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1 {{toc/}}
2
3 (% style="text-align: justify;" %)
4 = 1. L’évolution des publics =
5
6 (% style="text-align: justify;" %)
7 == 1.1. Définition du public ==
8
9 (% style="text-align: justify;" %)
10 Le public est l’« ensemble des personnes (lecteurs) qui consultent les archives ou qui, à un titre quelconque, fréquentent les services d’archives ou correspondent avec eux » (Dictionnaire de terminologie archivistique, Archives de France, 2002, dactyl., p. 28 – en ligne sur : http:~/~/www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/gerer/publications/terminologie-archivistique/).
11
12 (% style="text-align: justify;" %)
13 Cette définition, très ouverte, permet d’intégrer tout type de public, qu’il soit physique ou virtuel.
14
15 (% style="text-align: justify;" %)
16 == 1. 2. Historique ==
17
18 (% style="text-align: justify;" %)
19 Le public des archives a beaucoup évolué au cours des dernières décennies.
20
21 (% style="text-align: justify;" %)
22 === 1.2.1. Le public des salles de lecture ===
23
24 (% style="text-align: justify;" %)
25 Depuis les lois révolutionnaires autorisant l’accès aux archives à tout citoyen, les salles de lecture accueillent toute personne souhaitant consulter des documents. Ce public des lecteurs, longtemps composé de chercheurs professionnels ou amateurs, a vu sa composition se modifier dans les années 1970 avec l’apparition des généalogistes, venant en masse consulter les registres d’état civil.
26
27 (% style="text-align: justify;" %)
28 La montée plus récente de la demande mémorielle et sociale – convoquant la dimension civique des archives – a provoqué l’arrivée d’usagers différents, souvent pressés, cherchant une information pointue et fiable ; il s’agit notamment de recherches administratives.
29
30 (% style="text-align: justify;" %)
31 === 1.2.2. Le public des activités culturelles ===
32
33 (% style="text-align: justify;" %)
34 Au milieu des années 1980, les activités culturelles se sont beaucoup développées : visite du bâtiment, expositions, conférences, ateliers, portes ouvertes ; des formes sont apparues plus récemment : spectacles (lectures d’archives, concert, théâtre), projections de film, accueil d’artistes en résidence, parcours-découvertes, jeux. Ces activités culturelles attirent un public particulier, qui ne fréquente pas forcément la salle de lecture.
35
36 (% style="text-align: justify;" %)
37 Les activités pédagogiques proposées ont une plus grande antériorité : le 1er service éducatif date de 1949 aux Archives nationales puis de 1952 aux archives départementales du Puy-de-Dôme.
38
39 (% style="text-align: justify;" %)
40 === 1.2.3. Le public des sites internet ===
41
42 (% style="text-align: justify;" %)
43 Au début des années 2000, l’ouverture de sites internet archives a fait apparaître un troisième type de public : les internautes, venant consulter essentiellement les documents numérisés.
44
45 (% style="text-align: justify;" %)
46 == 1.3. Évolution** **des chiffres des publics ==
47
48 (% style="text-align: justify;" %)
49 Les salles de lecture virtuelles, que constituent les sites internet, sont désormais plus fréquentées que les salles de lecture physiques. Les activités culturelles ont une fréquentation supérieure également aux salles de lecture physiques.
50
51 (% style="text-align: justify;" %)
52 Évolution en chiffres des publics des archives entre 2005 et 2014 pour le réseau des services nationaux, régionaux, régionaux, départementaux et municipaux :
53
54 |(% style="text-align:justify" %) |(% style="text-align:justify" %)**2005**|(% style="text-align:justify" %)**2010**|(% style="text-align:justify" %)**2014**
55 |(% style="text-align:justify" %)**Lecteurs inscrits**|(% style="text-align:justify" %)305 669|(% style="text-align:justify" %)186 930|(% style="text-align:justify" %)182 670
56 |(% style="text-align:justify" %)**Public des activités culturelles**|(% style="text-align:justify" %)878 772|(% style="text-align:justify" %)1 809 782|(% style="text-align:justify" %)1 545 917
57 |(% style="text-align:justify" %)**Connexions sur les sites internet**|(% style="text-align:justify" %)4 787 681|(% style="text-align:justify" %)32 436 234|(% style="text-align:justify" %)57 040 937
58
59 (% style="text-align: justify;" %)
60 En archives départementales par exemple, on compte en 2014, pour 1 lecteur inscrit, 7 participants aux activités culturelles et 140 internautes (visiteurs uniques).
