Les moyens de langage du lieu: traitement de l’éclairage, du mobilier, de la décoration, de la signalétique

Modifié par Julien Lenoir le 13 décembre 2018

Par Corinne Puyon
Dernière mise à jour : décembre 2018

« Le langage du lieu » est le moyen par lequel on va communiquer avec le public et transmettre des informations.

Le lieu est un espace fonctionnel qui parfois prend des fonctions différentes, lieu administratif qui devient lieu d’exposition, bureaux qui deviennent lieu d’accueil.

L’identité visuelle correspond à tous les éléments graphiques, signalétiques et de décoration qui permettent aux différents publics d’identifier, de reconnaître le lieu.

Dans le cadre d’un lieu d’exposition, une couleur, un mobilier peuvent donner un sens différent à l’espace et aux volumes d’une pièce.

Tout espace transformé dans son volume peut prendre un caractère surprenant, inattendu. L’espace est trop grand par rapport aux objets exposés, il faut le resserrer, le remplir. L’espace semble trop exigu, il faut visuellement l’agrandir. Pour cela, pas besoin de passer par un procédé coûteux, il faut faire preuve de créativité, être astucieux.

Cette phase fait partie intégrante de la scénographie du projet.

1. Création d’ambiance

En lien étroit avec la scénographie du lieu, le but est de donner au projet une uniformité entre le sujet de l’exposition et l’ambiance du lieu, entre les cartons d’invitations, les affiches et les informations données au public dans le lieu lui-même.

1.1. Symbolique des couleurs

Lorsqu’on imagine une scénographie, que l’on met son projet en espace, il faut prendre conscience de la portée symbolique des couleurs, qui est étroitement liée au message que l’on veut faire passer.

Les couleurs vives excitent les sens et communiquent de la gaieté et de l’enthousiasme. Les tons pastel, clairs et les transparences créent des atmosphères empreintes de délicatesse, de douceur et d’harmonie.

1.2. Les couleurs complémentaires

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Sur le cercle chromatique, chaque couleur se trouve à l’opposé (en face) de sa couleur complémentaire.

La couleur chaude est en face de la couleur froide et vice-versa.

On dit que les couleurs sont complémentaires car elles se renforcent mutuellement et mettent en valeur l’ensemble. Chaque couleur fait alors ressortir l’autre.

1.3. Les couleurs chaudes

  • le rouge évoque la chaleur, l’énergie, le danger, l’agressivité. Il est associé à la passion, au désir. Le rouge est une couleur joyeuse, visible de loin. On l’utilise pour exprimer l’exubérance, l’action, la sensualité.
  • Le jaune est lumineux et stimulant. On l’associe à l’intellect, à la lucidité, à la mémoire et à la concentration. Il symbolise la richesse, la prospérité, l’or et le soleil. Attirant l’attention, il sert à capter le regard. Il symbolise aussi la jeunesse et l’audace.
  • L’orange est une couleur qui libère les émotions, combat la dépression et ravive la bonne humeur. Elle peut évoquer la vulgarité si elle est utilisée abusivement. L’orange est parfois simplement stimulant et joyeux, parfois la couleur de la passion et de la fougue. L’orange est toujours une couleur qui se remarque.
Par exemple, gamme de rouge (volonté, vigueur et énergie).1544695132876-222.png

 

Par exemple, couleurs chaudes, sombres, profondes (convivialité et confort).

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1.1.3. Les couleurs froides

  • le bleu évoque le calme, l’apaisement, l’espace. C’est également une couleur symbole de créativité que l’on utilise pour évoquer le dynamisme. Elle représente aussi la propreté, l’hygiène. On la retrouve d’ailleurs beaucoup en publicité, véhiculant un message « positif ». En décoration d’intérieur, on la recommande pour habiller les chambres ou les lieux de repos.

Par exemple, gamme de bleu et 2 complémentaires (professionnalisme, efficacité, transparence, clarté, signalétique, information).

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  • Le vert symbolise la nature, les arbres, l’herbe, les feuillages… Paisible, le vert favorise l’équilibre. On l’utilise dans les hôpitaux, couleur du malheur et de la superstition (pas de vert en aviation ni pour les musiciens !), il est aujourd’hui associé à l’espérance et à l’écologie.
Par exemple, gamme de vert couleurs essentiellement végétales (nature, écologie, énergies nouvelles).1544695223535-137.png
  • Le violet est la couleur de la douceur, de la tendresse, de la sensibilité et du rêve. Attribut de la méditation, le violet favorise le calme. Dans certains cas, il peut symboliser la mort, tout comme le noir.

