Par Sylvie Larnaudie, médecin
Dernière mise à jour : septembre 2019

Lors d’un accident à l’école, toute personne témoin est tenue d’intervenir. Loi : Non-assistance à personne en danger (Article 223-6 du code pénal). L’ATSEM a la même responsabilité qu’une autre personne.

1. Quelques règles de base

  • Demander de l’aide pour surveiller les autres enfants et les éloigner du blessé
  • Rassurer  l’enfant  accidenté, lui parler et le questionner
  • Evaluer la situation
  • En fonction de la gravité, appel des parents ou du SAMU, 15.

Les ATSEM doivent participer aux formations sur « apprendre à porter secours » (BO n°33 du 14/09/06)

2. Quelques exemples de situations fréquentes

2.1. Objet avalé (morceaux de jeu, noyau…)

Si l'objet ingéré ne présente pas de risque physique particulier (non obstrusif, non acéré), pas de panique : l’objet sera éliminé par les selles mais bien le signaler aux parents.

S’il s’agit d’une plante ou d’une substance chimique réactive, ne pas faire vomir l’enfant appeler le SAMU, pour avoir la conduite à tenir.

2.2. Objet inhalé

Par le nez ou fausse route : l’objet est logé dans une bronche.

  • L’enfant  tousse, il est conscient et peut parler : le laisser tousser pour évacuer l’objet. Pas de tape dans le dos, vous pourriez faire glisser l’objet plus loin dans les bronches. Le signaler aux parents.
  • L’enfant  n’a plus la capacité  de tousser, il a du mal à respirer, ne peut plus parler : manœuvre d’Heimlich – Appel du SAMU.

2.3. Objet dans l’oreille

Si l’objet est bien visible et facile d’accès, vous pouvez le retirer avec une pince à épiler.

Si l’objet est profond, signalez-le aux parents pour visite chez le médecin traitant. Il n’y a pas d’urgence, car pas de risque vital mais il ne faut pas tarder à le retirer.

2.4. Plaies cutanées

Prendre des gants et se référer à la liste des produits pharmaceutiques à utiliser (affiche sur l’armoire à pharmacie).

  • Plaie superficielle : désinfecter avec de l’eau et du savon. Mettre un pansement et le signaler aux parents à la sortie. Rassurer l’enfant.
  • Plaie profonde et/ou sale : Désinfecter et protéger. Informer l’enseignant. Appeler les parents
  • Plaie qui saigne beaucoup : comprimer avec des compresses stériles, informer l’enseignant, et appeler les parents
  • Plaie  béante, qui  a besoin de  points de suture  : mettre des compresses stériles pour protéger la plaie, informer l’enseignant et appel des parents
  • Pour  toute plaie  plus  grave  : appel du SAMU, puis des parents.

2.5. Suspicion de fracture

  • Parler à l’enfant, s’assurer de l’état de conscience
  • Ne pas le bouger
  • Faire éloigner les autres
  • Le rassurer, le réchauffer s’il fait froid
  • Le laisser dans la position où il a le moins mal
  • Ne pas manipuler la zone douloureuse
  • Si l’enfant a très mal, si le membre douloureux vous semble déformé : Appel du SAMU. En attendant, mettre de la glace sur la partie douloureuse + prévenir l’enseignant + appel des parents
  • Si l’enfant se calme vite et ne semble pas avoir trop mal : le mettre au repos avec la glace sur la partie douloureuse.

2.6. Chute avec traumatisme crânien

Un traumatisme crânien peut être bénin ou grave. Cela résulte d'un choc sur le crâne.

  • L’enfant est conscient :

Vous savez qu’il est tombé et s’est cogné la tête. Vous lui parlez et lui posez des questions simples pour juger de son état de conscience.

Si ses camarades l’ont vu tomber, ils peuvent vous donner des indications.

  • L’enfant semble aller bien :

Vous le faites se reposer avec de la glace à l’endroit de l’impact (s’il y en a un de visible = bosse par exemple), vous le signalez à l’enseignant.

Il faut rester vigilant le reste de la journée : tout symptôme qui apparait (vomissements, somnolence, maux de tête, écoulement de sang du nez ou des oreilles, troubles du comportement, surveiller au moment de la sieste si il a toujours des réactions en lui passant la main sur la joue ou autre il y a toujours un signe, si absence de signe) peut être dû à un hématome en train d’évoluer donc appel au SAMU.

S’il ne se passe rien dans la journée, il faut le signaler aux parents à la sortie.

  • L’enfant est inconscient :

Ne pas déplacer l’enfant, vérifier s’il a un pouls et une ventilation, si oui le mettre en PLS (Position Latérale de Sécurité). Absence de pouls et ventilation = massage cardiaque.
Le couvrir, rester à côté de lui.
Demander à quelqu’un de surveiller les autres
APPEL du SAMU et des parents

2.7. Piqûre de guêpe

  • Rassurer et calmer l’enfant
  • Désinfecter le lieu de piqûre
  • Vérifier s’il existe un PAI
  • Surveiller le reste de la journée
  • Si la peau devient rouge et enflée : appel des parents

En cas de réactions généralisées : œdèmes, difficultés à respirer : appel du SAMU

2.8. Conclusion

Dans toutes les situations graves, garder son calme vis-à-vis de l’enfant, ne pas rester seule et demander à une collègue de téléphoner pendant que vous restez auprès de l’enfant. Si l’enseignant est dans l’école, faire appel immédiatement à lui en premier lieu.

Toutes les situations précédentes graves doivent être gérées par les personnes présentes dans l’école. Chacun est responsable face à un enfant en danger.

Devant une hésitation, un doute, ne pas hésiter à faire appel au 15 qui enregistre les communications. On ne pourra pas vous reprocher de n’avoir rien fait.

Ne jamais oublier de remplir le registre des soins pour une intervention sur un enfant. Il doit être placé à vue près de la pharmacie.

Le directeur de l’école tient la mairie informée de tous les accidents.

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