61
62 (% style="text-align: justify;" %)
63 Un bémol pour le chiffre des activités culturelles : il ne s’agit pas de participants uniques, une même personne ayant pu participer à plusieurs activités.
64
65 (% style="text-align: justify;" %)
66 = 2. Les typologies des publics =
67
68 (% style="text-align: justify;" %)
69 == 2.1. Les trois grandes catégories de public ==
70
71 (% style="text-align: justify;" %)
72 Nous avons vu au chapitre 1 qu’il n’y a pas UN public, mais DES publics des archives, composés de trois grandes catégories :
73
74 * les lecteurs,
75 * le public des activités culturelles,
76 * les internautes.
77
78 (% style="text-align: justify;" %)
79 == 2.2. Autres approches typologiques ==
80
81 (% style="text-align: justify;" %)
82 À partir des trois grandes catégories de publics, qui, nous le verrons en partie 3., possèdent des caractéristiques propres, on peut approcher les publics selon d’autres focus :
83
84 * les catégories de publics suivant l’utilisation directe ou non des fonds ;
85 * les catégories de publics suivant la fréquence de l’usage.
86
87 (% style="text-align: justify;" %)
88 On y ajoutera une catégorie un peu à part : les scolaires.
89
90 (% style="text-align: justify;" %)
91 === 2.2.1. Les catégories de publics suivant l’utilisation directe ou non des fonds ===
92
93 (% style="text-align: justify;" %)
94 L’utilisation directe ou non des fonds apparaît comme une différence essentielle entre les publics des archives. On distingue :
95
96 * Le public direct ou usager primaire : il utilise les documents eux-mêmes ; il s’agit du public des lecteurs.
97 * Le public indirect ou usager secondaire : il ne franchit pas le seuil de la salle de lecture ; il fréquente les activités culturelles : la valorisation joue alors le rôle de médiation entre le document et lui ; il s’agit du public des activités culturelles.
98
99 (% style="text-align: justify;" %)
100 Les internautes se situent dans l’une et l’autre des catégories, en fonction de ce qu’ils consultent :
101
102 * ils sont usagers directs s’ils consultent les documents numérisés ;
103 * ils sont usagers indirects s’ils consultent les expositions virtuelles par exemple.
104
105 (% style="text-align: justify;" %)
106 === 2.2.2. Les catégories de public suivant la fréquence de l’usage ===
107
108 (% style="text-align: justify;" %)
109 On distingue cinq profils de public suivant la fréquence de leur usage des archives :
110
111 * Le régulier mono-activité : il vient toujours pour la même activité. Ce peut être la salle de lecture ou bien les expositions.
112 * Le régulier multi-activités : il vient régulièrement à chaque nouvelle activité proposée par les archives ; ces activités culturelles peuvent être couplées avec la fréquentation de la salle de lecture.
113 * Le visiteur ponctuel : il vient en fonction du sujet des activités culturelles ou d’une recherche spécifique en salle.
114 * Le primo-visiteur avec intention : il est venu pour une activité particulière (exposition, projection de film par exemple) ; l’activité lui a plu : il a l’intention de revenir.
115 * Le primo-visiteur-passant : il a découvert les archives par hasard en passant devant le bâtiment et a découvert une offre qu’il ne connaissait pas ; sa démarche s’arrête là.
116
117 (% style="text-align: justify;" %)
118 Si ces catégories concernent à l’origine le public physique, elles s’appliquent également au public des internautes qui peut adopter ce même type de fréquence d’usage dans sa consultation d’un site internet d’archives : il peut se connecter régulièrement ou venir pour la première fois, consulter toujours la même rubrique (les documents numérisés par exemple) ou circuler dans différentes rubriques (l’action culturelle, les instruments de recherche, etc.).
