Des dépenses qui devraient se stabiliser

Modifié le 16 mai 2023

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Notions clés

 Où en sont les finances publiques 2014? (Partie 1)

Sommaire

1 DES DÉPENSES QUI DEVRAIENT SE STABILISER

1.1 Le montant des dépenses

1.1.1 Le montant actuel

Les dépenses publiques atteindront 1200 milliards d'euros (Md€) en 2015. Ce sont celles des Administrations de sécurité sociale (ASSO) qui seront les plus importantes avec 476,6 Md€, celles de l’État s’élèveront à 395,6 Md€ alors que celles des Administrations publiques locales (APUL) atteindront 255,8 Md€.

RÉPARTITION DES DÉPENSES PUBLIQUES en Md€
 201320142015
Etat371,9 milliards d'euros370,5 milliards d'euros395,6 milliards d'euros
APUL245 milliards d'euros248 milliards d'euros255,8 milliards d'euros
ASSO463,7 milliards d'euros472,9 milliards d'euros476,6 milliards d'euros
REPARTITION DES DEPENSES PUBLIQUES en % du PIB en 2014
Etat et ODACAPULASSO
37,4 %19,3 %43,2 %

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Au total, la dépense publique progressera nettement moins rapidement que le produit intérieur brut (PIB) sur la période 2015 - 2017. Après avoir progressé de 51,7 % à 55,9 % entre 2007 et 2012, le poids des dépenses publiques dans le PIB sera ramené à 54,5 % en 2017 selon la loi de programmation des finances publiques 2015-2019.

TAUX DE DÉPENSES PUBLIQUES (en % du PIB)
(en points de PIB) 20132014201520162017
Dépenses publiques hors crédits d’impôt 57,1%56,5 %56,1%55,5%54,5%

La France présentait, en 2013, un ratio de dépenses publiques dans le PIB (57,1 %) plus élevé de 7,3 points de PIB que le ratio moyen constaté en zone euro (49,8 %) excédant celui des principaux États de la zone, soit de l'Allemagne (44,7 %), de l'Italie (50,6 %), de l'Espagne (50,6 %) et des Pays-Bas (49,8 %).
Toutefois, l’élément le plus inquiétant réside sans aucun doute dans la comparaison du taux d'évolution en valeur des dépenses publiques au sein de la zone euro. Alors que les dépenses publiques ont crû, en moyenne, de 2,5 % environ en 2012 et 2013 en France, celles-ci n'ont progressé que de 1,2 % lors de ces deux années dans la zone euro. En effet, sur la période 2012-2013, les dépenses publiques ont augmenté annuellement de 1,9 % en Allemagne, de 0,3 % en Italie, de 0,2 % aux Pays-Bas et ont reculé de 0,2 % en Espagne.

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1.1.1.1 État

Le projet de loi de Finances pour 2015, affiche un montant de dépenses en diminution par rapport à 2014.

LES DÉPENSES DE L’ÉTAT
Crédits de paiement en milliards d’eurosLFI 2014 format PLF 2015PLF 2015 format courant

Lpfp 2016
format courant

Lpfp 2017 format courant
Dépenses du budget général (hors dette, pensions et mission RCT)* 204,23 203,50 203,26 202,72 
Taxes affectées plafonnées et prélèvements sur le fonds de roulement des opérateurs 6,17 5,08 5,05 5,42 
Prélèvement sur recettes au profit de l'Union européenne 20,22 21,04 22,80 21,48 

Dépenses de l’État, hors dettes, pensions et concours aux collectivités territoriales* 

Soit en écart à 2014 

230,62

229,62 

-1,00 

231,12 

0,50 

229,62 

-1,00 

Transferts aux collectivités locales (PSR et mission RCT**) 

Soit en écart à 2014 

56,86 

53,20 

-3,67 

49,53 

-7,33 

45,86

-11,00 

Prélèvements sur fonds de roulement prévus en loi de finances pour 2014 -0,48    

Dépenses de l'état, hors dettes et pensions * 

Soit en écart à 2014 

287,00 

282,81 

-4,19 

280,65 

-6,35 

275,48 

-11,52 

Charge de la dette 46,65 44,34 47,70 50,09 
Contribution au CAS Pensions 45,44 45,80 46,19 48,40 
DÉPENSES TOTALES DE L’ÉTAT 379,09 372,95 374,53 373,97 
Prévision d'inflation 0,5 % + 0,9 % + 1,4 % + 1,75% 
Évolution en volume des dépenses de l’État  2,52 % -0,97 % -1,90 % 
Source : PLF 2015

