Par Carine Puyon
Dernière mise à jour : décembre 2018

Le mobilier d’exposition ou d’accueil du public est un outil indispensable à la mise en place d’un projet.

Avant son implantation, la mise en scène du projet passe aussi par une réhabilitation de l’espace.

Rappel :

  • On choisira de préférence des revêtements d’aspect neutre, d’entretien facile, et lorsque c’est compatible avec le bâtiment, phoniquement absorbants.
  • Au sol, le parquet reste reconnu comme une solution satisfaisante.
  • Un doublage des parois permettra dans certains cas de régler en une seule opération les divers problèmes de réfection des revêtements muraux, de passage des fluides et de ménager une solution d’accrochage des œuvres.
  • Une peinture blanche, appliquée au moins aux plafonds, garantira les meilleures conditions de diffusion de la lumière.
  • -Aux murs, on pourra préférer pour sa neutralité, comme couleur de fond s’effaçant derrière les œuvres, un gris très clair, légèrement bleuté.

Le blanc, d’entretien plus facile, notamment lorsque l’on souhaite repeindre rapidement certaines parois entre deux expositions, renvoie mieux la lumière.

Il est donc utile de prévoir un atelier, ou un espace de travail, dans lequel on peut stocker des matières premières et de l’outillage sur le lieu.

Il faut maîtriser certaines techniques de fabrication.

Concevoir du matériel d’exposition ou participer à sa mise en œuvre nécessite d’avoir des connaissances de bases et surtout une maitrise de leur emploi dans une démarche de création artistique.

Conformément à la législation des ERP, les matériaux des décors installés sont classés M1 (catégorie de matériaux ininflammables). Les toiles et les décors doivent subir un traitement ignifuge.  Afin de définir la classification au feu des éléments de décor, ne pas hésiter à faire appel à un pompier préventionniste.

1. L’atelier de fabrication/réparation

Pour construire ou réparer, il est indispensable de créer un espace de travail (atelier) dans lequel on pourra stocker les matières premières et l’outillage en toute sécurité, dans le respect des normes de conditionnement, qui servira à la conception et à la fabrication.

Dans l’idéal, il sera utile d’avoir des étagères, un établi, un plan de travail, un espace de stockage pour les planches ou tasseaux (bois), un espace pour stocker les peintures ou solvants (fermé si besoin pour des raisons de sécurité).

Il faut au minimum prévoir un extincteur et d’un système d’aspiration de poussière (sciures de bois...)

Il est recommandé de prévoir une séparation entre l’espace de fabrication et celui de peinture qui doit absolument rester sans poussière. Si c’est impossible, prévoir une bâche transparente qui fera office de « cabine de peinture ».

Outillage :

L’outillage va prendre une part importante dans l’élaboration de vos projets. Il vous faudra trouver des solutions techniques, esthétiques et surtout intuitives. Un outillage fiable et adapté à vos besoins vous fera gagner du temps. Cet outillage devra aussi être transporté sur site pour la mise en place du projet (dans la salle d’exposition).

La liste suivante est donnée à titre indicatif et non exhaustif :

Pour la peinture :

  • Rouleau, brosse, pistolet à peinture
  • Diluant, chiffons, bâches épaisses, scotch de déménageur, scotch de masquage
  • Divers enduits de rebouchage ou de lissage, papier de verre (ou ponceuse), spatules, balayette
  • Peinture acrylique (blanche toujours en stock), peinture en aérosol, sous-couche, vernis et vitrificateur

Pour le collage et la fixation :

  • pistolet à colle, agrafeuse murale (avec bâtons de colle et agrafes)
  • colle mastic, scotch double face, colle à bois, colle néoprène, « patafix », colle repositionnable en bombe

Pour la tapisserie :

  • agrafeuse, ciseaux, cutter grandes lames, matériel de couture, escabeau
  • coton gratté, polyane

Pour la menuiserie :

  • outillage à main : scie, mètre, réglet, équerre, marteau, tenailles, tournevis..
  • scie sauteuse, défonceuse, visseuse, rallonges électriques, masque à poussière

Pour le polystyrène :

  • fil chauffant, scie égoïne, masque de protection pour les vapeurs
  • bloc de polystyrène, colle expansive, colle néoprène

Pour la serrurerie :

Il est rare d’utiliser la technique de la soudure mais à l’occasion il peut être utile de savoir manier un poste à souder (prévoir toutes les protections pour les mains et les yeux).