119
120 (% style="text-align: justify;" %)
121 == 2.3. Le public scolaire ==
122
123 (% style="text-align: justify;" %)
124 Le public scolaire constitue une catégorie à part parmi le public des activités culturelles : il s’agit en effet un public « captif », qui ne vient pas de son propre chef, mais dans le cadre scolaire, à l’initiative de son professeur. Ce public va de la maternelle à l’université.
125
126 (% style="text-align: justify;" %)
127 Les activités sont proposées durant le temps scolaire et parfois péri-scolaire : visite du service, ateliers, visites d’exposition, etc.
128
129 (% style="text-align: justify;" %)
130 = 3. Les outils de connaissance des publics =
131
132 (% style="text-align: justify;" %)
133 Les outils de connaissance des publics des archives sont principalement au nombre de trois :
134
135 * le rapport annuel
136 * les rapports d’inspection
137 * les enquêtes.
138
139 (% style="text-align: justify;" %)
140 Les enquêtes menées dans les autres domaines de la culture et du patrimoine apportent des éléments de comparaison, qui permettent de situer les publics des archives dans un ensemble plus vaste.
141
142 (% style="text-align: justify;" %)
143 == 3.1. Le rapport annuel ==
144
145 (% style="text-align: justify;" %)
146 Chaque année, les services d’archives publiques (services à compétence nationale, archives régionales, départementales, communales, opérateurs de l’Etat, etc.) rédigent un rapport qui est envoyé au Service interministériel des Archives de France. Une partie de ce rapport concerne les publics : communication des archives et valorisation.
147
148 (% style="text-align: justify;" %)
149 Pour les publics, on trouve les chiffres-clés concernant :
150
151 * la salle de lecture : lecteurs inscrits dont généalogistes, chercheurs scientifiques et recherches administratives, séances de travail, estimation des séances dans les espaces numériques, articles communiqués, recherches par correspondance, dérogations instruites avec nombre d’articles accordés et refusés ;
152 * les activités culturelles : expositions réalisées in situ avec le nombre de visiteurs, expositions réalisées en collaboration avec d’autres services, expositions virtuelles sur le site internet, scolaires accueillis, public des activités culturelles hors expositions ;
153 * le site internet : pages/images vues, visites sur le site internet (en nombre de connexions), visiteurs uniques.
154
155 (% style="text-align: justify;" %)
156 Les rapports des services font l’objet d’une synthèse nationale, publiée chaque année par le Service interministériel des Archives de France.
157
158 (% style="text-align: justify;" %)
159 == 3.2. Les rapports d’inspection ==
160
161 (% style="text-align: justify;" %)
162 Le collège Archives de l’Inspection générale des patrimoines – rattachée à la Direction générale des patrimoines – inspecte régulièrement les services publics d’archives : le « rapport d’inspection » dresse un état des lieux du service et propose des pistes de réflexion et d’amélioration.
163
164 (% style="text-align: justify;" %)
165 Une partie de ce rapport concerne les publics : elle est plus ou moins développée.
166
167 (% style="text-align: justify;" %)
168 == 3.3. Les enquêtes ==
169
170 (% style="text-align: justify;" %)
171 Pour compléter les rapports annuels et les rapports d’inspection, le Service interministériel des Archives de France peut programmer des enquêtes nationales ciblées. Ainsi, en 2013-2014, a été réalisée une triple enquête nationale auprès :
172
173 * des lecteurs,
174 * du public des activités culturelles,
175 * des internautes.
176
177 (% style="text-align: justify;" %)
178 L’analyse de cette enquête et ses résultats chiffrés sont consultables sur le site des Archives de France.
179
180 (% style="text-align: justify;" %)
181 Les précédentes enquêtes Archives avaient concerné :
182
183 * les lecteurs : en 1999 dans les archives départementales et communales ; en 2003, dans les archives nationales ;
184 * les internautes français fréquentant les sites de généalogie, en particulier les sites commerciaux : en 2006.
185
186 (% style="text-align: justify;" %)
187 == 3.4. Les enquêtes et études hors archives ==
188
189 (% style="text-align: justify;" %)
190 La tradition d’étude du public est plus récente dans les archives que, par exemple, chez nos collègues des musées qui se sont intéressés plus tôt à la sociologie de leurs publics (en France à partir des années 1980).
