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Les concours de la FPT

Dernière mise à jour : novembre 2015

1. Histoire et mode de diffusion des vidéogrammes

1.1. Histoire des supports des vidéogrammes

Les premières cassettes vidéo ont été développées par Sony à partir de 1969. Plusieurs formats ont ensuite été développés, dont le format VHS. Elles étaient visionnées dans un magnétoscope.

Aujourd’hui le support généralisé des vidéos est le format DVD, c’est-à-dire le Digital Versatile Disc. Support numérique qui a remplacé la cassette VHS (ainsi que le Laserdisc, déjà de meilleure qualité que la vidéocassette), le DVD a une plus grande capacité de stockage et une qualité d'image supérieure à la cassette. En provenance du Japon, il s’est imposé dès 1996 (il a été développé par Philips, Toshiba, Panasonic et Sony qui se sont mis d’accord sur un format et support communs).

Le DVD vidéo permet d'avoir, en plus du film, un certain nombre de rubriques (bonus) qui complètent une fiction, un documentaire, un concert... Il donne aussi la possibilité d’accéder à la version originale, à des sous-titres, etc. L’arrivée du DVD a ouvert une nouvelle ère du cinéma à domicile (comme le fera la VOD vingt ans plus tard).

Le DVD en haute définition s’est développé récemment avec le Blu-ray, breveté et commercialisé par Sony.

Il existe aussi des DVD audio, mais ils n’occupent pas une place assez importante sur le marché pour supplanter le CD audio.

1.2. L’édition et la production des DVD aujourd’hui

L’éditeur de vidéo joue un grand rôle dans la production du DVD car c’est lui qui a la responsabilité éditoriale, qui contractualise avec les ayants droits, et choisit les prestataires des supports.

Le marché du DVD se situe commercialement loin devant le marché du disque, mais loin derrière celui du livre. C’est aujourd’hui un marché en récession, très concentré puisque les 10 premiers éditeurs d’œuvres réalisent plus de 80% du chiffre d’affaires global (Buena vista home vidéo, TF1 vidéo, Warner Bros, 20th Century fox home vidéo, etc.)

En France, en 2014, les trois quarts des films ont ainsi été vendus sur DVD ou Blu-ray, d'après un rapport du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC)1.

FICHE 3 - Le support DVD_WKT_html_m75b2d73.png

Néanmoins, malgré la domination de la vente par support physique, en dix ans, les recettes liées à cette vente ont fondu de moitié2.

2. Typologie des médias DVD en bibliothèque

2.1. Vidéogrammes de fiction et documentaires

Le début des années 1980 marque le développement des collections audiovisuelles pour un grand nombre de bibliothèques de lecture publique, dans l’élan de l’ouverture du service audiovisuel de la BPI (elle ouvre avec un fonds de 1 800 documentaires vidéo) et grâce au soutien du Ministère de la Culture.

En 1989, est créée l’association interprofessionnelle « Images en bibliothèques », soutenue par le Ministère de la Culture. Elle anime une commission de sélection de films documentaires, propose des formations à l'audiovisuel en bibliothèque et coordonne le Mois du film documentaire en novembre (lancé en 2000).

Cependant, le DVD arrive tardivement dans la majorité des bibliothèques : en 2007, 28% des bibliothèques publiques ne possèdent pas de vidéogrammes (Le Métier de bibliothécaire, 2013). En 2013, 43% des bibliothèques publiques en possèdent.

FICHE 3 - Le support DVD_WKT_html_42c6689f.png

Si la légitimité des documentaires ne se pose plus, celle de la place de la fiction est encore en question. Les classiques et les œuvres à valeur artistique sont privilégiés.

Les collections audiovisuelles sont constituées dans les bibliothèques à des fins de consultation sur place, de prêt à domicile et peuvent occasionnellement être utilisées dans le cadre d’animations.

Les modalités d’accès sont conditionnées par les accords passés avec les éditeurs de DVD. Les bibliothèques peuvent passer par des centrales d’achat qui négocient directement les prix avec les éditeurs. Les plus utilisés sont ADAV (Ateliers Diffusion Audiovisuelle), Colaco, CVS, etc. ADAV a l’avantage de proposer aussi des documents de l’INA et du CNRS.

On peut aussi se référer au Catalogue national des films documentaires pour les bibliothèques publiques, par exemple pour les films diffusés par la BPI auprès du réseau des bibliothèques publiques en France.

Après le choix de son fournisseur, la bibliothèque acquéreuse s’acquitte d’un « droit de prêt », variable selon les DVD. Le coût moyen d'un DVD avec droits peut être estimé à 42€ (moyenne établie sur une liste d'acquisition de 143 DVD, acquis avec droits de prêt et/ou droits de consultation chez Colaco)3.

La bibliothèque peut aussi négocier elle-même les droits d’un document « inédit » qui l’intéresse ; dans ce cas-là un contrat doit être établi entre le producteur, ou l’ayant droit, et la bibliothèque.

Trois modes d’accès sont proposés :

  • Prêt : le visionnage du document s'effectue au domicile privé et est restreint au cercle privé (famille et amis proches)
  • La consultation sur place : il s'agit de la consultation dans l'enceinte de l'établissement, sur des supports lui appartenant. Il est interdit de faire de la publicité extérieure ou de programmer des projections publiques. La consultation est gratuite pour tous, inscrit ou non
  • La projection publique : il s'agit de programmation organisée par la bibliothèque. Elle doit faire l'objet d'une acquisition de droits spécifiques non-commerciaux mais déclarés auprès des sociétés d'auteurs (Sacem...)

Certains films ne sont disponibles qu’au prêt, d’autres au prêt et à la consultation.