RCT : «Relations avec les collectivités territoriales»
* hors Dotation en capital du Mécanisme européen de stabilité
** hors réserve parlementaire, intégrée aux dépenses du budget général

1.1.1.2 Collectivités territoriales

DÉPENSES DES APUL EN % DU PIB
20122014201520162017
11,9%11,9%11,7%11,6%11,4%

La part des APUL dans la dépense publique n’a cessé de croître passant de 9 % en 1983, pour atteindre 19,3% en 2015. Elles devraient connaitre un rythme d’évolution plus modéré qui, en valeur, devrait s’établir à +0,3 % en 2015, +1,8 % en 2016 et +1,9 % en 2017 : les collectivités locales seront incitées à maîtriser durablement leurs dépenses de fonctionnement. A cette fin, le projet de loi de programmation des finances publiques prévoit l’introduction d’un objectif de dépense publique locale (ODEDEL) correspondant à la trajectoire des APUL. Dans le respect de la libre administration des collectivités locales, cet objectif est indicatif, et exprimé en comptabilité générale, et non en comptabilité nationale, de sorte que cet objectif sera transposable au niveau de chaque collectivité.

1.1.1.3 Sécurité sociale

Les dépenses des ASSO atteindraient 476,6 milliards d’euros en 2015, soit une progression de 0,8 % par rapport au montant prévisionnel rectifié pour 2014 de 472,9 milliards d’euros, essentiellement à mettre au compte de la maladie et de la vieillesse. A contrario, les dépenses de la branche famille devraient sensiblement diminuer, du fait des mesures d’économies adoptées.
D’après la commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS), les dépenses d’assurance maladie croîtraient spontanément de 3,9 % en 2015 en l’absence de mesures : la fixation d’un ONDAM à +2,1 % dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale traduit donc un effort important, avec des économies qui doivent être supérieures à 3,2 milliards d’euros.

1.1.2 L’évolution du montant des dépenses publiques

La croissance des dépenses s’est ralentie, mais elle a repris en raison de la crise. En 2010, les dépenses publiques représentent 56 % du PIB. La deuxième loi de programmation des finances publiques (LPFP) prévoyait pour chacune des années de la programmation deux plafonds : une augmentation au maximum égale à l’inflation (« zéro volume ») sur le périmètre de la norme de dépense élargie et une stabilisation en euros courants (« zéro valeur ») pour les dépenses hors charge de la dette et pensions des fonctionnaires de l’État.

TAUX DE DÉPENSES PUBLIQUES (en % du PIB)
(en points de PIB) 20102011201220132014201520162017

Dépenses publiques

hors crédits d’impôt 

56,656,35,857,156,556,155,554,5

L’État voit sa part de dépense diminuer, passant de 25 % du PIB en 1983 à 22 % en 2012. Ce sont les dépenses des APUL qui n’ont cessé de croitre passant de 9 % du PIB à 12 % en 2012. Quant aux ASSO, la croissance de leurs dépenses est plus modérée, mais bien réelle puisqu’elle atteint les 5% en 30 ans.

CROISSANCE DE LA DÉPENSE PUBLIQUE EN VALEUR PAR SOUS-SECTEUR
 20132014201520162017
Administrations publiques hors crédits d’impôt2,01,41,11,91,8
Administrations publiques y compris    crédits d’impôt1,92,31,62,02,0
Dont administrations publiques centrales hors crédits d’impôt0,50,40,30,80,4
Dont administrations publiques centrales y compris crédits d’impôt0,32,61,41,10,8
Dont administrations publiques locales (APUL)3,41,20,31,81,9
Dont organismes de sécurité sociale (ASSO)2,32,30,82,12,3
Source : PLPFP 2014-2019

La dépense des APUL a fortement augmenté depuis 1983, progressant plus vite que la richesse nationale, passant de 8,7 points de PIB en 1983 à 11,9 points de PIB en 2012. Cette progression de 3,2 points de PIB en près de 30 ans correspond à une augmentation de + 2,9 % en volume en moyenne par an (contre 1,8 % en volume pour le PIB). Depuis 1983, il n’y a eu que 5 années pendant lesquelles la dépense des APUL a crû moins vite que le PIB.
En valeur, la dépense publique progressera de 1,1 % en 2015 (contre 2 % en 2013 et 1,4 % en 2014), puis 1,9 % en 2016 et 1,8 % en 2016, compte tenu d’une inflation plus élevée en fin de période. Pour 2016, la progression plus forte de la dépense s’explique par le niveau exceptionnellement élevé des transferts en faveur de l’Union Européenne (effet rétroactif des nouvelles modalités de partage des financements entre États membres).