191
192 (% style="text-align: justify;" %)
193 === 3.4.1. Enquête sur les pratiques culturelles des Français ===
194
195 (% style="text-align: justify;" %)
196 Menée à intervalles réguliers entre 1973 à 2008, l’enquête sur les pratiques culturelles des Français est la plus vaste qui existe, même si les archives en sont exclues : elle s’intéresse à l’écoute des médias (télévision, radio, musique), à la lecture, aux pratiques amateurs, à la fréquentation des bibliothèques, des musées, du cinéma, des concerts.
197
198 (% style="text-align: justify;" %)
199 L’intérêt de cette enquête est d’observer l’évolution des pratiques.
200
201 (% style="text-align: justify;" %)
202 === 3.4.2. Enquête sur les publics des patrimoines ===
203
204 (% style="text-align: justify;" %)
205 Depuis 2010, le Département de la politique des publics – rattaché à la Direction générale des patrimoines – effectue des enquêtes sur les différents publics des patrimoines : musées, monuments nationaux, villes et pays d’art et d’histoire, archéologie. Ces enquêtes s’intègrent dans un programme qui s’intitule « À l’écoute des visiteurs ».
206
207 (% style="text-align: justify;" %)
208 C’est dans le cadre de ce programme que s’est déroulée la triple enquête Archives en 2013-2014. L’intérêt de ce programme est de pouvoir effectuer des comparaisons entre les publics des patrimoines, notamment du point de vue sociologique.
209
210 (% style="text-align: justify;" %)
211 = 4. Principales caractéristiques des publics des archives =
212
213 (% style="text-align: justify;" %)
214 De grandes caractéristiques se dégagent ; il s’agit cependant de généralités, la réalité étant plus contrastée, en fonction des types de services notamment.
215
216 (% style="text-align: justify;" %)
217 == 4.1. Un profil socio-démographique atypique par rapport aux autres publics des patrimoines ==
218
219 (% style="text-align: justify;" %)
220 === 4.1.1. Deux caractéristiques propres aux publics des archives ===
221
222 (% style="text-align: justify;" %)
223 Deux caractéristiques distinguent le public des archives des autres publics du patrimoine :
224
225 * Le public est plus masculin : 60% des lecteurs et des internautes sont des hommes, alors que la proportion est inverse pour le public Archives des Journées européennes du patrimoine (JEP) (60% de femmes), ce qui correspond à la féminisation des pratiques culturelles.
226 * Le public est plus populaire : 50% des internautes et 40% des visiteurs Archives des JEP ont un niveau inférieur ou égal au bac, ce qui fait exception dans un univers culturel qui touche les classes supérieures.
227
228 (% style="text-align: justify;" %)
229 === 4.1.2. La généalogie : une activité démocratique ===
230
231 (% style="text-align: justify;" %)
232 93% des internautes sont des généalogistes : comme la moitié d’entre eux appartient à un milieu populaire, la généalogie apparaît comme une activité culturelle très démocratique. On peut dire que la généalogie a atteint l’objectif que le ministère de la Culture s’était fixé dès l’origine de toucher les classes les plus modestes.
233
234 (% style="text-align: justify;" %)
235 == 4.2. Un public très familier du patrimoine et des pratiques culturelles ==
236
237 (% style="text-align: justify;" %)
238 Comme le public des musées et des monuments nationaux, le public des archives est familier du patrimoine et des pratiques culturelles : il est inscrit à une association artistique ou culturelle, bien plus que la moyenne nationale. Lecteurs et internautes sont plus de 7 sur 10 à fréquenter les musées et les expositions historiques, contre 1/3 des Français.