Deux bibliothèques publiques parisiennes proposent une documentation particulièrement riche dans le domaine : la Bifi, Bibliothèque du film, rattachée à la Cinémathèque française, et la bibliothèque du cinéma François-Truffaut de la ville de Paris.

2.2. Jeux vidéo

Les jeux vidéo sont aujourd’hui présents dans tous les foyers et touchent désormais tous les âges. Parties prenantes de la création contemporaine, ils côtoient et interagissent avec les autres domaines culturels, que ce soient la musique, le cinéma ou la littérature.

Pourquoi du jeu vidéo en bibliothèque ?

  • Le jeu vidéo est un produit culturel à part entière même si son objectif premier est de divertir. Il relève du champ des cultures populaires, que les bibliothèques ont vocation à diffuser et à soutenir dans leur diversité.
  • Le jeu est un loisir coûteux pour un particulier; en proposant des jeux sur différents supports, les bibliothèques peuvent contribuer à en démocratiser l’accès.
  • Les bibliothèques ont besoin d’attirer de nouveaux publics et de fidéliser ceux qu’elles ont. Elles ont longtemps mis l’accent sur la construction de collections de « culture légitime » et d’éducation, si elles veulent réussir à rester ou redevenir attractives, elles doivent satisfaire à l’intellectuel et au divertissement.
  • Les publics intéressés par le jeu ne cessent de s’élargir – les joueurs sont de plus en plus nombreux et en moyenne de plus en plus âgés, à mesure que la typologie des jeux et les façons de jouer se diversifient. Il ne s’agit donc pas de s’adresser à une communauté d’adolescents mais à un public potentiellement très large.
  • Le jeu est une activité en grande partie collective et un mode de sociabilité, pour lequel la bibliothèque est un lieu adapté.
  • Acquérir et entretenir un fonds de jeux vidéo ne coûte pas plus cher que par exemple un fonds DVD, à l’échelle du budget global d’une bibliothèque, ce n’est presque rien. D’autre part, les fonds alloués jusqu’à présent au fonds des cédéroms, qui est un fonds ayant perdu beaucoup de son intérêt sauf pour quelques secteurs bien particuliers comme les méthodes de langues, peuvent être transférés à l’acquisition de jeux vidéo.
  • Le jeu vidéo est un vecteur de modernité indéniable pour les bibliothèques. Les bibliothèques ne sont pas dédiées au livre uniquement, elles ont toujours évolué.

Extraits de : Petit guide pratique sur les jeux vidéo en bibliothèque

Le site « jeux vidéo et bibliothèque » propose une carte de France des bibliothèques offrant des jeux vidéo à leur public. Toutes ne sont pas recensées pour le moment, mais on y voit apparaître près de 140 bibliothèques. La preuve, s’il en est besoin, que le jeu vidéo est désormais un support bien présent dans les bibliothèques françaises.

Concernant les collections, les professionnels peuvent acquérir des nouveautés, au succès immédiat, mais aussi des jeux plus « patrimoniaux ». C’est le concept de retrogaming, qui consiste à proposer et à jouer à des jeux anciens. C’est ce que fait la médiathèque d’Osny (agglomération de Cergy-Pontoise) qui a acquis près de 400 jeux anciens, qu’elle propose au prêt.

Les modes d’accès à ces collections sont pour le moment assez variables : certaines bibliothèques organisent des animations ponctuelles (réseau des médiathèques de Montpellier) d’autres prêtent des jeux (Conflans Sainte-Honorine, Ulis) d’autres enfin proposent seulement des jeux en consultation sur place (bibliothèque Vaclav Havel, Paris 18e),

Pour les bibliothèques prêtant les jeux, les acquisitions répondent aux mêmes critères de diversité et de soutien à la création que pour les autres documents disponibles en bibliothèque.

Il est possible aussi de prêter du matériel, quoique les bibliothèques ayant choisi cette option soient plus rares. Certains Bibliothèques départementales de prêt proposent consoles ou tablettes aux bibliothèques qu’elles desservent. La bibliothèque de Saint-Avertin (Indre-et-Loire) est pionnière de son côté puisqu’elle propose des tablettes et des consoles à ses usagers. A la médiathèque d’Osny, que nous avons déjà évoquée, un fonds de supports de jeux anciens est en train d’être constitué, et bientôt prêté.

Pour aller plus loin

  • Sur les DVD en bibliothèque
    • Caron, Estelle et Chantereau, Danielle (dir). 2010. L’audiovisuel en bibliothèque. Paris : ABF/Images en bibliothèques.
    • Desrichard, Yves (dir.), Alix, Yves, Verne, Marc. 2004. Cinéma en bibliothèque. Paris : éd. du Cercle de la Librairie.
    • Loyant, Xavier. 2009. Les collections audiovisuelles de fiction en bibliothèque publique [en ligne]. Mémoire d’étude du Diplôme de Conservateur des Bibliothèques. Villeurbanne : enssib.
  • Sur les jeux vidéo en bibliothèque
    • Page Facebook de la commission Jeux vidéo de l’ABF
    • Gaudion, Anne-Gaëlle et Perisse, Nicolas (dir.). 2014. Jeux vidéo en bibliothèque, Paris : ABF.
    • Enquête de l’IFOP en ligne sur les pratiques de consommation des jeux vidéo des Français : http://www.cnc.fr/web/fr/publications/-/ressources/7870223 [consulté le 10/11/2015]
  1. ^ Source : http://www.cnc.fr/web/fr/publications/-/ressources/6743026 [consulté le 10/11/2015]
  2. ^ Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/15/le-dvd-reste-le-support-privilegie-pour-l-achat-de-video_4614015_3234.html [consulté le 10/11/2015]
  3. ^ Source : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1698-dvd-et-bibliotheques.pdf [consulté le 10/11/2015]

Auteur(s) :

COURTEL Sophie

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