 2002-2011 2014 2015 2016 2017 
Croissance dépense publique (volume) 2,0 %0,9 %0,2 %0,5 %0,0 %
Croissance PIB (volume) 1,2 %0,4 %1,0 %1,7 %1,9 %
Source : PLPFP 2014-2019

Afin de ralentir cette croissance des économies sont nécessaires. Le Gouvernement, s’est engagé à réaliser 50 milliards d'euros d’économies au cours de la période 2015-2017, ce qui devrait permettre tout à la fois le redressement des comptes publics et de financer des baisses de prélèvements obligatoires

PROGRAMME D’ÉCONOMIE (En milliards d’euros)20152015 – 2017
État et agences 7,719,0
Collectivités locales 3,711,0
Protection sociale 9,620,0
dont dépenses d'assurance maladie 3,210,0
dont autres dépenses de protection sociale 6,410,0
TOTAL 21,050,0
Source : PLF 2015

L’État et ses agences assumeront une économie nette totale de près de 19 milliards d'euros.
En 2015, 7,7 milliards d'euros d’économies seront réalisées :

  • 1,4 milliards d'euros d’économies sur la masse salariale des administrations due à l’absence de revalorisation du point d’indice de la fonction publique et à une stabilisation des effectifs
  • 2,1 milliards d'euros d’économies sur les dépenses de l’appareil productif de l’État. Elles se traduiront notamment par la dématérialisation des relations avec le citoyen, l’optimisation de la politique immobilière, la poursuite du programme d’optimisation des achats de l’État.
  • Les dépenses d’investissement sont préservées. Ainsi, le programme des investissements d’avenir (PIA) sera poursuivi avec un rythme d’exécution stable par rapport à 2014.
  • 1,9 milliards d'euros d’économies sur les concours aux agences qui se traduiront par une réduction de 1,1 milliards d'euros des ressources fiscales qui leurs sont affectés et une stabilisation en valeur des subventions budgétaires.
  • 2,4 milliards d'euros d’économie sur les dépenses d’interventions de l’État (subventions aux associations et aux entreprises, meilleur ciblage des prestations versées aux ménages).

Les collectivités territoriales continueront à participer à cet effort. Les dotations budgétaires qui leurs sont versés par l’État baisseront en euros courants de 11 milliards d'euros à l’horizon 2017, à un rythme régulier de 3,7 milliards d'euros par an (après une première baisse de 1,5 milliards d'euros en 2014). Cet effort permettra de ramener la progression de l’ensemble des ressources des collectivités à un rythme proche de l’inflation sur les trois prochaines années.

ÉVOLUTION PRÉVISIONNELLE DES DÉPENSES DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES LOCALES ET ÉCONOMIES SOUS-JACENTES (en milliards d'euros)
 20132014201520162017Total 2015-2017

Dépenses locales

(évolution en valeur, en %)

252,0

-

255,0

(+ 1,2 %)

255,8

(+ 0,3 %)

260,4

(+ 1,8 %)

265,3

(+ 1,9 %)

 
Montant des économies à réaliser-1,85,42,42,210,0
Source : PLF 2015

Les administrations de sécurité sociale (ASSO) enfin, supporteront la majeure partie des économies, soit 20 milliards d'euros entre 2015 et 2017, un montant correspondant à leur poids dans les dépenses publiques. Les économies porteront, à hauteur de 10 milliards d'euros, sur les dépenses d'assurance maladie et, pour les 11 milliards d'euros restants, sur les autres dépenses de protection sociale. Aussi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PFLSS) précise-t-il que le taux prévisionnel de progression de l’ONDAM devrait être de 2,1 % en 2015, de 2,0 % en 2016 et de 1,9 % en 2017, ce qui correspondrait à une économie totale de près de 10 milliards d'euros sur la période 2015-2017.
Certes, la croissance des dépenses publiques a été ralentie : elles ont augmenté de 1,3 % en plus de l’inflation. Ce rythme était en moyenne de 1,4 % entre 2009 et 2013 et de 2,3 % entre 2000 et 2008. Les normes d’évolution des dépenses, qui concernent le budget de l’État et l’assurance maladie, fixées à des niveaux plus exigeants qu’auparavant, ont été respectées. Le faible niveau de l’inflation et la baisse de la charge d’intérêts de la dette ont facilité une évolution modérée des dépenses. Au total, l’effort en dépense n’a apporté qu’une contribution limitée au redressement des comptes, à savoir 0,1 point de PIB.