239
240 (% style="text-align: justify;" %)
241 Plus de 50% des visiteurs archives des JEP et des lecteurs sont inscrits en bibliothèque, contre 18% des Français.
242
243 (% style="text-align: justify;" %)
244 == 4.3. Des pratiques internet inégales ==
245
246 (% style="text-align: justify;" %)
247 Les pratiques internet sont inégales : si la consultation d’internet est soutenue, la participation collaborative et la connexion aux réseaux sociaux sont encore modestes. Ces pratiques sont amenées à se développer dans les années à venir pour deux raisons principales :
248
249 * la montée d’une génération qui aura grandi avec un environnement numérique ;
250 * la présence plus systématique, sur les sites internet archives, des réseaux sociaux et de la possibilité de participation collaborative.
251
252 (% style="text-align: justify;" %)
253 === 4.3.1. Des lecteurs et des internautes quotidiennement connectés ===
254
255 (% style="text-align: justify;" %)
256 Lecteurs et internautes des archives se connectent quotidiennement à internet, plus que la moyenne nationale : 77% des lecteurs et 83% des internautes, contre 62% des Français.
257
258 (% style="text-align: justify;" %)
259 === 4.3.2. Une utilisation des réseaux sociaux encore modeste ===
260
261 (% style="text-align: justify;" %)
262 10% des lecteurs et des internautes consultent les comptes de réseaux sociaux proposés sur les sites internet des archives et 3% les alimentent.
263
264 (% style="text-align: justify;" %)
265 Par ailleurs, ¼ des lecteurs et des internautes possèdent un compte Facebook.
266
267 (% style="text-align: justify;" %)
268 === 4.3.3. Une pratique collaborative à développer ===
269
270 (% style="text-align: justify;" %)
271 ¼ des internautes et 12% des lecteurs participent à l’enrichissement du contenu des sites archives (indexation collaborative, commentaires…).
272
273 (% style="text-align: justify;" %)
274 === 4.3.4. Des attentes fortes en matière d’offre Web ===
275
276 (% style="text-align: justify;" %)
277 Les attentes relèvent de ce qui peut faciliter la recherche : les internautes demandent le développement de l’offre collaborative (20%), la création d’espace personnel (15%) et la géolocalisation des données (13%).
278
279 (% style="text-align: justify;" %)
280 == 4.4. Les pratiques croisées ==
281
282 (% style="text-align: justify;" %)
283 Lecteurs, internautes et participants aux activités culturelles : les « catégories » de public se croisent inégalement. On retrouve le partage entre public direct et public indirect, qui s’interpénètrent peu.
284
285 (% style="text-align: justify;" %)
286 === 4.4.1. Une activité de recherche majoritaire ===
287
288 (% style="text-align: justify;" %)
289 L’accès aux documents est au cœur des démarches du public des archives. Ainsi, recherche physique et recherche virtuelle se recoupent en partie : le lecteur est aussi internaute (7/10) et l’internaute est aussi lecteur, mais dans une moindre mesure (3/10).
290
291 (% style="text-align: justify;" %)
292 **Une recherche d’abord généalogique**
293
294 (% style="text-align: justify;" %)
295 94% des internautes sont des généalogistes. La mise en ligne des documents essentiels à la généalogie n’a pas tari la recherche en salle : 40% des lecteurs restent des généalogistes. La recherche historique vient ensuite.
296
297 (% style="text-align: justify;" %)
298 **Les autres buts de la recherche**
299
300 (% style="text-align: justify;" %)
301 Plusieurs caractéristiques se dégagent :
302
303 * Une recherche universitaire en berne : en 15 ans, la recherche universitaire a chuté, d’un rapport de 10 à 1 (par exemple, en archives municipales, elle est passée de 22% à 2%).
304 * La recherche dans un cadre administratif en nette augmentation : ce type de public, ponctuel, pressé, qui demande des documents précis, a beaucoup augmenté en 15 ans.
305 * Une consultation pour le plaisir qui ne demande qu’à se développer : plus de 10% des lecteurs et des internautes viennent « pour se cultiver, par curiosité ». Ce public apparaît comme un réservoir potentiel important pour élargir l’audience des archives.
306
307 (% style="text-align: justify;" %)
308 === 4.4.2. Des activités culturelles à part ===
309
310 (% style="text-align: justify;" %)
311 Le public qui vient pour les activités culturelles fréquente peu la salle de lecture ou le site internet.
312
313 (% style="text-align: justify;" %)
314 Inversement, les pratiques culturelles sont en net retrait du côté des lecteurs et des internautes, aussi bien pour les activités in situ qu’en ce qui concerne la rubrique Action culturelle sur les sites internet. Les cours de paléographie et d’initiation à la recherche, pourtant conçus pour les chercheurs, sont peu suivis.