1.1.4. Les couleurs neutres

  • les crèmes, marrons clairs et gris  sont des couleurs de terre. Ces teintes naturelles et simples, de tons neutres, donnent une ambiance douce et sereine dans une pièce.
  • Le blanc est symbole de pureté, de clarté, d’innocence et de l’origine. Le blanc valorise toutes les couleurs, en se mariant avec chacune.
  • Le noir est utilisé pour son élégance et sa modernité. Il représente la richesse, le raffinement, le mystère, ainsi que l’intériorisation et la tristesse, l’austérité et la mort. Il met en valeur les objets, en excitant les couleurs et les matières.
Par exemple, couleurs métallisées, très épurées, nouvelle technologies (High-Tech).1544695259816-347.png

1.2. Éclairage

L’éclairage est un outil indispensable pour permettre de communiquer avec le public.

À partir des jeux d’éclairage et d’ombres, les objets peuvent devenir mystérieux, inquiétants, magiques. On peut parfois habiller l’espace simplement avec des éclairages.

1.2.1. Utilisation de l’architecture

L’éclairage commence à l’extérieur du bâtiment, pour instaurer un repère nocturne dans l’espace urbain, pour mettre en valeur les œuvres disposées aux abords du lieu et guider le visiteur vers l’exposition.

En plaçant des projecteurs en direction de l’architecture du lieu, à l’intérieur comme à l’extérieur, on transforme radicalement l’espace, comme si on le peignait.

On utilise alors des filtres sur des projecteurs et un mur devient bleu ou rose.

  • Les façades éclairées sont, pour le visiteur d’un lieu, le signe d’une institution ouverte. Avec les affiches lumineuses, elles éveillent son intérêt, l’invitant à s’approcher.
  • Un balisage clair, souligné par la lumière, canalise et guide les flux de visiteurs et facilite l’orientation.

1.2.2. Éclairage précis

Les halls d’entrée constituent une transition entre l’extérieur, lumineux, et les salles d’exposition, aux luminances réduites.

Un éclairage des surfaces rend ces espaces spacieux et aide à repérer les différentes zones.

Dans les zones de circulation, comme le hall d’entrée, les couloirs ou les circulations, l’éclairage contribue aussi beaucoup à l’orientation des visiteurs, puisqu’il souligne les éléments importants par la luminosité et d’intenses faisceaux lumineux.

Dans les espaces d’exposition, l’éclairage d’accentuation sert à hiérarchiser les œuvres et à leur accorder une importance particulière.

  • Éclairer les tableaux :
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Avec un faisceau lumineux étroit dirigé sur les tableaux pour orienter le regard vers l’œuvre.

Pour éclairer les peintures, l’angle de la lumière est d’environ 30° sinon le visiteur risque de voir son ombre portée sur le tableau au moment où il se trouve devant.

1544695436068-705.pngPour réduire l’ombre portée du visiteur, il faut placer 2 sources lumineuses.
1544695487365-851.pngQuand le faisceau se limite à éclairer l'objet exposé, les tableaux semblent irradier de lumière. Dans une salle maintenue dans l’obscurité, il en résulte une atmosphère intimiste, propice à la contemplation. Il suffit d’ajouter un cadreur (projecteur à découpe) à un projecteur pour régler le faisceau lumineux avec précision
  • Éclairer les sculptures :
1544695530590-464.pngL’alternance contrastée d’ombre et de lumière souligne les formes des sculptures et rehausse la finesse de la matière.
  • Éclairer les vitrines :
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Les vitrines peuvent aussi être éclairées par des projecteurs placés à l’extérieur, dès lors que ces projecteurs sont disposés, du point de vue du visiteur, en dehors des surfaces de réflexion.

  • Éclairage mural :

L’éclairage des surfaces verticales donne aux visiteurs le sentiment d’un espace clair et vaste. Répartie avec homogénéité, la luminosité crée une atmosphère harmonieuse, grâce à laquelle les tableaux forment une unité avec le mur.

  • Dessiner les formes par l’ombre :

La lumière orientée des projecteurs crée des ombres nettes, qui modèlent avec force les objets en trois dimensions. Pour former l’ombre voulue, la position de la source lumineuse est décisive. Une lumière plongeante sur une courte distance produit de grandes ombres allongées.

1.2.3. Types d’éclairage

Il existe un nombre important de modèles d’éclairage :

  • spots (petits projecteurs métalliques, orientables dans tous les sens) ;
  • projecteurs d’extérieurs (étanches) ;
  • gélatines (les projecteurs sont blancs, pour leur donner une teinte, on utilise des films de couleurs : les gélatines) ;
  • projecteurs à LED (de couleurs et de faible consommation, on ne peut pas faire varier leur intensité) ;
  • projecteurs à découpe (qui permettent de donner des formes précises aux faisceaux lumineux avec des bords très nets) ;
  • les coupe-flux (volets utilisés pour couper plus ou moins le faisceau des projecteurs) ;
  • les poursuites (projecteurs qui peuvent suivre le mouvement des personnes) ;
  • les jalousies (permettent de graduer les projecteurs et de les laisser allumés très longtemps).

Chaque type d’éclairage permet une lumière différente.