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LES DÉPENSES PUBLIQUES SOUS NORME (en milliards d’euros)
Administration publique (APU)Norme

Montant normé

2014

Part dans la dépense publiqueExécution 2013
EtatNorme « zéro volume »371,531 %368,1
Collectivités territoriales APULEnveloppe normée47,33,9 %48,8
Administrations de sécurité sociale (ASSO)ONDAM174,914,6 %174
Total59449,5 %590,9
Source : PLF 2015

1.2 L’objet des dépenses

DÉPENSES PUBLIQUES DE LA FRANCE PAR FONCTIONS : ANALYSE COMPARÉE, EN POURCENTAGE DU PIB, 2012

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1.2.1 L’objet des dépenses de l’État

Les dépenses de l’État peuvent être présentées par missions, par titres et par ministères

1.2.1.1 La répartition par mission

Les missions correspondent aux différentes politiques publiques.

TABLEAU DE COMPARAISON, PAR MISSION, DES CRÉDITS PROPOSES POUR 2015 A CEUX VOTES POUR 2014
(En €, hors fonds de concours, mais en incluant les contributions directes de l’État au CAS Pension)

MissionAutorisations d’engagementCrédits de paiement
LFI 2014PLF 2015LFI 2014PLF 2015
MISSIONS CONSTITUÉES DE DOTATIONS
     
1-Pouvoirs publics989 987 362988 015 262989 987 362988 015 262
2-Provisions335 000 000465 278 29635 000 000165 278 296
MISSIONS INTERMINISTÉRIELLES
3-Aide publique au développement4 163 464 0542 497 738 4962 898 922 0322 815 600 502
4-Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation2 965 315 2082 750 614 6042 968 715 2082 740 193 104
5-Économie1 915 667 5293 204 569 9631 921 723 2271 797 844 738
6-Enseignement scolaire64 986 503 43166 318 405 92264 813 918 03366 398 402 152
7-Gestion des finances publiques et des ressources humaines11 649 607 89811 372 981 11511 426 187 86411 261 448 889
8-Recherche et enseignement supérieur25 715 792 44725 846 472 89626 002 733 36725 981 820 521
9-Régimes sociaux et de retraite6 513 289 3746 413 954 6906 513 289 3746 413 954 690
10-Relations avec les collectivités territoriales2 759 875 7672 726 744 3152 711 192 3352 680 186 058
MISSIONS MINISTÉRIELLES
11-Action extérieure de l’État2 942 042 2073 092 965 0862 949 442 2072 962 330 086
12-Administration générale et territoriale de l’État2 921 804 3432 739 720 5042 819 526 1462 779 635 570
13-Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales2 993 066 2013 120 133 2253 195 167 6502 941 807 752
14-Conseil et contrôle de l’État645 075 458639 765 133630 814 917636 982 295
15-Culture2 575 249 0762 554 209 9612 589 551 8852 585 221 971
16-Défense40 398 608 46846 638 093 58037 420 595 19836 890 763 254
17-Écologie, développement et mobilité durables8 280 855 0527 880 196 9037 808 991 2717 327 195 667
18-Égalité des territoires et logement7 800 880 26813 660 178 6887 625 808 76813 426 578 688
19-Engagements financiers de l’État47 652 318 72046 613 700 00050 914 195 72045 236 700 000
20-Immigration, asile et intégration647 422 700655 959 140658 786 200666 096 140
21-Justice7 579 417 4369 239 760 8437 806 026 1267 939 434 981
22-Médias, livre et industries culturelles714 326 211717 202 599660 532 311714 229 483
23-Outre-mer2 145 102 1272 094 943 2992 057 554 3092 064 284 800
24-Politique des territoires812 216 978708 434 211815 306 657761 154 945
25-Remboursements et dégrèvements102 056 058 00099 307 025 000102 056 058 00099 307 025 000
26-Santé1 295 471 5621 204 534 1731 295 471 5621 204 534 173
27-Sécurités18 179 273 32718 186 445 48618 156 947 87618 242 840 368
28-Solidarité, insertion et égalité des chances13 836 087 36015 754 610 84313 858 667 36015 750 509 156
29-Sport, jeunesse et vie associative439 681 347422 340 237446 082 912434 170 860
30-Travail et emploi12 121 138 32711 532 888 45410 975 360 33211 255 810 323
Source : PLF 2015
 