315
316 (% style="text-align: justify;" %)
317 == 4.5. Les JEP : un atout pour élargir le public des archives ==
318
319 (% style="text-align: justify;" %)
320 Les visiteurs des Journées européennes du patrimoine (JEP) sont majoritairement des primo-visiteurs, découvrant le monde des archives. D’origine locale, motivé par la gratuité, ce public est prêt à revenir, soit en salle de lecture (50%), soit pour une autre activité culturelle (27%), soit en allant sur le site internet (38%).
321
322 (% style="text-align: justify;" %)
323 Le type d’activités « portes-ouvertes » que représentent les JEP se révèle un véritable atout pour faire connaître les archives et en élargir le public.
324
325 (% style="text-align: justify;" %)
326 == 4.6. Des lecteurs fidèles ==
327
328 (% style="text-align: justify;" %)
329 Les lecteurs constituent un public fidèle, qui fréquentent assez régulièrement la salle de lecture. Avec la mise en ligne des fonds, le généalogiste lecteur est devenu en partie un généalogiste internaute.
330
331 (% style="text-align: justify;" %)
332 === 4.6.1. Une consultation plurielle ===
333
334 (% style="text-align: justify;" %)
335 Les lecteurs consultent deux à trois types de documents par séance. Il s’agit d’abord des archives de 1789 à 1945, puis des archives antérieures à la Révolution, de l’état civil et des minutes notariales.
336
337 (% style="text-align: justify;" %)
338 === 4.6.2. Types de recherche des lecteurs en fonction des services d’archives ===
339
340 (% style="text-align: justify;" %)
341 On remarque des types de recherche différents en fonction des services d’archives fréquentés :
342
343 * dans les services à compétence nationale, le lecteur pratique l’histoire politique et sociale ;
344 * dans les services départementaux, le lecteur pratique la généalogie et la monographie ;
345 * dans les services municipaux, le lecteur est tourné vers les recherches administratives, et l’histoire des arts et de la culture.
346
347 (% style="text-align: justify;" %)
348 == 4.7. Des internautes généalogistes, consommateurs de données ==
349
350 (% style="text-align: justify;" %)
351 Les internautes se connectent essentiellement sur les sites départementaux d’archives (98%), dans un but de recherche généalogique (94%).
352
353 (% style="text-align: justify;" %)
354 === 4.7.1. Les rubriques consultées ===
355
356 (% style="text-align: justify;" %)
357 Les internautes consultent d’abord les documents numérisés (93%) puis ce qui peut les aider dans leurs recherches : les bases de données (39%) et les instruments de recherche (21%).
358
359 (% style="text-align: justify;" %)
360 === 4.7.2. Une consultation plurielle ===
361
362 (% style="text-align: justify;" %)
363 Comme les lecteurs, les internautes consultent plusieurs types de documents à chaque session. Ils consultent majoritairement les documents se rapportant à leurs recherches généalogiques (registres d’état civil : 96% ; recensement de population : 50% ; registres matricules militaires : 38%).
364
365 (% style="text-align: justify;" %)
366 Les documents iconographiques tiennent une place non négligeable dans les autres types de recherches.
367
368 (% style="text-align: justify;" %)
369 === 4.7.3. Profils d’internautes ===
370
371 (% style="text-align: justify;" %)
372 Trois profils d’internautes se dégagent :
373
374 * le marathonien : c’est un retraité généalogiste qui consulte les registres d’état civil presque tous les jours ;
375 * l’explorateur : c’est un étudiant ou un actif qui vient pour une recherche historique ou dans le cadre de son travail pour consulter des documents divers, pendant une période donnée ;
376 * le traqueur : c’est une personne sans emploi qui se connecte pour une démarche administrative ou consulte par curiosité des documents iconographiques, de façon ponctuelle.