L’outillage doit être protégé de la poussière de l’atelier, prévoir des rangements fermés.

2. Les matériaux de fabrication

2.1. Bois

  • Le contre-plaqué, léger mais finitions grossières, sert à fabriquer des structures, à habiller ou à construire des éléments bruts qui ne nécessitent pas de finitions minutieuses. Il existe de contre-plaqués cintrables, extrêmement souples (mou) pour créer des formes arrondies.
  • Le médium, très pratique et économique, permet d’obtenir rapidement et efficacement des objets avec une bonne finition
  • L’aggloméré, le plus économique de tous les matériaux bois mais le moins exploitable, à cause de son aspect, a toujours besoin d’être recouvert, très utilisé pour plancher ou escalier recouverts.
  • Le stratifié est un aggloméré sur lequel est contrecollé une feuille par pression, motifs et coloris variés
  • Le mélaminé est constitué d’une feuille de papier imprégnée de mélamine ou de formica, on utilise des chants à collés pour couvrir les chants apparents
  • L’isorel est très fin, il sert souvent dans le meuble en kit pour les fonds de meuble, très utile pour faire des signalétiques

Attention les colles contenues dans l’aggloméré et le médium contiennent des formaldéhydes (danger), donc port de masque obligatoire

2.2. PVC

  • Le PVC expansé (Forex) est souvent utilisé, il a un coût raisonnable, souple et facile à travailler, très utilisé pour les supports de signalétique, doit être contrecollé sur un support, se colle avec de la colle PVC
  • La Lackfolie, toile souple de couleur, qui une fois tendue sur un châssis, offre un rendu lisse, se tend à chaud, de nombreuses couleurs, très utilisée pour habiller les murs ou les plafonds

2.3. Peinture

Il existe différents types de peinture, glycéro (peinture au white-spirit), acrylique (peinture à l’eau), peinture avec durcisseurs, vernis ou vitrificateurs.

C’est principalement la peinture acrylique qui est utilisée pour la décoration, économique, séchage rapide, moins d’odeur, solide, qui est parfaite pour un usage intérieur.

Utiliser de préférence le satin, le mat est salissant et se nettoie mal, et le brillant fait ressortir les défauts du bois.

Etapes à respecter :

  • dépoussiérage
  • sous-couche
  • égrenage
  • finition (parfois au pistolet)

La laque est un produit d’aspect lisse et brillant (application très longue et complexe). L’aplat est une surface étalée uniformément au rouleau. La patine produit un effet de couleur inégale. Le crépi est une peinture très épaisse qui donne un effet de matière. Le matiérage est obtenu en mélangeant de l’enduit et de la peinture pour produire des épaisseurs différentes. La lasure est une peinture laissant apparaître la fibre du bois tout en la teintant et la protégeant

Il faut toujours travailler avec un masque car les particules de peinture flottent dans l’air que l’on respire.

2.4. Textile

Les tissus utilisables sont multiples mais doivent toujours être ignifugés.

  • Le coton gratté est un tissu très élastique et résistant, qui se découpe facilement en le déchirant à la main, n’est pas très occultant.
  • Le Brusan est un matériau à mémoire de forme, de couleur grise, qui pourrait ressembler à de la pierre, on s’en sert souvent pour imiter l’univers naturel.

2.5. Adhésif

Très varié en forme (rouleau, planche), en taille, et en couleur (choix considérable, imitation de matière...), il s’utilise sur toutes les surfaces.

C’est en signalétique qu’on l’utilise le plus, directement sur les supports ou contre-collé sur un support qui peut ensuite être déplacé.