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Les missions dont les crédits augmentent

  • Éducation nationale: le gouvernement rappelle que « Le budget 2015 conforte la priorité donnée à l’Éducation nationale », Il atteint 66,35 milliards d'euros, en hausse de 1,58 milliards d'euros soit 2,28%. Une manière de financer la création de 9561 postes, "notamment dans l'enseignement primaire".
  • Égalité des territoires et Logement: Pour mettre en œuvre les plans de relance du bâtiment annoncé fin août par Manuel Valls et Sylvia Pinel, le budget des politiques publiques en matière de logement progresse de 5,8 milliards d'euros 0,8%. Il passe de 7,62 à 13,42 milliards d'euros
  • Police et Justice: Les fonctions régaliennes de l’Etat sont également préservées par le Budget 2015. Le ministre de l’intérieur voit son budget passer de 18,15 à 18,24 milliards d'euros, pour financer notamment la création de 405 emplois dans la police et la gendarmerie. Quant à, la Garde des sceaux, elle dispose d'un budget qui passe de 7,80 à 7,93 milliards d'euros qui permettra la création de 600 postes l'an prochain.

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Les missions dont les crédits diminuent

  • Défense: Officiellement, la loi de programmation militaire adoptée il y a quelques mois, sanctuarise le crédit des armées mais les dotations inscrites dans le Budget 2015 sont en baisse de 1,43% à 36,89 milliards d'euros.
  • Écologie: Malgré la nouvelle taxe de 2 centimes par litre de gazole et bien que le projet de loi sur la transition énergétique soit une priorité du gouvernement, les dotations du ministère de Écologie sont en baisse de 6,85 % à 7,32 milliards d'euros. 505 postes sont supprimés.
  • Agriculture: L’État justifie la baisse des dotations au ministère de l'Agriculture par un transfert des aides à l'échelle européenne. Au total, les dotations allouées passent de 3,19 à 2,94 milliards d'euros.

1.2.1.2 La répartition par titres

A l’intérieur des programmes que rassemblent les différentes missions, les dépenses de l’État sont présentées par titre. Ils font apparaître leur nature financière alors que les missions correspondent aux politiques publiques.
Deux titres voient leur dotation en crédits de paiement augmenter. Il s’agit du titre 2 (dépenses de personnel) et du titre 7 (dépenses d’opération financières. Tous les autres titres sont en diminution, notamment le titre 4 (Charge de la dette) en raison de la réduction des taux d’intérêt.
C’est le titre 6 (dépenses d’intervention qui est le plus important en volume puisqu’à lui seul il représente 42% des crédits de paiement. Le titre 2 (dépenses de personnel) vient immédiatement après avec 31% des crédits de paiement. On remarquera enfin que les dépenses de personnel et les charges de la dette (titre 2 + 4) équivalent à 41% des crédits.

TABLEAU DE COMPARAISON, PAR TITRE ET CATÉGORIE, DES CRÉDITS PROPOSES POUR 2015 A CEUX VOTES POUR 2014
(En €, hors fonds de concours, mais en incluant les contributions directes de l’État au CAS Pension)

Titre / CatégorieAutorisations d’engagementCrédits de paiement
LFI 2014PLF 2015LFI 2014PLF 2015
     
