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Notions clés

Chaque discipline académique (économie, éthologie, écologie, sciences politiques, sciences du religieux, agronomie, histoire, géographie, psychologie, philosophie, sciences de la communication, sociologie, anthropologie, architecture, études urbaines, etc.) revendique sa définition ou sa compréhension, du sens du mot « territoire ».  Cette série de vidéos  dont la réalisation a été pilotée par  Cités Territoires Gouvernance (Citégo) est d’examiner la notion de « territoire » en croisant les regards afin d’exalter la polysémie de ce terme tout en tentant de le conceptualiser.
Entretiens menés par Anne-Marie ROMERA, Membre du Conseil d’administration de Citego.
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« Vous avez dit : "territoire" ? » Comment chaque discipline l'appréhende-t-elle ? De l’éthologie à la philosophie

Par Thierry PAQUOT, Philosophe de l’urbain

Durée de la vidéo : 7'06

Dérivé du latin territorium au XIIIe siècle, le mot « territoire » est resté peu utilisé, avant de devenir à partir du XIXe siècle, un objet d’étude pour toutes les disciplines des sciences humaines et sociales et aussi pour les sciences naturelles. Pour les historiens, le mot « territoire » est, dès le XVIIe siècle, associé à « juridiction ». Pour les géographes, le territoire résulte d’une action des humains et trouve sa légitimité avec les représentations qu’il génère, tant symboliques que patrimoniales et imaginaires, elles-mêmes nourries de la langue dominante parlée par les populations de ce territoire. Les éthologues nous poussent à réfléchir à la « territorialisation » et à la « territorialité » spécifiques des animaux et à questionner, en retour, notre propre notion de territoire. Les philosophes ajoutent à ces notions, celle du rythme.

Le mot « territoire » à l’épreuve de la traduction

Par Michaël OUSTINOFF, Professeur en traductologie, Université de Nice Sophia Antipolis

Durée de la vidéo :

Le mot territoire dérive du latin territorium. Néanmoins, les significations divergent d’une langue à l’autre, d’une culture à l’autre. Un autre mot à l’origine du territoire est la « cité ». C’est un mot d’abord lié étroitement à la ville. Le territoire est un processus d’extension des Empires et des limites de ces derniers. Dans la Chine, l’ensemble des peuples (Ouigours, mongols, etc.) avaient des relations non pas concitoyennes mais asymétriques. La seule unité était l’empereur. Le mot « guo » signifie royaume. La conception du royaume s’est étendue à celle de nation, de pays, de frontières, traitées avec les modes de la culture chinoise, afin d’unifier les distinctions et de s’occidentaliser, et de se désoccidentaliser.

Du « territoire bien commun » à la « biorégion urbaine », le cas du Grand Paris

Par Agnès SINAÏ, journaliste environnementale

L’Institut Momentum a produit une étude « Biorégions 2050 » reposant sur l’hypothèse de la création de huit biorégions en 2050, en Ile-de-France. Cette étude donne à voir un contre-modèle à la métropolisation qui accompagne une croissance illimitée et une artificialisation des sols. Elle propose une décroissance fondée sur une population divisée par trois, une autonomie alimentaire des biorégions délimitées par une géographie et non par une administration, une énergie alternée, des transports lowtechs, une reforestation, et ruralisation des paysages et des activités pour un retour à la terre

Du territoire de l’architecture

Par Philippe MADEC, architecte, écrivain

L’architecture fait territoire quand elle rencontre la nature et la culture. Dans chacun des mondes des cultures se créent et sont l’expression de la rencontre entre une société et un contexte ; une société et un climat dans lesquels se déploie l’architecture, capable d’organiser l’être là d’une société. L’architecture fait territoire quand elle rencontre la nature et la culture. Dans chacun des mondes des cultures se créent et sont l’expression de la rencontre entre une société et un contexte. Là se construit alors le territoire au sens de l’habiter et pas forcément au sens de l’architecture.

Le territoire et ses représentations (littérature, cinéma, arts graphiques…)

Par Thierry PAQUOT, Philosophe de l’urbain

« Représenter » c’est rendre présent ce qui est absent ». Au Moyen-Âge, les représentations relèvent davantage de l’archétype que de la reproduction soignée d’une ville particulière. A partir de la Renaissance, la ville devient dessinée, gravée, représentée comme des « cités idéales ». L’apparition des plans et des cartes qui se généralise ; la représentation des activités, des festivités et atmosphères des lieux (foire, marché, agitation urbaine…) en dessin, peinture ou gravure contribue à renseigner sur les territoires et les usages sociaux à travers les siècles avant que la photographie ne vienne enrichir les données, notamment sociales, en s’introduisant dans les maisons, la rue, les usines ou n’importe quel lieu. Le cinéma viendra compléter le travail entamé par cet art en y ajoutant le son, le rythme, le mouvement. Sa capacité à rendre compte du mouvement correspond bien à la ville moderne traversée par tous les flux et permet de saisir les ambiances des territoires filmés.

Le territoire saisi par le droit

Par Vincent AUBELLE, Professeur de droit public, Ecole d’urbanisme de Paris, Université Gustave Eiffel

Pour le juriste, le territoire implique la notion de limite de l’espace à l’intérieur duquel il développe la législation et la réglementation alors que les territoires ne sont actuellement définis que d’un point de vue géographique. Il s’agit donc de s’interroger sur l’éventuelle nécessité à réinventer le droit au regard de la géographie en prenant en compte la palette de structures qui existent et qui ne sont que des outils pour décliner les politiques publiques. Par extension, il s’agit de réinterroger les fondements de la décentralisation.

 

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