1. Narrow spot

Pour mettre en valeur les petits objets avec une forte intensité lumineuse ou pour couvrir des distances élevées entre l’appareil d’éclairage et l’objet à éclairer.

2. Spot

Il s’agit du rayonnement standard pour l’éclairage d’accentuation d’objets de tous types, notamment pour faire ressortir les formes en trois dimensions (20°).

3. Flood

Pour accentuer efficacement des objets volumineux ou pour souligner par un éclairage plan les différentes zones d’une pièce.

4. Wide flood

Pour l’éclairage flexible à faisceau large des surfaces et des différentes zones d’une pièce.

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5. Oval flood

Cette lentille répartit la luminosité suivant un faisceau large à symétrie orthogonale. Il en résulte un cône de forme ovale.

6. Wallwash

La répartition lumineuse de projecteur à faisceau mural à lentille est étudiée de façon à assurer une très bonne homogénéité

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7. Cadrage

Le cadreur délimite le faisceau lumineux à la perfection

8. Projection de gobos

Les gobos et les lentilles à structure permettent de projeter des motifs ou des images.

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1.3. Tenture et tapisserie

Parfois, il peut s’avérer utile d’utiliser des tentures pour créer une atmosphère ou temporiser le son dans une pièce.

Parmi les techniques utilisées :

  • le velum (tissu en plissé tendu au plafond) ;
  • le rideau à l’italienne (en vague et retenu par des embrases) ;
  • le rideau à la grecque (qui tombe droit) ;
  • le tendu (entièrement tendu) ;
  • le godet (tissu en plissé vertical) ;
  • le rideau de fil (qui habille un mur ou tamise l’éclairage d’une fenêtre).

1.4. Miroirs

On utilise les miroirs pour rendre plus spacieux un lieu étroit. Ils peuvent être posés sur le mur directement ou sur un cadre qui sera fixé au mur. Il existe aussi un matériau qui se rapproche du miroir sous forme de film, plus facile d’utilisation.

1.5. Décoration florale ou végétale

Les plantes, les végétaux, les fleurs apportent une touche naturelle et rafraîchissante. C’est une décoration éphémère qui, parfois, est incompatible avec les sujets exposés (apport d’insectes).

Éviter les plantes artificielles.

À prévoir plutôt dans les espaces d’accueil, à proximité d’un espace où l’on peut s’asseoir, non loin des espaces extérieurs, pour accueillir le public.

Elles peuvent servir à séparer une pièce en deux, ou à créer un espace intime à l’intérieur d’un espace plus grand.

Si l’achat peut paraître excessif dans le projet, il y a possibilité de louer de plantes auprès d’entreprises spécialisées.

1.6. Le mobilier

Le mobilier fait partie de l’accessoirisation du lieu.

Les formes galbées, courbes et harmonieuses, créent un sentiment d’équilibre et de « cocon ».

Les univers « baroques » créent une atmosphère de richesse et d’opulence.

Il est important, dans le cadre d’une exposition, de prévoir des sièges en petite quantité pour permettre aux nombreux visiteurs de s’offrir un temps de repos.

Le mobilier ne doit pas entraver le passage des personnes.

Si les chaises sont très nombreuses, elles devront être attachées pour des raisons de sécurité.

2. La signalétique

2.1. Contenu de la signalétique

La signalétique est un élément important du parcours d’un lieu, il y a une signalétique obligatoire et une signalétique en lien avec l’exposition elle-même.

Grâce à la numérisation, la signalétique peut prendre différentes formes. Les coûts d’impression sont variés en fonction des techniques utilisées et sont généralement rapides.

2.2. Les supports

  • bâche (supports multiples, souples ou rigides, usage extérieur ou intérieur) ;
  • banderole (tendue entre 2 mâts, pour être visible de loin) ;
  • bannière (banderole imprimée sur bâche ou sur tissu, accrochage sur le pourtour) ;
  • calicot (banderole souvent placée au-dessus d’une porte, pour annoncer un événement) ;
  • kakémono (signalétique verticale, support souple qui permet un placement temporaire. De toute dimension, en extérieur ou en intérieur) ;
  • drapeau (signal qui marque un territoire et affirme l’identité) ;
  • mur d’image (prolongation de l’exposition) ;
  • signalétique pvc (le plus souvent utilisé car ergonomique et légère, en extérieur et intérieur)

2.3. Le lettrage

C’est une signalétique sans son support, elle peut prendre plusieurs formes.

  • Les lettres adhésives ont le grand avantage de permettre le placement des textes sur n’importe quel support (lisse ou non) et à des tailles différentes. Cette opération peut être réalisée avec peu de technicité.
  • Le totem signalétique : il en existe des mobiles mais ils sont très difficiles à déplacer. On les utilise donc plutôt pour un usage permanent
  • Les lettres en découpe (lettres en relief, principalement destinées aux enseignes, ou en lettrage suspendu, légères et faciles d’accroches, travail précis, découpe au laser).

 

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