TITRE 1ER. DOTATIONS DES POUVOIRS PUBLICS989 987 362988 015 262989 987 362988 015 262
TITRE 2. DÉPENSES DE PERSONNEL120 391 810 119121 237 368 765120 391 810 119121 237 368 765
Rémunérations d’activité68 566 469 36968 903 281 64268 566 469 36968 903 281 642
Cotisations et contributions sociales51 066 853 33551 570 332 94651 066 853 33551 570 332 946
Prestations sociales et allocations diverses758 487 415763 754 177758 487 415763 754 177
TITRE 3. DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT52 783 199 33954 225 356 27755 140 735 33650 047 634 865
Dépenses de fonctionnement autres que celles de personnel26 296 632 54427 753 577 24228 654 168 54123 575 855 830
Subventions pour charges de service public26 486 566 79526 471 779 03526 486 566 79526 471 779 035
TITRE 4. CHARGES DE LA DETTE DE L’ÉTAT46 654 000 00044 337 000 00046 654 000 00044 337 000 000
Intérêt de la dette financière négociable45 739 000 00043 401 000 00045 739 000 00043 401 000 000
Intérêt de la dette financière non négociable1 000 000 1 000 000 
Charges financières diverses914 000 000936 000 000914 000 000936 000 000
TITRE 5. DÉPENSES D’INVESTISSEMENT14 509 153 79117 778 156 13511 594 394 96810 006 088 639
Dépenses pour immobilisations corporelles de l’État14 123 048 23417 589 411 59111 215 053 4759 816 921 593
Dépenses pour immobilisations incorporelles de l’État386 105 557188 744 544379 341 493189 167 046
TITRE 6. DÉPENSES D’INTERVENTION167 245 342 385171 356 702 597165 919 608 391167 743 113 650
Transferts aux ménages33 771 150 37442 087 308 97133 779 888 95542 094 380 723
Transferts aux entreprises93 880 487 33688 848 208 71993 053 412 16988 151 015 616
Transferts aux collectivités territoriales17 622 810 53819 121 777 34617 384 994 55417 686 927 671
Transferts aux autres collectivités21 760 674 03721 094 407 56121 491 092 61319 605 789 640
Appels en garantie210 220 100205 000 000210 220 100205 000 000
TITRE 7. DÉPENSES D’OPÉRATIONS FINANCIÈRES7 844 416 054691 053 0386 677 895 7741 257 799 154
Prêts et avances2 143 398 33623 618 8132 143 398 33625 918 813
Dotations en fonds propres3 811 671 700632 434 2253 937 205 971661 075 409
Dépenses de participations financières1 889 346 01835 000 000597 291 467570 804 932
TOTAL GÉNÉRAL410 417 909 050410 613 652 074407 368 431 950395 617 020 335
Source : PLF 2015

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1.2.1.3 La répartition par ministères

Les différents programmes rassemblés dans les missions sont gérés par les différents ministères.

PRÉSENTATION, REGROUPÉE PAR MINISTÈRE, DES CRÉDITS PROPOSES POUR 2015
(En €, hors fonds de concours, hors dotations, mais en incluant les contributions directes de l’État au CAS Pension)

Ministère / ProgrammeAutorisations d’engagementCrédits
de paiement
   
Affaires étrangères et développement international4 871 239 0414 718 930 588
Affaires sociales, santé et droits des femmes16 959 145 01616 955 043 329
Agriculture, agroalimentaire et forêt4 834 310 9304 652 485 457
Culture et communication3 388 717 2583 416 591 152
Décentralisation et fonction publique2 758 444 3372 690 695 887
Défense49 480 531 88039 722 475 554
Ville, jeunesse et sports422 340 237434 170 860
Écologie, développement durable et énergie14 165 345 32613 620 344 090
Économie, industrie et numérique3 124 375 1601 767 112 075
Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche87 900 273 96388 063 449 295
Finances et comptes publics161 714 629 067160 261 062 876
Intérieur21 752 309 03221 882 886 980
Justice9 239 760 8437 939 434 981
Logement, égalité des territoires et ruralité13 660 178 68813 426 578 688
Outre-mer2 094 943 2992 064 284 800
Services du Premier ministre2 714 219 5432 745 663 400
Travail, emploi et dialogue social11 532 888 45411 255 810 323
Source : PLF 2015  

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Le ministère le mieux doté est celui des finances (41% de l’ensemble des crédits de paiement). Cela s’explique par le fait que des programmes importants relèvent de sa responsabilité. Il en va ainsi du programme « Charge de la dette et trésorerie de l’Etat » doté de 44,3 Md€, du programme « Régimes de retraite des mines, de la SEITA » (1,5 Md€) du programme «Remboursements et dégrèvements d’impôts d’Etat (87,6 Md€), du programme « Remboursements et dégrèvements d’impôts locaux » (11,5 Md€).
Quant au ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur il représente 23% de l’ensemble des crédits.

