Par Jocelyne Guérin, diététicienne, formatrice et consultante en nutrition et restauration collective

Dernière mise à jour : juin 2017

Ce document donne des précisions sur le rôle des nutriments* apportés par les aliments, pour l’organisme humain et en particulier celui de l’enfant de 3 à 6 ans.

1 Les besoins alimentaires

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* Les nutriments énergétiques ont pour fonction d’être transformés pour donner de l’énergie nécessaire à l’activité physique et au maintien de la température du corps, mais ils n’ont pas que cette fonction. Les protéines ont pour vocation de devenir des molécules constituant l’organisme, ainsi que les acides gras insaturées. Par contre le glucose n’est présent dans l’organisme que sous une toute petite réserve dans le sang, le foie et le muscle.

Les enfants ont des besoins énergétiques importants du fait de la dépense liée à la croissance. Entre 3 et 6 ans, âge de la maternelle, leur ration calorique est estimée à 1300/1600 kcal par jour, presque celle d’un adulte !

Les recommandations nutritionnelles préconisent une répartition des calories entre les nutriments faisant une large part aux glucides et aux lipides et une moindre part aux protéines.

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Les sels minéraux représentent un ensemble de molécules, à la fois, nécessaires à la constitution des tissus (phosphore et calcium solidifient les os, le fer est un élément important des globules rouges…), mais aussi au fonctionnement de l’ensemble de l’organisme : magnésium, potassium, cuivre, zinc…

Les vitamines interviennent le plus souvent comme molécules permettant les différentes fonctions du vivant (elles ont des rôles de catalyseurs chimiques par exemple). Les vitamines de la croissance sont essentiellement : la vitamine C, A et D. Les découvertes récentes sur la vitamine D ont permis de comprendre que celle-ci intervenait sur la plupart des organes et pas seulement sur l’assimilation du calcium au niveau osseux.

Besoins nutritionnels moyens (BNM), d’après les recommandations du GEMRCN

Calcium (mg)Fer (mg)Vitamine C (mg)
De 1 à 3 ans400 mg environ5/640/50
De 4 à 6 ans7005/650/60

Exemple de composition

(lorsque le grammage n’est pas indiqué, la valeur est pour 100g d’aliment)

  • 1     yaourt nature : 170
  • 16 g de Saint Paulin (ration de collectivité) : 105
  • betteraves cuites : 18
  • chou fleur cuit : 20

-cabillaud cuit : 10

  • 1 sardine (30g) : 150
  • 1     œuf dur : 22
  • kiwi frais : 26
  • 1 tartine de pain complet (20g) : 30 mg
Aliments courants apportant notablement du fer pour une portion usuelle :
  • épinards
  • chocolat noir
  • coquillages
  • sardine
  • abat, bœuf
  • œuf
  • pain complet
  • fruits oléagineux
  • légumineuses
  • 50 g de carottes crues : 1
  • 50 de tomates crues : 7
  • 50 g de choux rouges crus : 25
  • haricots verts cuits : 7
  • choux de Bruxelles cuits : 58
  • pomme crue : 6
  • orange fraîche : 40
  • kiwi : 59
  • cassis : 200

Les fibres alimentaires constituent la structure des légumes et des fruits (cellulose) et l’écorce des céréales (son). Prenant jusqu’à 20 fois leur volume en eau dans les intestins, elles stimulent le transit intestinal et la santé du colon. Elles permettent l’élimination dans les selles des déchets indésirables de l’organisme.

Le fonctionnement de l’organisme, comme le simple fait de respirer et de manger provoque une oxydation normale des cellules et tend à provoquer leur vieillissement et leur élimination naturelle. Si ce mécanisme est déséquilibré, il sous-tend des pathologies futures (cancers notamment). Les découvertes récentes de multiples molécules anti-oxydantes laissent à penser qu’elles sont protectrices de ces phénomènes. C’est pour cette raison que les végétaux sont considérés comme des aliments favorables à la santé car ils contiennent toutes sortes de ces molécules appelées aussi anti radicalaires. Certaines vitamines (C, E, carotène) ont cette action antioxydante.

2 Problématiques alimentaires actuelles

Ce que l’ensemble de la population consomme en quantité trop importante :

  • Le saccharose présent dans les sucreries (voir fiche alimentation n°3) ;
  • Des lipides de qualité médiocre ;
  • Des protéines animales, notamment sous forme de viande. Les rations sont souvent trop importantes chez les enfants
  • Du sel

Les nutriments insuffisamment consommés sont :

  • les fibres présentes dans les végétaux,
  • les acides gras Oméga 3 notamment. Ces acides gras ont disparu de l’alimentation au fur et à mesure que l’alimentation des animaux s’est modifiée. Les animaux sont capables de fournir des Oméga 3 à condition qu’ils consomment de l’herbe. Les farines de blé d’autrefois étaient écrasées à la meule et conservaient leur écorce et le germe extrêmement riche en oméga 3. Des choix d’huiles alimentaires déséquilibrées en oméga 3 ont été faits : arachide, tournesol, graisses hydrogénées…
  • certains sels minéraux : le calcium, le fer (notamment chez les nourrissons),
  • des vitamines : C, D. Les dernières découvertes semblent indiquer que 80% de la population est carencée en vitamine D.

Ces alimentations éloignées de nos besoins sont un facteur important dans la montée inquiétante du surpoids et de l’obésité :

  • Surpoids et obésité :
    • 49% des adultes sont en surpoids*, 17% sont obèses*
    • 19% des enfants sont en surpoids, dont 3% souffrant d'obésité

Ces taux sont plus importants pour les populations hors métropole qui ont délaissé leur alimentation traditionnelle.

  • Le diabète a presque doublé de 2000 à 2009 en passant de 1,6 à 2,9 millions d’individus malades.

Obésité et diabète sont des facteurs favorisant les cancers et les maladies cardio-vasculaires.

On propose aux enfants touchés par ces pathologies de consommer une alimentation équilibrée, de limiter les aliments néfastes et de pratiquer une activité physique.

Les enfants obèses ne sont pas vraiment mis au « régime », la courbe de poids devant redevenir normale lorsque l’enfant grandit. Bien souvent la pratique alimentaire adéquate est mise en échec par les habitudes de consommation de la famille.

En maternelle, le signe inquiétant de future obésité est une reprise de poids (l’enfant prend des rondeurs) précoce, c'est-à-dire avant 6 ans.

Les enfants diabétiques sont généralement insulino -dépendants. L’absence d’insuline (diabète de type I) est due à une maladie auto- immune. Les cellules du pancréas fabriquant l’insuline sont prises pour cible par le système immunitaire. Ces enfants ont une alimentation équilibrée et font l’objet de PAI. Le PAI permet d’avoir à portée de main une dose d’insuline. Les enfants de maternelle sont rarement diabétiques, quoiqu’ on assiste à une augmentation de la précocité de la maladie.

*Nutriment : Ce sont les molécules qui sont issues de la digestion des aliments et qui vont passer la barrière intestinale, rejoindre la circulation sanguine pour être traités par le foie et dispatchés dans les différents organes et système consommateurs.

  • Repère sur l’IMC :

Poids normal : l’IMC est entre 21 et 24

Surpoids : entre 25 et 29

Obésité : à partir de 30

IMC =

POIDS (KG) / TAILLE² (mètre)

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