Il y a deux types d’adhésifs :

  • le sticker, autocollant complet que l’on colle sur un support
  • le lettrage détouré, lettres prédécoupées, sans fond, solution très esthétique et plus souple d’utilisation

3. Les techniques d’assemblage

Les techniques d’assemblage sont l’outil principal du technicien, qui doit sans cesse résoudre avec astuces tous les problèmes techniques liés à l’installation de décors ou installations.

Les techniques d’assemblage des matériaux évoluent toujours, notamment avec la mise sur le marché des produits adhésifs de types colles, mais les techniques premières d’assemblage restent de mise par leur simplicité et efficacité de mise en œuvre.

Les couplets : ces charnières, une femelle et l’autre mâle, maintenues ensemble par une goupille démontable, permettent la liaison de béquilles sur un châssis, de châssis entre eux ou l’assemblage de châssis repliables.

Les fers de maintien : ces pièces métalliques fixées en bords de châssis permettent leurs jonctions dans le même plan par enchevêtrement. Il s’agit d’une vieille technique d’assemblage, souvent associée avec un système de maintien par sauterelles.

Les sauterelles : placées à intervalles réguliers mais en position décalée d’un châssis à l’autre, ces pièces permettent le laçage d’un fil en tension, assurant le maintien des châssis. Le fil est fixé sur le point haut d’un des deux châssis à assembler, puis se positionne sur les sauterelles en impulsant un mouvement de lasso.

La boulonnerie : la vis, la rondelle et l’écrou… le trio indissociable pour des assemblages de bonne tenue. La force du serrage d’une boulonnerie dépend de la qualité de son matériau et du support assemblé. L’aluminium, plus cassant que l’acier, demande moins de couple de serrage.

Un serrage modéré sur tube carré ou rectangulaire, est requis pour éviter la déformation de ce dernier.

Les colles :

  • les colles à bois : la colle vinylique blanche est utilisée pour tous les collages d’intérieurs, la colle polyuréthane permet l'assemblage de bois (adhérence même sur du bois humide) avec d'autres matériaux : polystyrène, mousse isolante
  • les colles dites “frein filet” pour le blocage de boulonnerie
  • les colles cyanoacrylates classiques (liquides) qui ne collent que les matériaux lisses (métaux, plastiques, verre...) et les cyanoacrylates pour matériaux poreux (bois, cuir, céramique…)
  • les colles néoprène destinées au collage de matériaux minces sur bois (stratifié, bois en feuille, panneaux, liège...).
  • les colles pour textiles (pour les réparations de toiles ou draperies),
  • les colles chaudes (utilisées sous formes de bâtonnets avec un pistolet électrique pour tous travaux de fixation d’accessoires).

L’utilisation de certaines colles doit s’effectuer dans des locaux suffisamment aérés avec le port d’un masque filtrant à cartouche.

Les agrafes :

La taille de l’agrafe varie en fonction de l’épaisseur du matériau à fixer. On les utilise pour une fixation rapide de moquettes, de tapis de danse, de tissus, de CP (contreplaqué)… sur les éléments en bois.

Leur dépose s’effectue avec un outil spécifique permettant un net gain de temps par rapport à l’utilisation d’une pince multifonction.

La semence de tapissier : petit clou très effilé utilisé dans les métiers de la tapisserie, détourné en spectacle pour la fixation des moquettes, des toiles au sol…  Sa pose s’effectue avec un petit marteau aimanté.

Les ouzos: grandes épingles utiles pour opérer des maintiens et liaisons entre éléments de draperie.

Les fils : le moyen passe-partout pour réaliser toutes sortes d’accroche, de liaisons, de fixation d’accessoires ou de porte accessoires.

Il est important de savoir utiliser les techniques appropriées au travail que l’on effectue mais sans perdre de vue le temps nécessaire au désassemblage.

Par exemple, un assemblage par agrafes aussi rapide soit-il à sa pose, demande un temps de démontage plus long qu’une dépose de vis.

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