1.2.2 L’objet des dépenses des Collectivités territoriales

Les dépenses des collectivités territoriales se décomposent en trois catégories : les dépenses de fonctionnement, les dépenses en prestations et autres transferts et les dépenses d’investissement. Depuis 1980, hors impact de la décentralisation, les dépenses de fonctionnement ont été multipliées par trois en volume alors que l’investissement n’a augmenté que de 78 %. Les dépenses de fonctionnement ont ainsi augmenté en moyenne deux fois plus vite que celles d’investissement. L’accroissement des dépenses des APUL hors décentralisation est lié à près de 80 % à la hausse des dépenses de fonctionnement.
La progression de celles-ci se situe encore à un niveau soutenu, de 2,8 %, alors que les dépenses d'investissement locales devraient reculer en 2014 et 2015, de 5 % puis de 6 %.

DÉPENSES DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES LOCALES
 Montant 2013 en Md€Répartition en %Évolution 12/13Évolution 13/14Évolution 14/15
Total dépenses 252,0100,03,4 %1,2 %0,3 %
Dépenses hors FBCF 201,680,02,9 %2,7 %1,8 %
dont consommations intermédiaires hors SIFIM 48,619,32,9 %2,4 %1,1 %
dont rémunérations des salariés 74,829,73,2 %3,2 %1,8 %
dont prestations sociales et transferts sociaux 23,69,43,9 %3,1 %1,7 %
Formation brute de capital fixe (FBCF)50,420,05,1 %-5,0 %-6,0 %
Source : PLF 2015

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1.2.3 L’objet des dépenses de la Sécurité sociale

Naturellement, les prestations légales représentent 94% des dépenses et expliquent 2,4 points de leur croissance en 2013. En 2014 et 2015, la moindre dynamique des dépenses s’expliquerait par le ralentissement de celles-ci.

LES CATÉGORIES DE DÉPENSES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE (en valeur et en croissance)
 2012201320142015
 millions €%millions €%millions €%millions €%
Prestations nettes 429,53,3440,32,5450,12,2459,52,1
prestations légales nettes 422,23,0433,22,6442,82,2451,82,0
prestations extralégales nettes 5,27,65,1-1,45,46,65,98,1
autres prestations nettes 2,263,72,0--1,9-6,51,9-0,5
Transferts nets 7,7-8,58,26,28,53,88,94,5
transferts vers des régimes complémentaires obligatoires 1,710,81,82,91,96,32,02,1
transferts vers le FSV 0,00,50,04,00,0-20,30,0-3,7
autres transferts 6,0-12,96,47,26,63,16,95,2
Charges financières 0,1-69,60,1-0,1++0,2++ 
Charges de gestion courante 13,30,913,40,713,50,613,50,0
Autres charges 1,07,00,9-4,70,7--0,77,0
Charges nettes totales 451,62,9462,92,5472,92,2482,92,1
Source : Rapports de la CCSS

Par leur poids et leur dynamisme, les dépenses d’assurance maladie et d’assurance vieillesse contribuent le plus à la croissance des dépenses des régimes de base. Leur part respective dans les dépenses est de 45% et 40% en 2013, tandis que les dépenses des branches famille (12%) et AT-MP (3%) ont un poids plus faible.
Les dépenses de la branche vieillesse sont les plus dynamiques en 2013 (+3%) mais leur croissance devrait diminuer fortement en 2014 et 2015 (+1,9% seulement). Les dépenses d’assurance maladie, moins dynamiques en 2013 (+2,4%), croîtraient au même rythme en 2014 et 2015. Les dépenses de la branche famille augmenteraient de moins de 2% par an en 2014 et 2015 (+2,7% en 2013).

RÉPARTITION DES DÉPENSES PAR BRANCHE (en valeur et en croissance)
 2012201320142015
 Millions €%Millions €%Millions €%Millions €%
Maladie 184,8 2,5 189,1 2,4 193,8 2,4 198,7 2,5 
AT-MP 13,7 5,7 12,8 -6,5 13,2 3,1 13,3 0,5 
Famille 56,6 3,1 58,2 2,7 59,1 1,6 60,2 1,9 
Vieillesse 209,5 3,5 215,8 3,0 219,9 1,9 224,0 1,9 
Transferts entre branches-13,0 8,9 -13,0 --0,0-13,3 0,0 
Ensemble des régimes de base consolidés 451,6 2,9 462,9 2,5 472,9 2,2 482,9 2,1 
Source : Rapports de la CCSS

Auteur(s) :

FERRETTI Raymond

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