377
378 (% style="text-align: justify;" %)
379 = 5. La politique des publics =
380
381 (% style="text-align: justify;" %)
382 Connaître les publics qui fréquentent les archives est un préalable. À partir de cette connaissance, le service d’archives peut construire une politique à destination de ses publics, en définissant des priorités d’action sur une ou plusieurs années.
383
384 (% style="text-align: justify;" %)
385 La valorisation des archives apparaît comme une dynamique vertueuse qui peut provoquer l’entrée de nouveaux fonds, motiver les équipes et mieux positionner le service au sein de la collectivité. Elle a un effet « boule de neige » sur les partenariats en élargissant les réseaux et les champs d’action.
386
387 (% style="text-align: justify;" %)
388 == 5.1. Les variables qui jouent sur la construction d’une politique ==
389
390 (% style="text-align: justify;" %)
391 Le service doit prendre en compte des éléments existants, qui peuvent être soit des atouts soit des contraintes :
392
393 * la qualité des locaux (présence ou non d’un espace d’exposition, d’une salle pour accueillir les groupes, d’un auditorium) ;
394 * le niveau des moyens humains et financiers ;
395 * le type de territoire (urbain/rural/montagneux) et la population (dispersée/du champ social) ;
396 * la politique culturelle de la collectivité.
397
398 (% style="text-align: justify;" %)
399 L’implication – forte ou non – du directeur du service d’archives est aussi une variable importante pour mener une politique culturelle.
400
401 (% style="text-align: justify;" %)
402 == 5.2. Les stratégies d’action pour élargir les publics ==
403
404 (% style="text-align: justify;" %)
405 L’archiviste ne peut aujourd’hui rester le seul médiateur entre le document et le public. Les partenariats et la co-construction sont les outils indispensables pour élargir l’audience et répondre à une demande participative du public, de plus en plus importante.
406
407 (% style="text-align: justify;" %)
408 Plusieurs moyens peuvent être mis en œuvre :
409
410 * Montrer les archives sous toutes leurs formes, et en tous lieux – in situ et hors les murs.
411 * Développer le partenariat et la co-construction : le partenaire apporte d’autres compétences, touche d’autres publics. La co-construction va plus loin : le partenaire devient un acteur dans la conception du projet.
412 * Promouvoir l’offre et les usages numériques : on peut mettre simplement à disposition les fonds d’archives ; on peut aller plus loin en permettant à l’internaute de collaborer, d’enrichir, de partager.
413
414 (% style="text-align: justify;" %)
415 == 5.3. Le projet scientifique, culturel et éducatif ==
416
417 (% style="text-align: justify;" %)
418 Muni de tous ces éléments, le service peut mettre en place un PSCE : projet scientifique, culturel et éducatif. Il a une portée pluri-annuelle : il définit la politique du service sur plusieurs années en matière de collecte, de classement, de conservation, de numérisation, de site internet, d’action culturelle et scientifique.
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420 (% style="text-align: justify;" %)
421 Le PSCE se décline en « fiches-projets ». L’avancée des projets est évaluée régulièrement et les fiches mises à jour.
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423 (% style="text-align: justify;" %)
424 = Bibliographie =
425
426 * DONNAT Olivier, « Pratiques culturelles, 1973-2008. Dynamiques générationnelles et pesan-teurs sociales », Culture études, 2011-7, p. 29.
427 * Site des Archives de France (http:~/~/www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/)
428 * Rapport annuel du Service interministériel des Archives de France et chiffres-clés
429 * CIOSI Laure, « La politique des publics dans les services d’archives. Étude sur la politique des publics et ses partenariats fonctionnels dans le réseau des archives municipales, départementales et régionales en France métropolitaine », TranversCité, dactyl., 2013, 50 p.
430 * GUIGUENO Brigitte, avec la collaboration d’Emmanuel PÉNICAUT, « Qui sont les publics des archives ? Enquêtes sur les lecteurs, les internautes et le public des activités culturelles dans les services publics d'archives (2013-2014) », SIAF, dactyl., 2015, 102 p.
431 * Société LordCulture, « Étude des publics des activités culturelles dans le réseau des archives départementales et municipales », dactyl., 2015, 90 p.

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