurs,
  • conforter le rôle de l’Etat dans la politique de prévention,
  • renforcer la collaboration avec les industriels.

Rappels :

  • Il est interdit à un sportif de détenir ou d’utiliser, ou de tenter de le faire, des substances ou méthodes interdites. Cette interdiction ne s’applique pas aux sportifs détenteurs d’une ordonnance ou d’un autre document attestant d’une « raison médicale justifiée ». L’utilisation d’une substance interdite peut être légale si le sportif est détenteur d’une « autorisation d’usage à des fins thérapeutiques ». Il est interdit de se soustraire, de tenter de le faire, de refuser de se soumettre aux contrôles ou de se conformer à leurs modalités, ainsi que de ne pas se soumettre aux obligations en matière de localisation des sportifs.
  • S’il a commis un agissement interdit, le sportif licencié encourt des sanctions disciplinaires, qui sont infligées par l’organe disciplinaire dopage de première instance de la fédération dont il relève, et, en appel, par l’organe disciplinaire dopage fédéral d’appel. Si l’organe disciplinaire fédéral de première instance n’a pas statué dans le délai de 10 semaines, l’affaire est transmise à l’organe d’appel qui doit statuer dans les 4 mois. En cas de carence de l’organe disciplinaire dopage fédéral, l’Agence française contre le dopage s’auto-saisit dès l’expiration de ces délais. Elle peut aggraver la sanction prononcée par la fédération sportive.
  • L’Agence française de lutte contre le dopage peut réformer les sanctions dopage infligées par l’organe disciplinaire dopage fédéral : dans ce cas, elle se prononce dans les 2 mois de la réception du dossier complet. Elle peut également décider l’extension d’une sanction disciplinaire dopage fédérale. L’échelle des sanctions peut aller de l’avertissement à la suspension, temporaire ou définitive, de participer aux manifestations sportives nationales, avec ou sans retrait provisoire de la licence et / ou radiation. Le barème des sanctions est fixé par le Code mondial antidopage auquel le règlement disciplinaire dopage fédéral renvoie.
  • Les sanctions pénales ne concernent que la détention des substances et des méthodes interdites et non l’utilisation des substances et méthodes interdites. Un arrêté fixe la liste des substances et méthodes dont la détention par le sportif est interdite en application de l’article L. 232-26 du code du sport.

La collaboration avec l’OCLAESP

En vertu du décret n° 2009-459 du 22 avril 2009 - modifiant le décret n° 2004-612 du 24 juin 2004 portant création d’un office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) - le champ de compétences de cet office a été élargi à la lutte contre le dopage pour l’ensemble des substances (à l’exception de celles classées comme stupéfiants par arrêté du ministre chargé de la santé).

Soucieux de conforter son leadership en matière de lutte contre le dopage en raison de son impact délétère sur la santé publique, le ministère de la santé et des sports a pris la décision de détacher un de ses agents à l’OCLAESP de manière à accompagner au niveau national les actions menées conjointement par l’AMA et INTERPOL. Depuis le 1er janvier 2010, il est le correspondant privilégié de la direction des sports pour tous les aspects liés aux trafics de produits dopants. Au travers de cette collaboration, le ministère de la santé et des sports marque son engagement envers une lutte optimisée contre le dopage centrée sur une restriction de l’utilisation et la possession par les sportifs de substances et de dispositifs médicaux prohibés, conformément aux dispositions du code du sport. Par ailleurs, cette collaboration participe également à la lutte contre toute production, circulation, importation, distribution, vente de médicaments, qui contreviendraient aux dispositions du code de la santé publique. L’un des volets du plan de prévention du dopage concerne spécifiquement la lutte contre le trafic des produits dopants et vise à soutenir et suivre l’action institutionnelle existant dans ce domaine.

Le 19e colloque national « Pour un sport sans dopage » s’est tenu le 29 mars 2019 à la Maison du sport français. A cette occasion, la Ministre des Sports a lancé officiellement le "Plan de Prévention du dopage et des conduites dopantes dans les activités physiques et sportives 2019-2024".

L’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris en 2024 constitue l’opportunité de conduire une politique volontariste de prévention du dopage et des conduites dopantes en compléments d’actions de dissuasion et de répression. Le ministère des Sports a mis en place un nouveau plan ambitieux qui fixe la politique nationale de prévention du dopage et des conduites dopantes à l’horizon 2024 afin de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés (Agence française de lutte contre le dopage, CNOSF, services de l’État, antennes médicales de prévention du dopage, sportifs...) et répondre le plus efficacement possible à ces enjeux d’éthique mais aussi de santé publique, en lien avec la stratégie nationale sport santé.

Trois axes structurent le plan d’action 2019/2024 :

  • Axe 1 :
    • améliorer et diffuser la connaissance en matière de dopage et de conduites dopantes et soutenir, coordonner la production de travaux scientifiques au service de la prévention du dopage en créant dès 2019 un observatoire du dopage et des conduites dopantes qui permettra d’identifier les besoins en matière de recherche.
    • favoriser la diffusion des connaissances auprès des acteurs de la prévention par le biais de supports de communication et d’événements identifiés 
  • Axe 2 :
    • prévenir le dopage et les conduites dopantes auprès des sportifs et des pratiquants d’activités physiques et sportives. Dès 2019, seront organisées des actions de sensibilisation, d’information et de formation pour les sportifs et leur entourage (parents, médecins et entraîneurs) mais aussi auprès des enseignants et des élèves.
    • favoriser la promotion de la norme AFNOR sur les compléments alimentaires et porter cette initiative au plan européen
    • mieux accompagner les sportifs qui ont fait l’objet de sanctions
    • actualiser les contenus et sessions de formation des acteurs de la prévention et accompagner la mise en place de plans fédéraux de prévention du dopage
    • dès 2020, labelliser les premières salles de remise en forme sur la base de leur implication en matière de prévention du dopage et des conduites dopantes
  • Axe 3
    • piloter et coordonner les acteurs du plan de prévention du dopage et des conduites dopantes et assurer le suivi et l’évaluation du plan national, à travers des indicateurs d’impact et d’efficience assurés par le comité de pilotage national.
    • animer et coordonner les différents réseaux d’acteurs, afin, notamment, de veiller à la déclinaison territoriale de ce plan.
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